Un an après avoir célébré l’anniversaire du Carré d’art-musée d’Art contemporain de Nîmes, inauguré en 1993 par Norman Foster (l’architecte du gigantesque viaduc de Millau), la ville confirme son intronisation sur la carte de l’art d’aujourd’hui.
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Élixir d’éternité
Placée sous la direction artistique d’Anna Labouze et de Keimis Henni, fondateurs d’Artagon, une association consacrée au soutien, à la promotion et à l’accompagnement des cultures émergentes, cette première triennale ne manque pas d’ambition: des concerts (avec Uèle Lamore notamment), une kermesse (avec Mohamed Bourouissa, actuellement au palais de Tokyo), des performances et, surtout, une exposition pluridisciplinaire disséminée en divers lieux de la commune.
Intitulée « La Fleur et la Force », elle réunit douze duos d’artistes internationaux, à la renommée plus ou moins établie, qui permettent, disent Labouze et Henni, « d’appréhender les transmissions de savoirs, de cultures et d’histoires au fil des générations, le retour en enfance ou encore la quête de la jeunesse éternelle ».
Une riche programmation
Sont ainsi organisés des dialogues d’outre-tombe entre les peintures oniriques et colorées de Neïla Czermak Ichti (1996-) et celles de la peintre algérienne Baya (1931-1998), au musée des Beaux-Arts, et entre les œuvres au noir de Jeanne Vicerial (1991-) et celles de Pierre Soulages (1919-2022), au musée du Vieux Nîmes.
Autre binôme d’anthologie, Feda Wardak (1991-) et Tadashi Kawamata (1953-), qui investissent les jardins de la Fontaine, le premier avec un aqueduc, le second avec une gouttière aérienne.
En sortant chacun l’eau de son lit, le tandem rend hommage aux savoir-faire ancestraux liés au transport du fluide vital comme à ceux employés dans la fabrication du pont du Gard. Une initiative qui, au-delà de l’aspect artistique, interroge les notions de gestion et de préservation de l’eau.
La même préoccupation écologique traverse la chapelle des Jésuites occupée par la cinéaste June Balthazard (1991-) et la plasticienne Suzanne Husky (1975-) qui, à grand renfort de dessins et de tapisseries, « œuvre avec la terre plutôt que contre ».
> « La Contemporaine de Nîmes », jusqu’au 23 juin. Contemporainedenimes.com
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