Les expositions à voir cet été dans toute la France

Que vous restiez à Paris pour éviter les foules ou que vous ayez envie d’intégrer dans vos programmes de vacances une sortie culturelle, voici un guide d’expositions à voir cet été dans toute la France !

À PARIS

“Johan van der Keuken, Le rythme des images” au Jeu de Paume

Tout au long de l’été, en parallèle d’une très belle exposition sur Frank Horvat, le Jeu de Paume accueille les travaux de Johan van der Keuken. Introduit à la photographie dès l’enfance, cet artiste néerlandais développe tout au long de sa carrière une pensée critique, mouvante et percutante. L’exposition rassemble des photographies, mais aussi des courts-métrages et des livres car c’est avant tout la notion de montage, de mouvement, de combinaisons d’images qui infuse sa pratique.

Attaché à une mise en récit des images, Johan van der Keuken produit des œuvres tantôt conceptuelles, tantôt poétiques en se basant sur l’environnement qui l’entoure et les événements qui traversent son existence. Chaque sujet sur lequel il arrête sa caméra ou son appareil photographique, qu’il s’agisse de ses proches, de la ville, ou encore de jeunes aveugles, devient une véritable expérimentation. Inspiré par des photographes comme William Klein ou Robert Frank, il mène une réflexion sur le rapport entre le sujet et les limites imposées par l’image elle-même et explore une multitude de pistes qui témoigne d’un appétit insatiable d’être au plus près de la réalité.

> Exposition « Johan van der Keuken, Le rythme des images » à voir jusqu’au 17 septembre au Jeu de Paume, Paris 1er.

“Harry Gruyaert, La part des choses” au Bal 

Dans une petite impasse tranquille du 17ème arrondissement, non loin de la dense circulation de la place de Clichy se trouve le Bal. Cet espace d’exposition dédié à l’image se pare cet été de ses plus belles couleurs pour accueillir 80 tirages réalisés en 74 et 96 par le célèbre photographe belge Harry Gruyaert. Dans une scénographie haute en couleurs, faite de blocs qui créent une sorte de dédale, l’univers d’un des pionniers de la photographie couleur s’ouvre aux regards.

Les fragments du monde qu’il capture donnent l’impression de plonger dans un film puisqu’ils instaurent d’emblée des ambiances fictives dans lesquelles les personnes se transforment en personnages. Bien que le photographe s’attache à capturer des scènes de la vie ordinaire, il confère à ses images un aspect irréel et mystérieux. Pour clore cette déambulation dans laquelle le flou se mêle à la netteté, la lumière à l’ombre et l’intensité des couleurs à la profondeur du noir des cadres, vous pourrez vous installer à la terrasse du Bal café pour vous remettre de ces splendides clichés…

Exposition « Harry Gruyaert, La part des choses » à voir jusqu’au 24 septembre au Bal, Paris 17e.

“Maya Rochat, Poetry of the Earth” à la Maison Européenne de la Photographie

Parmi les expositions proposées par la MEP pour la saison estivale, celle de l’artiste suisse Maya Rochat intitulée « Poetry of the Earth » ne peut laisser indifférent. À la croisée de la photographie, de la vidéo, de la performance et de la peinture, le travail de la plasticienne explore à la fois la relation entre toutes ces disciplines mais aussi celle qui lie l’abstraction et la figuration. En opérant des transformations autant sur les couleurs que sur les textures, Maya Rochat dévoile de véritables images-paysages lui permettant de proposer une réflexion poétique sur la nature et ses métamorphoses.

Superposition, découpage, assemblage, peinture… Toutes les techniques sont bonnes pour explorer le médium photographique. L’exposition, qui revient sur douze ans de pratique, permet d’aborder le langage de l’artiste qui offre de visions altérées de la réalité. Les éléments de la nature photographiées, végétaux ou minéraux, sont ainsi sublimés et invitent à accorder une attention particulière aux détails des images qui plongent parfois les visiteurs en immersion totale dans le monde enchantée de l’artiste.

> Exposition « Maya Rochat, Poetry of the Earth » à voir jusqu’au 1er octobre à la MEP, Paris 4e.

