Hôtel Madame Rêve, Laurent Taïeb livre un 5 étoiles à la Poste du Louvre
C’est une grande première pour Laurent Taïeb. L’homme d’affaire, rompu aux initiatives créatives et à succès — nommons par exemple l’impressionnant Kong, restaurant japonais perché sous une verrière Art déco à Paris —, s’est lancé le défi d’orchestrer un hôtel dans son intégralité. Et pas n’importe lequel ! Madame Rêve, mirage grandiose de 7000 m2, a pris place dans le bâtiment de la Poste du Louvre, récemment rénové par Dominique Perrault.
Pour sa première — et potentielle dernière, c’est lui qui le dit — réalisation en tant que directeur artistique, Laurent Taïeb a vu les choses en grand : deux restaurants, un roof-top panoramique, 82 chambres réparties sur un seul et même niveau, le tout agencé sur deux étages ajoutés à la structure originelle du bâtiment, exception faite du Madame Rêve Café, qui se niche au rez-de-chaussée par souci d’ouverture sur son environnement.
Inspiré par Andrée Putman et son ami Philippe Starck, Laurent Taïeb a imaginé une partition « mordorée », selon les conseils de la grande dame de l’architecture française. Absolument élégant et pensé dans ses moindres détails (jusqu’au scénario d’éclairage des ascenseurs !), l’hôtel Madame Rêve est aussi une sublime ouverture sur Paris, bordé par les plus beaux monuments de la capitale. Ainsi, selon la chambre choisie, Beaubourg, la Tour Eiffel ou les toits de Paris s’offrent aux convives. Certaines suites, quant à elle, donnent à voir le jardin intérieur : dépaysement garanti.
L’hôtel Madame Rêve est avant-tout un savant mélange d’inspirations, chacune guidée par un fil rouge : un hommage rendu à l’édifice de la Poste du Louvre tel qu’érigé par Julien Guadet en 1886. Ainsi, les espaces se teintent, à leur manière, de symboles d’époque ou de clin d’œil à l’univers postal.
Le Madame Rêve Café, par exemple, se pare d’une panoplie grandiose flanquée de lambrissages en bois massif, d’un bar style Belle Epoque et d’un mobilier dessiné dans le plus pur style du XXème siècle. Avec ses huit mètres de hauteur sous plafond, de fausses colonnes et des chandeliers monumentaux rythment l’espace et répondent à la grandeur des baies vitrées en arc-de-cercle qui parsème la façade côté cour.
Dans les chambres, du « Mail Art » — art qui utilise les outils postaux comme supports — orne les murs, don d’archives privées utilisé au Madame Rêve, conjointement aux pièces colorées de l’artiste Inès Longevial. Au sol, d’épais tapis dessinés par Laurent Taïeb, reprenant l’univers d’une enveloppe venue de loin, apporte de la chaleur aux parquets de bois massif.
Le second restaurant, gastronomique et confidentiel, bien qu’il évolue aussi dans une atmosphère mordorée, s’éloigne quelque peu de l’univers postal pour offrir un cadre sublime ponctué de tables d’onyx, bar majestueux coiffé d’une œuvre aérienne en fils de cuivre, miroirs de sorcières XXL aux murs. Il ouvrira ses portes en décalé de l’ouverture officielle du 21 octobre. Rendez-vous donc en novembre pour découvrir les saveurs franco-nippones de La Plume !
Le clou du spectacle, quant à lui, ce fameux roof-top panoramique, demandera aux curieux de patienter jusqu’au printemps 2022…
> Hôtel Madame Rêve. 48 rue du Louvre, 75001 Paris. Réservations.