Président-directeur général d’Accor depuis 2013, Sébastien Bazin est aujourd’hui à la tête d’un groupe qui rassemble pas moins d’une quarantaine de marques. Riche de son expérience dans la finance, il s’est illustré dans le secteur de l’hôtellerie par de fructueuses opérations. Ce leader mondial de l’hospitalité a opéré sa mue, passant d’une hôtellerie économique à une hôtellerie de luxe, où l’art de vivre et le design sont mis à l’honneur. En témoigne l’entité Ennismore, chère à ce Breton d’origine. Elle regroupe les enseignes Mama Shelter, The Hoxton, Mondrian, 25hours ou encore SO/, qui vient d’ouvrir à Paris un établissement emblématique.
IDEAT : Dans votre valise, vous n’oubliez jamais…
Sébastien Bazin : Mon dentifrice. Je n’ai pas de marque préférée, mais j’en ai toujours un tube, même si je sais qu’il y en aura probablement un dans la salle de bains de l’hôtel. Et puis, j’emporte toujours plus de caleçons que nécessaire.
IDEAT : Des rituels particuliers quand vous voyagez ?
Sébastien Bazin : Je ne ferme jamais les rideaux de ma chambre d’hôtel. S’ils le sont à mon arrivée, je les ouvre, car j’ai besoin de voir ce qui se passe à l’extérieur. Comme je voyage 260 jours par an – cela signifie que je suis très souvent en jet lag –, c’est un moyen naturel pour moi de recharger mes batteries. Et si je me réveille la nuit, je m’interdis de regarder mon portable pour connaître l’heure. J’essaie de me rendormir et j’attends que le réveil sonne.
IDEAT : Votre destination préférée pour une escapade privée ?
Sébastien Bazin : Sans hésiter, la maison de famille en Bretagne nord, près de Saint-Malo.
IDEAT : Pour vous échapper, vous préférez les grands espaces naturels ou une virée urbaine ?
Sébastien Bazin : J’ai besoin d’eau, de mer, de vent, d’iode et d’être pieds nus… la Bretagne de mes origines ! Cela n’est pas innocent.
IDEAT : Du fait de vos nombreux déplacements professionnels, prenez-vous le temps de voyager en famille ?
Sébastien Bazin : Nous faisons, mon épouse et moi, un voyage par an en compagnie de nos quatre enfants et, bien sûr, de leur conjoint ou conjointe. Nous avons longtemps visité un pays différent à chaque fois. La découverte de l’Égypte, il y a une quinzaine d’années, reste mémorable pour nous tous. Je n’avais rien vu d’aussi puissant auparavant. Désormais, nous nous retrouvons pendant une semaine sur un bateau, un gros catamaran. Une règle d’or : il n’y a pas de télévision, on joue aux cartes et on se parle. C’est très important.
IDEAT : Pour vos loisirs, quel est votre mode de transport privilégié ?
Sébastien Bazin : J’aime la voiture, car dès que je sors de chez moi, j’ai cette sensation d’être déjà en partance pour quelque part. Je me rends toujours en Bretagne dans un vieux modèle de 1957, décapoté, en étant seul au volant. Mon espace de liberté, c’est lorsque je peux être seul dans ma voiture.
IDEAT : Avez-vous passé le cap de la voiture électrique ?
Sébastien Bazin : Je dois avouer que non. Cependant, j’ai eu l’occasion de conduire des Tesla et je trouve cela formidable. Pour le parc automobile du groupe, nous sommes en phase active de transition. Donc, aucun doute qu’à titre personnel, cela ne saurait tarder.
IDEAT : Plutôt sédentaire et relax ou en itinérance et avide de découvertes ?
Sébastien Bazin : Cela dépend des moments. C’est moitié-moitié : pieds nus au bord de l’eau ou bien à la découverte d’un ailleurs.
IDEAT : D’une manière générale, plutôt mer ou montagne ?
Sébastien Bazin : Vous l’aurez compris, j’ai besoin de mer beaucoup plus que de montagne.
IDEAT : Une passion (culturelle, gastronomique, sportive…) peut-elle susciter un voyage, même très court ?
Sébastien Bazin : Je suis passionné de voile. Je possède un très vieux bateau, de 1911, que j’inscris chaque année à un programme de régates « classiques » entre mai-juin et septembre-octobre. Je ne participe pas à toutes les courses, mais dès que mon emploi du temps me le permet, je rejoins l’équipage avec joie.
IDEAT : Les choses auxquelles vous êtes attentif pour choisir une destination ?
Sébastien Bazin : Je prête beaucoup attention aux gens. Et cela, de plus en plus. J’aime le contact, être dans un univers où l’on se découvre l’un l’autre. J’ai besoin de toucher, d’échanger, de parler. Mes voyages sont très souvent liés à cela.
IDEAT : Une destination, un lieu pour décompresser ?
Sébastien Bazin : En fait, pour décompresser, c’est assez simple, il suffit que je retire mes chaussures et mes chaussettes pour me retrouver pieds nus. Donc, je peux le faire à peu près partout, même dans mon bureau entre une réunion et un conseil d’administration.