Niwa, à Toulouse : quand l’immobilier tertiaire amorce sa mutation

Ce Smart Building de 6000 mètres carrés construit en hors-site constitue la première étape d’un vaste campus tertiaire à Toulouse. Nouveau siège de GA Smart Building, cet immeuble dénommé Niwa est truffé d’intelligences artificielles, il entend être un démonstrateur du savoir-faire de cette société de promotion et construction bas-carbone.

Un objet intelligent à tous points de vue. Niwa, le nouveau siège social de GA Smart Building livré en janvier 2024 à Toulouse, est un véritable condensé du savoir-faire de cette société de promotion spécialisée dans la construction bas-carbone. Réalisé en hors-site, l’immeuble de 6000 mètres carrés est sorti de terre en quinze mois à peine, soit une année de gagnée par rapport à un chantier classique sur site. Une révolution.


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Un immeuble exemplaire

« Les avantages du hors-site résident avant tout dans la rapidité d’exécution, éclaire Orash Montazami, co-concepteur, avec l’agence japonaise Tezuka Architects, de l’immeuble de bureaux Niwa, livré à Toulouse en janvier dernier. Tout a été préfabriqué par GA Smart Building puis transporté sur place. Nous avons de ce fait été moins dépendant des aléas de chantiers ». Un mode de construction qui permet en outre de réduire les coûts de production, les éléments du bâti étant conçus numériquement, créés en usine et ensuite assemblés sur place comme un jeu de construction. « Il y a eu beaucoup d’ingénierie en amont, de maitrise quantitative et de rationalisation de la matière », ajoute l’architecte au sein du Studio Montazami. Un procédé industriel rigoureux et précis qui génère en conséquence moins de déchets.

© Montazami
© Montazami

Soucieux d’être exemplaire sur le plan environnemental, les agences Montazami et Tezuka Architects ont privilégié pour concevoir la structure Niwa des ciments à faible impact carbone, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 40% par rapport au ciment traditionnel. Le bâtiment  se distingue par l’utilisation de matériaux comme le bois lamellé-collé issu de forêts certifiées, l’immeuble ayant in fine obtenu les certifications HQE bâtiment durable, BEPOS Effinergie 2017, E3C1 et Biodivercity.

Le studio Montazami entend ici démontrer que la préfabrication ne constitue pas un obstacle à la diversité et à la créativité. Niwa se veut le fruit d’une vraie réflexion architecturale. Avec ses bureaux d’angles, l’immeuble innove par son plan en étoile qui offre fluidité et ouverture, l’ambition étant ici d’apporter une touche domestique aux espaces de travail. « Les immeubles tertiaires sont souvent faits d’une une trame standardisée très linéaire pour être cloisonné dans un même rythme. Nous avons au contraire ici cette forme singulière en croix, qui fait que les occupants se rejoignent dans une place centrale », reprend Orash Montazami.

© Montazami
© Montazami

« En termes de design, nous avons fait en sorte que le bâtiment soit compact, ajoute l’agence nippone Tezuka Architects. C’est un lieu où l’on est toujours très proche des jardins, de la lumière, avec des vues tout autour, et un profond sentiment de faire partie d’une communauté. L’innovation tient dans cet environnement sans obstacles. Un tel niveau de flexibilité, en particulier dans un espace de bureaux, est très rare ».

Nature et innovation

Mais la réflexion porte surtout sur la dimension paysagère du site. Situé dans la ZAC Montaudran Aérospace à Toulouse, Niwa constitue la première phase d’un futur campus tertiaire de 33 000 mètres carrés. Un site bordé par une ancienne piste de l’Aéropostale en partie inscrite aux monuments historiques, ancien îlot de chaleur reconverti en parc paysager. Le dialogue entre intérieur et extérieur y devient fécond, grâce à de grandes surfaces vitrées et des vues diagonales sur le parc qui traversent le bâtiment dans tous les axes.

© Montazami
© Montazami

Orash Montazami défend une architecture sculptée par l’usage, le paysage et la nature qui l’environne. « Nous avons mis en terre 1600 arbres à haute tige au-devant de cette grande piste. La nature est placée comme élément directeur de l’ensemble, c’est-à-dire que nous avons d’abord dessiné le paysage, puis l’immeuble en fonction. » Le choix d’avoir nommé le projet Niwa prend tout son sens, le mot signifiant « jardin » en japonais.

Désormais propriété de Groupama, Niwa est occupé pour moitié par Now Coworking et pour le reste par GA Smart Building, qui a en voulu faire un totem de son savoir-faire en y intégrant des intelligences artificielles qui optimisent les ressources. Plus de 300 capteurs multifonctions sont répartis dans le bâtiment, surveillant une multitude de paramètres (température, luminosité, qualité de l’air) afin d’ajuster les systèmes de chauffage et de climatisation en temps réel. Des systèmes prédictifs et une gestion énergétique autopilotée mêlant géothermie, réseau urbain bas carbone et panneaux photovoltaïques optimisent la consommation et stockent l’excédent d’énergie produite au sein du site.

© Montazami
© Montazami

L’été, l’immeuble améliore le rafraîchissement passif grâce à une surventilation nocturne et à un dispositif de “géo-cooling” qui refroidit le bâtiment en faisant circuler de l’eau dans le sol, comme un organisme parfaitement implanté dans son écosystème végétal. Une architecture résolument étonnante, qui fait de Niwa « le plus beau bâtiment tertiaire de bureaux », selon le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc. L’édile y a en effet certainement vu l’éclosion d’une nouvelle espèce d’immeubles intelligents.


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