« Les Jardiniers » expose les oeuvres de Mehdi-Georges Lahlou

Déjà connue pour son salon d’art contemporain, la ville de Montrouge, au sud de Paris, propose un nouvel espace culturel, Les Jardiniers, consacré à l’écologie et à l’art contemporain.

Dans les années 1940, ce vaste bâtiment de 600 m2 abritait une usine de fabrication d’hélices, avant de devenir un lieu de stockage pour le service des espaces verts de la municipalité. L’espace a finalement été transformé en un lieu hybride – baptisé Les Jardiniers – par l’agence Septembre architecture. Au programme de la rentrée ? Une exposition de Mehdi-Georges Lahlou.


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Une utopie engagée

« Hybride », car derrière cette façade de briques rouges et ces larges baies vitrées, où de nombreux matériaux d’origine ont été réutilisés (sol en béton, charpente en acier, rampes d’escaliers, luminaires…), l’ambition affichée est de faire cohabiter art culinaire et art contemporain, écologie et vie associative.

Autoportrait à la pastèque, de Mehdi-Georges Lahlou (2010). Impression sur aluminium Dibond.
Autoportrait à la pastèque, de Mehdi-Georges Lahlou (2010). Impression sur aluminium Dibond. Mehdi-Georges Lahlou

Les Jardiniers est un projet expérimental cofondé par Fabrice Hyber, plasticien primé du Lion d’or de la Biennale de Venise en 1995, connu notamment pour l’Homme de Bessines, sorte de petit bonhomme vert crachant de l’eau par tous les orifices corporels, qui a investi les fontaines du monde entier (comme les jardins du Palais Royal à Paris, en 2022).

Ce vaste laboratoire culturel où seront organisés tout au long de l’année des projections de films, des tables rondes ou des ateliers, est divisé en deux espaces principaux: une cantine (dont la carte est élaborée à partir de produits locaux) et une galerie. Pour son directeur, Adrien van Melle-Nehama, « ce site n’est pas un restaurant qui propose des expositions mais un lieu d’art où l’on peut trouver de la vie ».

Mehdi-Georges Lahlou au programme de cette rentrée

Cette rentrée, Mehdi-Georges Lahlou présente du 7 septembre au 6 novembre une sélection de ses premières œuvres réalisées entre 2009 et 2014 sous le titre « Comme un baiser, comme une odeur de crème, de couscous et d’ostie ».

Head, de MehdiGeorges Lahlou (2013). En semoule et en époxy.
Head, de MehdiGeorges Lahlou (2013). En semoule et en époxy. Mehdi-Georges Lahlou

Pour cet artiste, né en 1983 aux Sables-d’Olonne d’une mère espagnole catholique et d’un père marocain musulman, les thèmes de la mémoire, de l’identité culturelle, religieuse et sexuelle sont au cœur de ses performances, de ses sculptures et de ses photographies tel cet Autoportrait à la pastèque (2010).

Mehdi-Georges Lahlou, barbe naissante et voile noir couvrant son visage, tourne la tête et plante son regard dans celui du spectateur. Un portrait sans aucune impertinence mais qui questionne en toute sincérité les clichés liés à la masculinité et la féminité.

> Les Jardiniers. 9, rue Paul-Bert 92120 Montrouge. Lesjardiniers.org


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