À peine le temps d’ouvrir son ordinateur et de boire un café que la capitale alsacienne – pardon, la capitale européenne – est déjà là. Il faut aujourd’hui moins de deux heures pour se rendre à Strasbourg depuis Paris ou Francfort, deux heures et demie depuis Zurich et quatre heures depuis Bruxelles. Autant dire un voyage des plus commodes au cœur de l’Europe pour les eurodéputés. Son statut de capitale européenne, lui, ne date pas d’hier. Strasbourg l’a vu très tôt se dessiner grâce à la détermination des instances politiques de l’après-guerre.
Dès 1949, la cité va accueillir le Conseil de l’Europe, qui établit en 1950 la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, laquelle sera contrôlée par la Cour européenne des droits de l’homme, créée en 1959. Une audace pleine de symboles pour faire de Strasbourg un lieu de réconciliation, propice à faire oublier la stupidité du genre humain – l’argument avancé à l’époque –, mais aussi de dépasser les drames et les déchirements qu’ont connus les habitants de la région.
En trois quarts de siècle, les Strasbourgeois ont en effet changé quatre fois de nationalité et aujourd’hui encore, leur « triculturalité » – française, allemande et alsacienne – semble toujours étrange pour ceux qui n’y ont jamais mis les pieds. Car soyons clairs, lorsqu’il fallait près de cinq heures de train ou de route pour aller à Strasbourg, rares étaient « ceux de l’intérieur » (expression que l’on entend encore parfois !) à venir y passer un week-end. Et pas sûr que quinze ans de TGV aient vraiment modifié les mauvaises habitudes des Français, tandis que l’on entend volontiers parler allemand, italien ou flamand au cœur de la ville…
À l’exception faite du mois de décembre qui, fort d’une tradition séculaire remontant au XVIe siècle, attire les foules hexagonales à l’occasion du fameux marché de Noël désormais déployé dans le centre historique. Là encore, tout un symbole de convivialité pour cette ville, mais qui aurait tendance à occulter la dimension culturelle que Strasbourg porte en elle depuis des siècles.
Certes, il fait bon sillonner les ruelles de la Petite France ou profiter de l’ombre de la cathédrale, un verre de vin chaud dans une main, un bretzel dans l’autre, mais Strasbourg ne peut se limiter à cette carte postale simpliste. Il faut se rappeler que cette cité est aussi, et avant tout, celle de l’invention de l’imprimerie par Gutenberg, qui va largement contribuer au développement du courant humaniste au XVIe siècle. Tiens, c’est étonnant, au même moment que les premiers marchés de Noël…
Un autre exemple, toujours dans le registre de la communication, Strasbourg a été, en 1991, la première ville test en France d’un réseau de téléphonie mobile. Les possesseurs d’un Bi-Bop auront une pensée émue ! Surtout, la métropole ne dispose-t-elle pas aussi d’un réseau culturel riche d’une douzaine de musées, d’un opéra national, d’un orchestre philharmonique, d’un théâtre national, d’une scène européenne (le Maillon), de la deuxième bibliothèque de France en termes d’ouvrages, d’écoles d’art et d’architecture et d’un dispositif universitaire qui accueille chaque année pas moins de 60 000 étudiants et enseignants et qui a su générer dix-huit prix Nobel et une médaille Fields ? N’a-t-elle pas porté des artistes majeurs comme Gustave Doré (1832-1883), Tomi Ungerer (1931-2019) et, plus proches de nous, l’acteur André
Wilms (1947-2022), le musicien Abd al-Malik ou encore le plasticien Clément Cogitore, très remarqué en 2019 pour sa mise en scène tonitruante des Indes galantes, de Rameau, à l’Opéra de Paris ? « L’agenda culturel de Strasbourg est particulièrement bien rempli », sourit-on à l’office du tourisme. N’est-elle pas aussi une ville de premier plan pour la recherche sur la santé – son hôpital est le premier employeur de la ville ? Et n’abrite-t-elle pas, à côté de son florilège de maisons à colombages et d’édifices historiques, une formidable collection d’architecture contemporaine signée par les meilleurs ? Zaha Hadid, Architecture Studio, LAN, AREP, Auer Weber, Marc Mimram, Christian Biecher ou Kengo Kuma, qui vient de livrer le tout nouveau Parc des expositions… N’en jetez plus !
