Reportage déco : À Saint-Malo, face à l’immensité de l’océan…

Marie et Tristan ont eu un coup de cœur pour un duplex donnant sur la grande plage du Sillon, à Saint-Malo. Sous les toits d’une villa balnéaire, l’appartement a été entièrement repensé par l’architecte Christophe Bachmann, qui a misé sur la simplicité et le minimalisme pour que la vue sur la mer demeure toujours au premier plan.

Lorsqu’elle était enfant, Marie avait l’habitude d’arpenter la grande plage du Sillon, lieu emblématique de Saint-Malo, qui s’étire sur quelque trois kilomètres. Par son histoire familiale, elle est restée très attachée à la région. Aussi, lorsqu’elle découvre cet appartement niché sous les toits d’une villa balnéaire du XIXe siècle postée le long de la digue, elle n’hésite pas longtemps. À cette époque, elle vit à Londres avec son mari Tristan et ses enfants, et rêve d’un pied-à-terre sur la Côte d’Émeraude. « Nous aimons être au contact des éléments, au plus près de la nature », confie Marie.

Avec son emplacement face à la mer, elle le sait, ce duplex est une opportunité rare à saisir. Une fois l’acquisition réalisée, la famille se met en quête d’un architecte pour repenser les lieux. C’est par Dominique Tosiani, fondateur du concept-store malouin La Maison générale, qu’elle rencontre Christophe Bachmann dont le carnet de commandes ne désemplit pas.

A Saint-Malo, la mer comme horizon

Pour cet architecte installé à Dinard, le potentiel de l’appartement est immense, mais sous-exploité. Travailler avec lui implique cependant de ne pas craindre les chantiers d’envergure: « Nous n’avions pas nécessairement envisagé de faire des travaux aussi importants. Mais Christophe est une personnalité incroyable qui vous emmène dans son univers, avec ses croquis, ses magnifiques dessins, bien plus loin que ce que nous avions imaginé. Nous apprécions beaucoup son souci du détail », explique la propriétaire.

Pour Christophe Bachmann, l’attitude à adopter était celle de la déférence. Le plus grand atout de ce lieu reste son environnement immédiat: la mer et l’horizon qui lui font face. « Le paysage est tellement fort que nous avons cherché à ouvrir sur la mer tout ce qui était possible de l’être et à gagner en volume au maximum », résume l’architecte. Le premier acte fut de désosser le duplex pour révéler l’existant dans un esprit loft, à la fois brut et ouvert.

Matériaux bruts et création de volumes ouverts

Cette mise à nu a permis de dévoiler la charpente en bois et les murs de brique que de précédents travaux – notamment des faux plafonds – avaient dissimulés. Afin de créer du volume, l’architecte a également percé le plancher d’étage pour créer un séjour-cathédrale en double hauteur au cœur du duplex. Et dans l’entrée, le mur de brique existant a été largement ouvert, nécessitant une reprise structurelle en béton qui ne cherche pas à se cacher.

L’appartement s’organise sur deux étages. Au niveau inférieur, une grande pièce de vie regroupe salon, salle à manger et cuisine. On trouve également la suite parentale et une chambre d’amis-bureau, toutes deux dotées d’une salle de bains. L’étage comprend quant à lui une chambre d’enfants avec des lits une place et une salle de bains ainsi qu’une quatrième chambre qui, comme toutes les autres, profite du spectacle sans cesse renouvelé qu’offrent les marées bretonnes. Dans ce pied-à-terre, la vue n’est jamais panoramique, mais multiple et cadrée. Il n’est pas un endroit où la mer ne se donne à voir. Deux ouvertures supplémentaires ont également été créées dans la toiture traditionnelle en ardoise, pour aller chercher le panorama là où l’on ne l’attend pas.

L’exigence et le dialogue, créateurs d’harmonie

Christophe Bachmann a privilégié une ambiance minimaliste et monochrome, qui n’entre jamais en concurrence avec la vue. Des tons sable et beige créent un écrin volontairement neutre, la sophistication se nichant dans la qualité des matériaux, le soin apporté aux détails, mais aussi dans l’apport ponctuel de tissus et de tapis pour réveiller l’ensemble. Il s’est appuyé sur le savoir-faire d’excellents artisans locaux avec qui il partage le même degré d’exigence et entretient des relations au long cours.

Quant à Marie, passionnée de décoration intérieure, elle s’est beaucoup investie dans ce projet, travaillant main dans la main avec Christophe Bachmann avec qui une belle synergie s’est opérée. Depuis, la famille a quitté la capitale britannique pour Paris et profite régulièrement d’escapades à Saint-Malo pour des week-ends ou des vacances. S’il n’y a d’autre espace extérieur que le balcon dans le salon, la plage au pied de la villa n’en reste pas moins le meilleur terrain de jeux pour leurs trois enfants…

Le credo de Christophe Bachmann, l’architecte dinardais qui s’est chargé du réaménagement de cet appartement à Saint-Malo : conserver l’âme du lieu tout en insufflant une identité contemporaine.
Le credo de Christophe Bachmann, l’architecte dinardais qui s’est chargé du réaménagement de cet appartement à Saint-Malo : conserver l’âme du lieu tout en insufflant une identité contemporaine. DR
Reprenant l’esprit d’un loft, l’espace à vivre est totalement décloisonné pour créer du volume et privilégier la lumière.
Reprenant l’esprit d’un loft, l’espace à vivre est totalement décloisonné pour créer du volume et privilégier la lumière. DR
A gauche : Sous les rampants du toit, la chambre parentale et son style ethnique invitent au voyage. Tête de lit réalisée avec une natte mauritanienne ancienne, collection « La Maison générale ». A droite : Chaises Wishbone de Hans Wegner (Carl Hansen & Son) autour de la table de cuisine.
A gauche : Sous les rampants du toit, la chambre parentale et son style ethnique invitent au voyage. Tête de lit réalisée avec une natte mauritanienne ancienne, collection « La Maison générale ». A droite : Chaises Wishbone de Hans Wegner (Carl Hansen & Son) autour de la table de cuisine. DR
Dans un ambiance minimaliste, le canapé Tufty Time de Patricia Urquiola (B&B Italia) marque le salon de sa présence. A ses pieds, plateau à offrande et tabouret en orme de Chine. Coussins de sol réalisés à l’atelier La Maison générale. Tapis ancien, applique Serge Mouille.
Dans un ambiance minimaliste, le canapé Tufty Time de Patricia Urquiola (B&B Italia) marque le salon de sa présence. A ses pieds, plateau à offrande et tabouret en orme de Chine. Coussins de sol réalisés à l’atelier La Maison générale. Tapis ancien, applique Serge Mouille. DR