Edgar Jayet, un designer à la créativité hors norme

À seulement 26 ans, le designer et architecte d’intérieur Edgar Jayet propose un univers déjà très marqué et remarqué, fait de respect de l’artisanat et des savoir-faire, d’histoire et de patrimoine transposés au XXIe siècle. Une personnalité à suivre de très près ...

Il y a de la profondeur chez Edgar Jayet. Pour ne pas dire une forme de gravité, mais joyeuse. Colauréat du Grand Prix Design Parade Toulon Van Cleef & Arpels avec Victor Fleury Ponsin en 2021, il fonde son agence avant d’obtenir son diplôme à l’école Camondo un an plus tard. Le jeune designer s’assume aussi aujourd’hui en tant qu’architecte d’intérieur.


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Créativité hors norme

« Unheimlichkeit » (soit « l’inquiétante étrangeté »), une collection de mobilier signée Edgar Jayet avec les tissus de Chiarastella Cattana, dont les premières pièces ont été dévoilées à la galerie Sofia Zevi.
« Unheimlichkeit » (soit « l’inquiétante étrangeté »), une collection de mobilier signée Edgar Jayet avec les tissus de Chiarastella Cattana, dont les premières pièces ont été dévoilées à la galerie Sofia Zevi. Stéphane Ruchaud

« Je redoutais cette étiquette, avec le risque de me retrouver cantonné à un seul domaine, explique-t-il. Et puis, il fallait attendre que des projets existent pour que je puisse me revendiquer comme tel. »

C’est chose faite avec, sur le bureau de son studio parisien tout juste installé à deux pas de la place Saint-André-des-Arts (VIe), les programmes d’un appartement à New York et d’une maison du côté d’Hyères.

Sa démarche ? « Concevoir des espaces à partir du mobilier et non l’inverse, en travaillant le moindre détail. » Cette approche à contre-courant résume la personnalité de ce créatif. Il y a un an, il s’installait à Venise, ce qui lui valut de côtoyer l’éditrice de tissu Chiarastella Cattana.

Tabouret Faudesteuils (2023), en aluminium massif brut et guilloché, cordon et tressage faits main avec Declercq Passementiers.
Tabouret Faudesteuils (2023), en aluminium massif brut et guilloché, cordon et tressage faits main avec Declercq Passementiers. Alberto Strada

De cette rencontre est née la collection de meubles « Unheimlichkeit », présentée à Milan en avril dernier et dont le second volet verra le jour à l’automne prochain. Alors que nombre de ses contemporains ne jurent que par l’intelligence artificielle et l’impression 3D, lui revendique sa fascination pour la Sécession viennoise, « une époque au tournant du XXe siècle où s’est joué le big bang de la modernité ».

Passéiste, nostalgique ? Au contraire ! Tel un « sécessionniste » du XXIe siècle, Edgar Jayet remet à son tour de la modernité dans l’artisanat et les savoir-faire qu’il convoque, comme la passementerie ou l’ébénisterie, s’appuie sur l’histoire et le patrimoine pour mieux les insuffler dans ses créations et ses projets, peu nombreux car choisis avec soin.

« Je veux établir un dialogue cultivé avec mes clients et créer pour eux des espaces qui reflètent leur vécu. Je préfère également un mode de distribution à discrétion, en développant des modèles et en les adaptant si besoin à la demande, à la façon d’un tailleur », précise-t-il. 


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