Cette envie de modernité, le territoire de la Neustadt (classé au patrimoine mondial de l’Unesco) en témoigne aussi. Planifié ex nihilo entre 1871 et 1914 par les Allemands, qui voulaient faire de Strasbourg un modèle d’exemplarité pour un nouvel art de vivre, il est riche d’architectures de style néo-Renaissance, gothique, classique… Mais, au début du XXe siècle, un projet artistique moins gigantesque incarne bien mieux ce désir de contemporanéité.
Dans le bâtiment historique dit de l’Aubette, situé sur la place Kléber, des entrepreneurs, les frères Paul et André Horn, vont, dans les années 20, avoir l’audace de confier l’aménagement d’un complexe de loisirs aux artistes de génie que furent Sophie Taeuber-Arp, Jean Arp et Theo Van Doesburg. Échec commercial à l’époque et donc fermé dix ans seulement après son ouverture, le lieu ne sera redécouvert que dans les années 70, lors de travaux de rénovation, et fort heureusement reconsidéré quant à son importance dans l’histoire de l’art du XXe siècle. En sera-t-il de même du regretté Palais de la bière ? Lui aussi borde la place Kléber. Aménagé à grand renfort de moyens par l’architecte Jean Nouvel en 1999, il semble faire l’objet de nouveaux travaux après une vingtaine d’années de fermeture…
Sortir des standards culinaires et hôteliers
L’époque de la haute gastronomie flamboyante – lorsque le Buerehiesel, d’Antoine Westermann, et Au Crocodile, d’Emile Jung, affichaient trois étoiles – n’est certes plus à l’ordre du jour, mais la tradition alsacienne d’un manger gourmand persiste. De fait, le secteur de la restauration est loin d’être moribond avec près de 1 500 établissements (chiffre 2021). Attendons toutefois de voir ce qui résultera de la cérémonie du prochain Guide Michelin, organisée à Strasbourg en mars 2023.
Une autre spécificité tient au fait que de nombreuses tables sont tenues par des petits groupes de restauration du cru. Parmi ceux-ci, le groupe Diabolo Poivre fait un peu figure d’exception, avec des établissements qui misent beaucoup sur le décor. « Nous disposons dans la ville de neuf restaurants avec des concepts culinaires variés, de la winstub réinventée à la cantine panasiatique, avec des décors très marqués, conçus pour l’essentiel par le designer Pascal Claude Drach. Notre futur projet est une brasserie contemporaine de 250 couverts, qui prendra place dans le cadre historique de l’ancienne poste, dès le printemps prochain », souligne l’un des associés, Gilles Egloff.
Force est de constater que cette aspiration à vouloir sortir des standards de la nappe à carreaux et du bois vernis touche plus d’adresses récentes qu’il n’y paraît. Comme en témoignent le bar Supertonic, imaginé par V8 Designers, la pizzeria Mito et le Café Bâle, par l’Atelier NoMa, le torréfacteur Omnino, par Newance… Il en va de même concernant l’hôtellerie, dont les codes sont eux aussi en train de bouger si l’on en juge notamment The People, l’auberge de jeunesse conçue par l’agence AEA Architectes. Cette dernière a su marier un design épuré avec l’écosystème innovant et créatif qui se profile sur le site de la manufacture des tabacs, en pleine réhabilitation.
De même, le groupe Sogehô, de la famille Scharf, propriétaire entre autres de l’historique hôtel Cour du corbeau, a choisi de distiller un esprit contemporain dans ses deux derniers établissements : le boutique-hôtel Boma, pensé autour du thème de l’Afrique par Les Agenceurs, et le Léonor, aménagé par l’architecte d’intérieur Jean-Philippe Nuel, qui signe là une première réalisation à Strasbourg dans l’édifice majestueux d’un ancien commissariat.
