En 2025, le Centre Pompidou se refait une beauté

Pour que le Centre Pompidou puisse être rénové, 125 poids lourds vont bientôt déménager les trésors que renferment ses 120 000 m2. Un scénario dont l’orchestration ne doit souffrir aucune fausse note.

Le temps est venu, pour le Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, livré en 1977 par Renzo Piano et Richard Rogers, de désamianter ses façades ainsi que d’optimiser ses accès aux fauteuils roulants, sa sécurité incendie et son bilan énergétique. Pas d’agrandissement annoncé, « on va faire avec ce que l’on a », résume son président, Laurent Le Bon, arguant d’une attitude écoresponsable.


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Portrait de Laurent Le Bon, président du Centre Pompidou.
Portrait de Laurent Le Bon, président du Centre Pompidou. Didier Plowy

La fermeture au public aura lieu de la fin de l’été 2025 jusqu’en 2030, période durant laquelle les expositions temporaires se tiendront notamment au Grand Palais. Mais l’Ircam, temple de l’expérimentation musicale, restera ouvert. Le nouveau Beaubourg gardera son ADN pluridisciplinaire avec forum, librairie, boutique et restaurant. Le tout sera relié en sous-sol à une nouvelle « Agora » réservée à la création contemporaine, soit 21 000 m2 gagnés sur l’ancien garage de bus.

Dynamiser le centre culturel

En 2030, les usagers retrouveront une bibliothèque publique également agrandie, dont le fonds aura été rapatrié de l’immeuble Lumière (XIIe arrondissement), qui l’hébergera pendant les travaux. L’Atelier Brancusi intégrera dès lors le cœur du bâtiment, et la bibliothèque Kandinsky, lieu de recherche, investira l’espace ainsi libéré.

La fermeture annoncée du Centre Pompidou entre 2025 et 2030, pour désamiantage et remise aux normes, sera également l’occasion d’en redéfinir en partie les espaces. Une transformation dont Renzo Piano a d’ores et déjà esquissé les grandes lignes.
La fermeture annoncée du Centre Pompidou entre 2025 et 2030, pour désamiantage et remise aux normes, sera également l’occasion d’en redéfinir en partie les espaces. Une transformation dont Renzo Piano a d’ores et déjà esquissé les grandes lignes. renzo piano Building Workshop

Quant aux 2 000 agents et 8 000 visiteurs quotidiens du musée, ils resteront acteurs ou sujets du « moviment », néologisme créé en 1977 par Francis Ponge dans un texte où il décrit le Centre Pompidou comme « un muscle, une pompe aspirante-impulsive dont les battements incessants animent sans relâche, régulièrement, moins régulièrement parfois, dans des moments à fleur de peau, un corps en forme d’hexagone (…). Plus qu’un monument, il devrait être rebaptisé monument–mouvement. »

À partir de 2026, les réserves seront conservées au futur Centre Pompidou francilien – -Fabrique de l’art, à Massy, dans l’Essonne. Une riche programmation 2025 est prête, alors même que les « cartons » sont en préparation et qu’il faudra choisir d’ici là un successeur au restaurant Georges. Un concours d’architecture a été lancé pour mener à bien ce projet d’envergure, dans lequel Renzo Piano jouera un rôle de conseiller. 


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