Enfant, le designer new-yorkais Doug Meyer a insisté pour faire peindre sa chambre en rose. « Et quand je dis rose, se souvient-il, c’était complètement rose : les murs, le mobilier… tout ! Je l’ai absolument adorée. » Du moins jusqu’au jour où un ami de son frère a visité la maison et a demandé depuis quand celui-ci avait une sœur ! Heureusement, l’anecdote n’a pas mis fin à son histoire d’amour avec la couleur. « Je suis un fan inconditionnel des teintes vives, déclare Doug. Elles conservent sur moi un incroyable attrait. »
Une passion qu’il répercute bien évidemment dans ses projets, à l’impact fort. « Une décoration réussie vous stimule sur le plan visuel », remarque-t-il. C’est indiscutablement le cas avec les intérieurs qu’il crée. Prenez, à Manhattan, l’appartement imaginé pour la créatrice de mode Sylvia Heisel, dans lequel Doug Meyer a enveloppé la chambre principale d’une toile blanche recouverte de méandres peints en noir exécutés à la façon d’un Jackson Pollock ; il y a aussi appliqué sur les murs du salon quelque 2,2 km de ruban adhésif noir pour créer un motif de croisillons, très géométrique celui-là, étourdissant.
Sa propre demeure, dans un immeuble de Chelsea, à Manhattan, est tout aussi époustouflante. Le séjour y est décoré avec des rayures de treize couleurs différentes ! Né dans le Kentucky, en 1961, Doug Meyer a grandi dans une maison moderniste garnie d’un sol en granito blanc. Sa mère ressemblait à la comédienne Candice Bergen, son père dirigeait une fabrique de chapeaux. Ce dernier était aussi amateur de golf et se rendait à son club habillé d’un pull fuchsia et d’un pantalon en velours côtelé vert citron. L’attrait pour les couleurs flashy est-il inscrit dans les gènes familiaux ?