Depuis 2010, cette attention au décor est en fait saluée par la chambre de commerce. « Nous avons été inspirés par un modèle imaginé à Montréal et repris depuis à New York, Bruxelles et Marseille. Le concours Commerce design Strasbourg eurométropole vise à distinguer tout type d’enseignes commerciales, prêtes à soumettre à l’approbation d’un jury la qualité de leurs aménagements », explique l’élue à la chambre de commerce et de l’industrie, Catherine Salomon, chargée d’animer la compétition dont la prochaine cuvée est attendue en 2024.
Si cette montée en puissance du design se fait très présente dans le quartier de la Krutenau, elle appelle d’une certaine manière les professionnels, comme les consommateurs, à déplacer les centres d’intérêt de la ville davantage au sud et surtout à l’est, là où un nouveau Strasbourg, plus exactement l’eurométropole, se dessine, en se tournant clairement vers le Rhin et l’Allemagne.
Autrefois zone portuaire située aux portes de la ville, la presqu’île Malraux affiche déjà sa mutation avec la médiathèque André-Malraux, le môle Seegmuller, le complexe des tours Black Swans, mais aussi des habitations plus modestes bordées de potagers collectifs et de sentiers. Très bientôt, à l’horizon 2030, les quartiers Citadelle, Coop, Starlette et Port du Rhin vont parachever l’impressionnant projet urbain des Deux-Rives.
Cette friche portuaire de 250 hectares va délaisser les activités industrielles au profit de zones de vie, façonnées par des architectes comme Dominique Coulon, Tatiana Bilbao, HHF Architects, Dietrich Untertrifaller (déjà auteur en 2016 du Palais de la musique et des congrès)… On parle de 3 700 logements, d’équipements publics, de commerces, d’entreprises, d’espaces verts qui viendront rythmer ce territoire véritablement frontalier puisqu’il va s’étendre au-delà du Rhin, jusqu’à la gare de Kehl, en Allemagne.
N’en déplaise aux apparences, Strasbourg est une ville qui sait, et a toujours su, vivre avec son temps. Faut-il rappeler qu’elle est en tête des communes de France pour ses transports « verts », avec quelque 50 kilomètres de lignes de tramway et plus de 600 kilomètres de pistes cyclables ? Il est vain d’envier des villes comme Copenhague ou Amsterdam pour leur image plus responsable, quand on peut se glorifier de cet esprit de modernité qui souffle à Strasbourg depuis au moins… deux millénaires.
Nos meilleures adresses à Strasbourg
1. Omnino
En à peine cinq ans, la micro-brûlerie Omnino s’est imposée sur le territoire strasbourgeois comme une référence des cafés identitaires d’un terroir, n’ayant subi aucun assemblage et dont les fèves sont ensuite torréfiées selon l’extraction souhaitée. À partir de son atelier de torréfaction installé sur le port du Rhin, la jeune maison alimente trois points de vente – et de consommation – sur Strasbourg ainsi qu’un coffee truck ambulant. Notre coup de cœur revient au kiosque imaginé par l’artiste Jean-Luc Vilmouth.
> 1, place Saint-Pierre-le-Vieux. Omnino.fr
2. Fou du roi
Enseigne de design créée en 1997, Fou du roi propose une sélection d’objets pour la maison (mobilier, luminaires, accessoires, tapis…). Dans sa galerie située à proximité de la place du Marché-Gayot, on y trouve des marques comme Vitra, DCW Éditions, Gubi… En plus de l’activité de vente, l’adresse dispose d’un atelier pour développer des prestations d’architecture intérieure.
> 4, rue du Faisan.
3. Halle du Marché Gare
Jouxtant le marché alimentaire des professionnels, cette toute nouvelle halle gourmande, inaugurée à la mi-octobre, accueille une quinzaine de commerçants et de producteurs locaux (caviste, boucher, maraîcher, boulanger…). Une halte obligée pour repartir de Strasbourg le panier plein de souvenirs comestibles.
