L’architecte italien Italo Rota, co-créateur avec Fabio Fornasari du musée du Novecento à Milan, est décédé dans sa ville natale le samedi 6 avril. Son décès a suscité des réactions émues dans le monde de l’art et de l’architecture. « Nous sommes attristés par le décès d’un ami et d’une figure très importante des dernières années de la culture italienne. Un homme sophistiqué doté d’une pensée originale et inattendue. Pour la Triennale, c’est une perte immense« , a déclaré Stefano Boeri, cité par l’agence Ansa.
La Biennale de Venise a également rendu hommage à Rota, mettant en lumière sa collaboration fructueuse avec Carlo Ratti sur des projets novateurs axés sur la durabilité et l’économie circulaire.
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Un attachement particulier à la France
Parmi les réalisations emblématiques d’Italo Rota, la transformation de la gare d’Orsay en musée d’Orsay à Paris se distingue par son utilisation ingénieuse des matériaux. En collaboration avec Gae Aulenti, Italo Rota a su exploiter les caractéristiques originales de la structure ferroviaire pour créer un espace muséal unique, devenu une institution pour les Parisiens et les touristes.
Des matériaux industriels tels que le métal et le verre ont été méticuleusement intégrés dans la rénovation, préservant l’essence de l’ancienne gare tout en lui conférant une esthétique contemporaine. En 1985, Rota et Aulenti avait déjà participé à la réfection du Centre Pompidou, à Paris, qui témoignait déjà de l’intérêt de Rota pour les matériaux innovants et de son goût pour la lumière.
C’est à lui que l’on doit l’introduction de panneaux de verre translucides et de surfaces métalliques, créant des jeux de lumière subtils à l’intérieur de l’espace muséal. Au Louvre également, Rota a participé à la rénovation des salles de l’école française, conçues avec une palette de matériaux contemporains, tels que le béton poli et le bois clair, offrant un cadre moderne pour l’éducation artistique.
Un autre projet marquant sur le sol français l’aménagement urbain du centre ville de Nantes, entre 1992 et 1995, transformant une partie de l’île Feydeau et le cours des Cinquante-Otages en promenades vertes, qui ont participé à donner à la capitale de la Loire-Atlantique son visage actuel.
Le Novecento Museum de Milan, pièce maîtresse
L’autre fait d’arme le plus marquant de ce transformateur a avoir changé à jamais l’image de Milan : le musée du Novecento, conçu en partenariat avec Fabio Fornasari. Initialement prévue pour le centenaire de la publication du Manifeste du futurisme en 2009, l’ouverture du musée a été repoussée et a finalement eu lieu le 6 décembre 2010. Italo Rota et Fabio Fornasari ont fait de ce bâtiment un must-see architectural, organisé autour d’une rampe hélicoïdale.
Outre l’aspect esthétique, Italo Rota accorde une grande importance à la durabilité environnementale dans le choix des matériaux. Des matériaux recyclés et écologiques sont souvent privilégiés dans ses projets, reflétant son engagement envers la construction durable et responsable. Un visionnaire, qui a transmis sa passion à de nombreux aspirants architectes au fil du temps : Rota a été professeur de design à l’Ecole d’Architecture de Paris-Belleville, à l’IED de Milan et à la Faculté d’Architecture de Ferrare notamment. Il s’est également a plusieurs reprises aventuré dans le design, dont on retient surtout le fauteuil Modesty Veiled, pour Driade.
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