“Early Color” à la Galerie Magnum

Pour la première fois, la galerie Magnum propose une exposition collaborative sur le thème des premiers usages de la photographie couleur chez les membres de la fameuse agence. Alors que la photographie noir et blanc est privilégiée, certains photographes s’essaient à la photographie couleur bien qu’elle soit considérée comme « commerciale» ou « techniquement inférieure».

Parmi eux, Ernst Haas, Constantine Manos, Harry Gruyaert, Werner Bischof, Bruno Barbey, Alex Webb, Gueorgui Pinkhassov ou encore Miguel Rio Branco explorent et expérimentent les techniques et possibilités qu’offrent la couleur qui devient un sujet à part entière. En réunissant des tirages d’époques de huit photographes de renom, la galerie Magnum met tout autant en lumière la créativité de ces artistes que les procédés traditionnels des époques comme le cibachrome ou le dye transfers. L’occasion de (re)découvrir de grandes photographies à travers un accrochage qui évolue par couleurs.

> Exposition « Early Color » à voir jusqu’au 7 octobre à la Galerie Magnum, Paris 11e.

« Le langage du corps, collection agnès b. » à La Fab

En rassemblant une collection d’oeuvres autour de la notion plurielle de corps dans une exposition à La Fab, agnès b. propose une réflexion sur un des plus vastes sujets dans l’histoire des arts. C’est en effet tout d’abord avec le corps que l’on crée. C’est aussi le corps que les artistes au fil des siècles ont tenté de figer, de croquer, de capturer, de représenter.

Qu’il s’agisse de dessins, peintures, sculptures, photographies ou encore vidéos, l’exposition collective fait la part belle aux corps et interroge son rôle non seulement dans les arts mais aussi d’un point de vue social, sociétal, philosophique… Les œuvres d’une soixantaine d’artistes tels que Niki de Saint Phalle, Malick Sidibé, Jean-Michel Basquiat ou encore Berenice Abbott y sont ainsi présentées. L’occasion de questionner son propre rapport au corps mais à celui d’autrui également.

Exposition « Le langage du corps, collection agnès b. » à voir jusqu’au 22 octobre à La Fab, Paris 13e. 

EN RÉGION

“Mous Lamrabat” à la galerie du Château d’Eau (Toulouse)

À Toulouse, les murs de la galerie Le Château d’Eau, ancienne station de relevage des eaux de la Garonne, sont habillés d’images du photographe Mous Lamrabat. Ce photographe maroco-belge développe un puissant langage visuel dans lequel les codes identitaires de l’Orient et l’Occident sont mêlées. Si ses images évoquent la photographie de mode, elles pourraient tout aussi bien en être des parodies visant à critiquer un système consumériste.

Celui qui « vit dans deux mondes » propose à travers son travail une réflexion humoristique et colorée sur le décalage qui découle de sa double identité. En superposant les codes visuels de ces deux mondes, il tente de les unir et de célébrer la mixité culturelle. Des logos de grandes firmes se retrouvent ainsi associés à des apparâts traditionnels dans des mises en scènes très travaillées. 

> Exposition « Mous Lamrabat » à voir jusqu’au 27 août à la galerie du Château d’Eau, Toulouse.

“Katinka Bock, Silver” au CRAC (Sète)

En plein cœur de Sète, à deux pas du Canal Royal, le Centre régional d’art contemporain (CRAC) accueille jusqu’au 7 janvier prochain une exposition de Katinka Bock. Intitulée “Silver”, l’exposition matérialise l’intérêt de l’artiste pour son environnement. Ici à Sète, c’est à l’eau que l’artiste pluridisciplinaire rend hommage à travers un film notamment. Du même nom que l’exposition, les images tournées en Super 8 montrent la ville, sa mer et ses habitants par fragments poétiques qui évoquent le film « La Pointe Courte » d’Agnès Varda (1955). Filmée depuis les canaux, la vidéo interroge la notion de distances instaurée entre objets, corps et lieux.