> 41, rue du Marché-Gare. Halledumarchegare.fr
4. Manivelle
Faire d’une passion son métier ! C’est le pari audacieux que se sont lancés en 2018 Silvin et Thomas, ingénieurs et cyclistes avertis épris de voyage à deux-roues, en créant leur marque de vélo. D’emblée, l’exigence du produit, mais aussi le hors norme se sont avérés le fil conducteur de Manivelle. S’il ne faut pas loin d’un an pour se faire fabriquer un vélo à sa mesure, on peut déjà épouser la cause de l’enseigne en s’équipant des accessoires disponibles sur la boutique en ligne.
> 4, rue de la Coopérative. Cyclesmanivelle.com
5. Ôjourd’hui
À l’origine d’Ôjourd’hui, il y a Katherine, la pâtissière russe, et Gaëtan, le boulanger alsacien. Les deux trentenaires ont fondé, en janvier 2020, une enseigne qui a bousculé le paysage de la boulangerie-pâtisserie à Strasbourg. Point fort de cette association : l’incroyable qualité des feuilletages que le couple décline dans ses viennoiseries et ses tartelettes. Bonne nouvelle : l’adresse dispose d’un salon de thé. Un brunch est proposé le samedi à partir de 11 h.
> 11, rue de la Brigade-Alsace-Lorraine.
6. Curieux
Depuis 2015, ce concept-store fait la joie des Strasbourgeois en quête de vêtements et d’accessoires rares. Patrick Verchot a en effet relevé le pari d’investir une ancienne usine textile pour présenter une sélection de ses marques coups de cœur – très plébiscitées comme Rains, Veja, Carhartt… ou plus confidentielles telles que Edmmond Studios, Carré royal, Ville de cœur… Un pendant féminin, Curieuse, est installé sur le quai des Bateliers.
> 6a, quai Kellermann.
7. Écotel
Un showroom pour les professionnels de l’hôtellerie-restauration accessible aux particuliers ! Écotel propose en effet d’ouvrir ses 600 m2 à tous les passionnés de cuisine qui recherchent des produits de qualité et des conseils. Revol, Serax, Rak, Villeroy & Boch pour les arts de la table et De Buyer, Mauviel, Robot Coupe pour le matériel de cuisine sont quelques-unes des marques du millier de références en stock.
> 3, rue Edouard-Branly, Reichstett.
8. Aubette 1928
En 1922, les frères Paul et André Horn ont le génie de faire appel aux artistes Jean Arp et Sophie Taeuber-Arp pour imaginer un complexe de loisirs qu’ils souhaitent ouvrir sur la place Kléber. Le couple dadaïste s’associe au Néerlandais Theo Van Doesburg, fondateur de la revue De Stijl. Livrée en 1928, cette œuvre d’art totale n’est toutefois pas du goût des Strasbourgeois. Dix ans plus tard, c’est l’échec commercial et la fermeture. En 1978, alors que des travaux sont entrepris, on redécouvre le chef-d’œuvre ! S’ensuit une procédure de classement aux monuments historiques (1985), mais de démarches administratives en débats quant aux options possibles pour la restauration, l’Aubette va finalement retrouver son faste originel en 2006 et devenir un lieu muséal ouvert à la visite.
> 31, place Kléber. Musees.strasbourg.eu
9. CEAAC
Le Centre européen d’actions artistiques contemporaines (CEAAC) figure parmi les premiers espaces à avoir soutenu l’art contemporain à Strasbourg, en tissant notamment des liens avec d’autres structures européennes. Installée dans le quartier de la Krutenau, l’institution dispose d’un espace d’exposition de 300 m2 qui occupe les murs de Neunreiter, l’ancien magasin de porcelaine et de verrerie. L’exposition « Au Bonheur » (jusqu’au 8 janvier 2023) rend d’une certaine manière hommage à l’activité du commerce, en présentant les travaux d’artistes qui ont à voir avec les « objets de commodités ».
> 7, rue de l’Abreuvoir. Ceaac.org
10. Le Studium
L’Université de Strasbourg vient d’ouvrir les portes de sa bibliothèque pluridisciplinaire située sur le site du campus central. Conçu par l’architecte Jean-Pierre Lott, Le Studium propose, outre la consultation d’ouvrages, des espaces de travail et de rencontres pour les étudiants ainsi que des animations culturelles et scientifiques accessibles à tous.
