Il était une fois la lampe Moonsetter d’Anne Boysen pour Louis Poulsen

L’histoire de la création de la sculpturale lampe Moonsetter de l’architecte et designeuse Anne Boysen, pour l’éditeur danois Louis Poulsen, ressemble à un conte de fée qui finit en happy end.

Il était une fois, une nuit, une designeuse qui cogitait chez elle. Un rayon de lune vint à traverser les rideaux. Anne Boysen se mit en tête de renvoyer ce faisceau sur des surfaces blanches et brillantes en utilisant des réflecteurs improvisés. Surprise de constater à quel point la lumière pouvait être différente selon le support, elle décida d’intégrer ces deux effets dans une seul lampe, dont le prototype a tapé dans l’œil de l’éditeur Louis Poulsen.


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Le concours télé qui a propulsé la lampe d’Anne Boysen sur le radars de Louis Poulsen

Portrait de la designeuse Anne Boysen.
Portrait de la designeuse Anne Boysen. DR

En 2020, son prototype lui vaut de remporter le concours télévisé Denmark’s Next Classic, de la chaîne danoise DR. L’année suivante, elle développe la production de Moonsetter avec l’éditeur Louis Poulsen, la référence du design de luminaire danois depuis 1874. Anne Boysen voulait réaliser une lampe aux dimensions raisonnables et donner envie aux gens de jouer les éclairagistes.

Sa création est composée d’un cadre en aluminium chromé dans lequel se découpe un disque rotatif à 360° avec une face miroir et une face blanc nacré. Selon son inclinaison, la lampe reflète l’espace environnant ou renvoie une lumière douce.

La lampe Moonsetter d’Anne Boysen, pour Louis Poulsen, est composée d’un disque rotatif avec une face miroir et une face blanc nacré.
La lampe Moonsetter d’Anne Boysen, pour Louis Poulsen, est composée d’un disque rotatif avec une face miroir et une face blanc nacré. DR

Une créatrice qui ne lâche rien

L’interrupteur et le variateur d’intensité sont placés à la base de l’objet dans un cylindre, qu’il suffit de tourner du bout du pied. L’éditeur a cherché d’autres solutions, coût oblige, mais la designeuse n’a rien lâché. L’interaction entre l’appareil et l’usager grâce à ce système était essentiel selon elle. Pas question non plus d’une Moonsetter plus petite, pour ne pas perdre l’effet produit lorsqu’elle reflète le lieu (appartement, boutique ou bureau).

La designeuse qui n’avait jamais conçu de luminaire a remporté le concours danois télévisé Denmark’s Next Classic pour sa création.
La designeuse qui n’avait jamais conçu de luminaire a remporté le concours danois télévisé Denmark’s Next Classic pour sa création. DR

L’autre gageure a consisté à travailler l’aluminium. Difficile d’obtenir un rendu totalement lisse, d’où une finition chromée conçue pour le cadre et le disque, destinée à durer sans que la matière ne s’obscurcisse avec le temps. La première édition de Moonsetter compte 100 pièces avec chacune son numéro gravé. Une seconde édition est prévue. Louis Poulsen se remet ainsi dans la lumière, hors de ses frontières, au propre comme au figuré.


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