D’autres oeuvres comme Horizontal Alphabet, installation à base de briques en terre cuite posées à même le sol, sont nourries de la même réflexion sur la prise de conscience des corps et des mesures. Réalisées à partir de la taille des mains et des pieds d’une centaine de personnes, les différentes pièces qui composent la proposition collaborative mettent en exergue le caractère unique de chaque corps et la possibilité de s’en servir comme outil de mesure.

> Exposition « Katinka Bock, Silver » à voir jusqu’au 7 janvier 2024 au CRAC, Sète.

“Au Salon des arts ménagers, 1923-1983” au Mucem (Marseille)

Dans le cadre du festival des Rencontres de la photographie d’Arles, le Mucem à Marseille accueille une exposition qui revient sur un curieux événement : le Salon des Arts Ménagers. Annuel, il se tenait à Paris et permettait de présenter les nouveautés pour équiper et aménager l’intérieur de son habitat, comme le Légumex, le Triplex (cireuse-balai-laveur) ou encore l’Électrobonne (cinq appareils réunis en un seul : aspirateur, sèche-cheveux, cireuse, vaporisateur, désinfecteur). Jusqu’à sa fermeture en 83, l’événement accueillait chaque année des millions de visiteurs.

L’exposition est l’occasion de revenir sur la représentation d’un événement désuet, certainement condamnable en ce qu’il contribuait à renforcer les stéréotypes de genre, mais résolument amusant. Des photographies originales de différentes éditions du salon sont ainsi présentées en dialogue avec des objets anciens issues des collections du musée. L’ensemble célèbre un certain goût pour l’invention et la modernité d’une période fertile : l’essor de la société de consommation.

> Exposition « Au Salon des arts ménagers, 1923-1983 » à voir jusqu’au 8 octobre au Mucem, Marseille.

“Marc Riboud, 100 photographies pour 100 ans”  au Musée des Confluences (Lyon)

À l’occasion du centenaire de Marc Riboud (1923-2016), le Musée des Confluences expose une sélection de cent photographies qui permettent de saisir l’ampleur de la carrière du photographe. Connu pour son regard libre et empathique, ce grand voyageur aura parcouru de nombreuses contrées pour y saisir des images témoignant d’un profond attrait pour l’actualité et les transformations sociétales des pays foulés.

Chine, Inde, Algérie, Ghana ou encore Nigéria, à la manière d’un voyage, l’exposition offre la possibilité de voguer d’images en images pour mieux plonger dans l’univers sensible et poétique de Marc Riboud. La voix de celui qui aura aussi bien capturé la liesse du peuple algérien libéré de l’emprise française que les protestations américaines contre la guerre du Vietnam accompagne les visiteurs en fin de visite, grâce à des témoignages sonores et visuels.

> Exposition “Marc Riboud, 100 photographies pour 100 ans” à voir jusqu’au 31 décembre au Musée des Confluences, Lyon.

“Forever Sixties” au Couvent des Jacobins (Rennes)

Chaque année, le festival Exporama – rendez-vous incontournable autour de l’art contemporain – occupe une place importante dans la ville de Rennes. Parmi les propositions de cette édition, l’exposition “Forever Sixties” conçue en collaboration avec la Fondation Pinault, se déploie au Couvent des Jacobins et propose de revenir sur une décennie culte. Les années 1960 marquent le début d’une nouvelle ère artistique qui se saisit des enjeux sociétaux comme la libération sexuelle, qu’à l’essor de la société de consommation ou encore la conquête spatiale.

En regroupant des productions de nombreux artistes comme Martial Raysse, Barbara Kruger, Niki de Saint Phalle ou encore Richard Hamilton, l’exposition permet la redécouverte de mouvements artistiques comme le Pop Art ou le Nouveau Réalisme qui instaurent une rupture avec l’Abstraction de la décennie précédente. Pour décupler l’expérience et accompagner les visiteurs autrement, une playlist élaborée par Étienne Daho diffuse des tubes iconiques des Beach Boys, du Velvet Underground, du duo Gainsbourg Birkin… attestant ainsi du caractère prolifique des fameuses sixties…

> Exposition « Forever Sixties » à voir jusqu’au 10 septembre au Couvent des Jacobins, Rennes.