> 2, rue Blaise-Pascal. Studium.unistra.fr
11. Musée Tomi Ungerer
Depuis 2007, un musée est consacré au grand illustrateur strasbourgeois Tomi Ungerer (1931-2019). Et ce, grâce à l’important fonds de dessins (7 000), d’affiches, de livres… ainsi que la collection de jouets (3 500) qu’il a léguée à la ville. Sur 700 m2 d’une villa, le public peut découvrir l’univers de ce pamphlétaire, capable de produire des chefs–d’œuvre de la littérature enfantine comme des dessins satiriques, des campagnes publicitaires ou des séries érotiques.
> 2, avenue de la Marseillaise.
12. Art dans l’espace public
De nombreuses interventions artistiques ont lieu dans l’espace publique de la métropole strasbourgeoise. À commencer par les lignes du tramway qui ont fait l’objet de commandes auprès d’artistes comme Jean-Luc Vilmouth, Jonathan Borofsky, Alain Séchas, Barbara Kruger, Siah Armajani…
> Strasbourg.eu/art-espace-public
13. HEAR – La Chaufferie
Dans une ancienne chaufferie, la HEAR (Haute École des arts du Rhin) dispose d’un espace d’exposition qui est à la fois un outil pédagogique pour ses étudiants et une galerie ouverte au public. Ainsi, des designers, des graphistes… intervenant à l’école ou des enseignants l’utilisent pour des accrochages, dont l’origine peut être le fruit d’un atelier ou, à l’inverse, y développent un projet qui devient alors source d’émulation artistique pour les étudiants. À voir, l’exposition « Sitting in Front of The Mirror » (du 9 décembre au 15 janvier 2023).
> 5, rue de la Manufacture des Tabacs. Hear.fr
14. Musée d’Art moderne et contemporain
Inauguré en 1998, le musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS) est l’œuvre de l’architecte Adrien Fainsilber. Sur deux niveaux d’espaces d’exposition, on peut découvrir des accrochages temporaires ainsi que
les chefs-d’œuvre des collections permanentes. À ne pas manquer, les salles contemporaines, mais aussi celle consacrée à Gustave Doré et la reconstitution du salon de musique de Kandinsky. Pour les 20 ans du musée, une fresque murale a été réalisée sur une partie des façades par le collectif new-yorkais Faile.
> 1, place Hans-Jean-Arp.
15. Les Haras
Après avoir été durant près de deux siècles et demi le siège des haras royaux puis nationaux, l’édifice connaît désormais une seconde vie. À l’initiative de l’Ircad (Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif), le site
a été réhabilité en un lieu d’hospitalité permettant l’accueil de chirurgiens en formation. Mais pas seulement, puisque la gestion a été confiée, pour la partie restauration, à la famille Haeberlin et, pour la partie hôtelière, au groupe Sogehô, qui se font forts d’attirer une clientèle extérieure en quête de lieux d’exception et sensible à l’association des vieilles pierres et du design (signé Jouin Manku).
> 23, rue des Glacières. Les-haras-hotel.com
16. Boma
Installé sur une artère commerçante du centre historique, le Boma remplit son rôle de lieu ouvert sur la ville. Grâce à ses parties communes entièrement vitrées, les résidents comme la clientèle extérieure s’y installent volontiers autour d’un café, d’un verre de vin ou de plats à partager. La décoration des 103 chambres, ainsi que l’ensemble des espaces, a été largement inspirée par des voyages en Afrique des propriétaires. D’où le nom de l’hôtel évoquant une sorte de cocon où se retrouver.
> 7, rue du 22-Novembre.
17. Okko
Dans le quartier de la presqu’île Malraux, l’hôtel Okko occupe l’une des trois tours Black Swans, conçues par l’architecte Anne Démians. Si l’enseigne, dont la direction artistique est gérée par le designer Patrick Norguet, a opté pour une certaine « standardisation » des chambres (120 clés réparties selon deux typologies), elle mise sur l’agrément d’un vaste club lounge déployé dans le prolongement de l’accueil. L’espace modulable permet autant d’y prendre son petit déjeuner que de profiter d’un bureau pour travailler ou de se relaxer dans l’un des fauteuils.
