Dans le centre historique, sur un terrain vague ou dans l’atelier d’Edvard Munch, la première édition de la biennale d’art contemporain d’Oslo s’insinue partout, déployant des œuvres exigeantes et antispectaculaires, qu’il faut prendre le temps d’aborder. L’occasion, aussi, d’arpenter une capitale où les jeunes galeries comme les parcs de sculptures s’offrent à portée de main.
Oslo, qui était une ville pauvre avant la manne du pétrole, s’est façonnée comme elle a pu, sans grande harmonie. Des édifices austères des années 70 (dans l’hypercentre) voisinent avec des bicoques colorées (sur Langgata) ou des folies de verre et d’acier des années 2000 (sur la presqu’île de Tjuvholmen), le tout ponctué d’immenses espaces verts où la crème de l’art mondial s’expose 24 heures sur 24, toute l’année, sans qu’aucun tag ne dégrade les œuvres !
L’art, la ville et la nature
Sur les pentes raides du parc d’Ekeberg, une installation vidéo de Tony Oursler s’est glissée entre les roches tandis que Roni Horn vient tout juste de dévoiler, sous les conifères, l’un de ses cylindres poétiques. Au bord du fjord d’Høvikkoden, près du centre d’art Heni Onstad, on tombera nez à nez sur un Henry Moore surplombant la plage à moins qu’une merveille géométrique de Camilla Løw, au beau milieu d’une clairière, ne nous fasse de l’œil. À Oslo, l’art convole avec la ville, avec la nature, et à ce mariage fastueux, tout le monde est invité.