> 46, rue du Bassin-d’Austerlitz. Okkohotels.com
18. L’Appartement au-dessus du…
Dans les étages du restaurant Le Cornichon masqué que Mojgan Henriet créa il y a vingt ans en parallèle de son activité d’architecte (et qui a changé de main depuis), elle a aménagé une demi-douzaine de logements. Meublé avec des pièces design chinées, chaque espace est unique car tenant compte de la configuration atypique de cette bâtisse historique, au cœur de Strasbourg.
> 9, rue du Chapon.
19. The People
Dans le cadre de la restructuration de l’ancienne manufacture des tabacs, The People est la première pierre à l’édifice de ce futur lieu emblématique du quartier de la Krutenau. Doté de 250 lits, cet hôtel propose aussi bien des dortoirs pour 6 à 8 personnes que des chambres doubles, tous aménagés au goût du jour. Ici, pas de limite d’âge, tout le monde est bienvenu, ne serait-ce que le temps d’un verre ou d’un repas dans les parties communes du rez-de-chaussée qui abritent un café-restaurant ainsi que des espaces de travail et de détente.
> 7, rue de la Krutenau. Thepeoplehostel.com
20. Le Chut
Seules 8 chambres se partagent cet hôtel au charme contemporain. Déployée dans deux maisons historiques de la Petite France, qui ont intelligemment été raccordées et agencées par l’architecte Mojgan Henriet, cette adresse n’a pas vraiment d’équivalent dans le paysage hôtelier de la ville. Récemment reprise par de nouveaux propriétaires, elle abrite aussi un restaurant avec terrasse et jardinet et, bien sûr, une salle à manger, dont les couverts sont limités à 20 personnes.
> 4, rue du Bain-aux-Plantes. Restaurant-chut.alsacehotelsweb.com
21. Léonor
C’est désormais un hôtel qui occupe le bâtiment de l’ancien commissariat de police. L’intervention de l’architecte d’intérieur Jean-Philippe Nuel a permis à l’édifice d’épouser un art de vivre à la mesure de son cachet patrimonial. Dès le lobby, les visiteurs sont absorbés par l’élégant décor contemporain qui les entraîne vers le bar puis vers le restaurant (supervisé par le duo Stamm et Schaal). Dans les étages, 116 chambres au design épuré se déploient autour d’une cour centrale.
> 11, rue de la Nuée-Bleue. Leonor-hotel.com
22. Supertonic
Bar à gin et saucisses de Strasbourg ! La rencontre est ici plus que bienvenue à l’heure de l’apéro ou pour combler une petite faim. Dans un décor conçu par V8 Designers, on choisira son gin parmi la quarantaine de références, mais aussi son tonic, avant de composer soi-même (enfin, avec l’aide du barman ) son long drink.
> 1, place d’Austerlitz.
23. Les Canailles
Cette table porte bien son nom avec son parti pris bistronomique et ses plats… canailles : tartine de cèpes, joue de bœuf braisée… Côté décor, tous les ingrédients sont réunis – peintures bicolores, mobilier en bois, carreaux de ciment au sol, tableau noir XXL affichant la soixantaine de vins à la cave (et pas que d’Alsace) pour passer un très agréable moment.
> 52, rue de Zurich.
24. La Casserole
Formé à bonne école au Crocodile (période Émile Jung), le Strasbourgeois Cédric Kuster n’a pas traîné pour imprimer sa marque. Épaulé en cuisine par le chef Jean Roc, le restaurateur incarne à merveille cet art d’une hospitalité sincère à l’écoute de chacun de ses 25 convives. Pour l’assiette, un conseil : se laisser guider par le maître des lieux, à moins d’avoir une irrésistible envie de foie gras de canard, de gâteau de homard croustillant ou de carré de veau rôti.
> 24, rue des Juifs. La-casserole.fr
25. The Drunky Stork Social Club
En référence à un mythique club new-yorkais, le nom de cet établissement sied à merveille au pays des cigognes. Le designer Pascal Claude Dracha posé un imposant bar circulaire au centre du dispositif composé de mezzanines et de petits salons. Côté carte, l’offre est joyeuse et variée, incitant à s’attabler (pastilla de canard confit, poulet croustillant aux cacahuètes…) autant qu’à déguster une bière ou un verre de vin, à moins de venir bruncher le dimanche.
> 24, rue du Vieux-Marché-aux-Vins. Thedrunkystorksocialclub.com
26. De:ja
De:ja comme l’acronyme de David et Jeanne, les deux jeunes cuisiniers aux manettes de ce projet culinaire. Formé dans quelques bonnes tables alentour, le duo a vite développé un sens aigu de l’expérimentation gustative, puisant notamment dans les usages nordiques (la fermentation) et nippons (l’ikejime) pour travailler les produits : sashimi d’omble chevalier, échalote, noisette et miso ; céleri en croûte de pain de seigle, miel et mozzarella alsacienne, servis dans une vaisselle fabriquée à Betschdorf, dont David et Jeanne sont originaires.
> 1, rue Schimper. Deja-restaurant.com
27. Le Tigre
L’historique brasserie Le Tigre a repris du service depuis peu dans un espace digne d’un hall de gare des flammekueches, à déguster accompagnées de bière brassée.
> 5, rue du Faubourg-National. Letigre.eu
28. La Hache
Cette très ancienne winstub (1257) évolue désormais sous la bannière du groupe Diabolo Poivre. Entre les murs ornés d’une collection d’outils tranchants, on déguste un fish and chips, une parmigiana, une salade césar, mais aussi un
porco tonnato, un poivron farci au boulgour ou, incontournable, un tartare façon La Hache.
> 11, rue de la Douane.
29. Secret Place
À la tête de trois tables juxtaposées et bien en vue – une trattoria, une pizzeria et une brasserie –, Patrick Adler en a imaginé une quatrième, plus cachée. Pour la découvrir, il faut s’engouffrer jusqu’au fond de la pizzeria puis tirer à soi le panneau mural. Et là, se révèle un bar speakeasy doté d’une carte de cocktails digne des meilleurs spots internationaux du genre.
> 4-6, rue des Aveugles. Aedaen-place.com
30. Aida
Un Mexicain en Alsace ! L’association est inattendue et pourtant Daniel Fierro fait des merveilles dans son bistrot de poche. Et gare aux idées reçues sur les tacos car le chef n’a pas son pareil pour mixer les saveurs et textures : escargots/salsa macha, maquereau/eau de pomme/framboises, kale/sauce césar…
> 7, place Nicolas-aux-Ondes. Aida-strasbourg.fr
Strasbourg pratique
Y aller
- En TGV depuis Paris-Gare-de-l’Est, compter 1 h 45 pour rallier Strasbourg. Aller simple à partir de 19 € (Sncf-connect.fr).
- En avion, si l’on vient par exemple de Nantes, de Bordeaux ou de Montpellier (Volotea.com) ou bien de Marseille ou de Nice (Airfrance.fr).
Se renseigner
- Office de tourisme : 17, place de la Cathédrale. Tél. : 03 88 52 28 28. Visitstrasbourg.fr. Mais aussi sur Alsace-destination-tourisme.com
Se déplacer
- Les 6 lignes de tramway (A, B, C, D, E et F), couplées à celles des bus, offrent un moyen rapide et économique de circuler en ville. Compter 1,80 € l’aller, 4,60 € pour un forfait 24 h ou 9,30 € pour un pass 72 h. Plusieurs offres possibles sur Cts-strasbourg.eu
- À bicyclette sur les 670 km d’itinéraires cyclables. Le service de location de vélo Vélhop (Velhop.strasbourg.eu) dispose d’une vingtaine de stations disponibles 24 h/24. Dans le cas d’un séjour ponctuel, choisir la formule découverte, sans abonnement ni engagement (1 €/h, 5 €/12 h).
- Cinq fois par heure, un train navette assure la liaison entre l’aéroport de Strasbourg-Entzheim et la gare de Strasbourg en 8 min (2,90 € l’aller).