The Village par Salvatori : le village global revu et corrigé

Inspirée par les longs mois de confinement qui ont frappé la planète, la maison italienne Salvatori a convoqué sept grands noms du design et de l’architecture. L’objectif ? Explorer le concept de maison à travers The Village, un village miniature. Parmi les créateurs conviés Kengo Kuma ou encore Patricia Urquiola.

Qu’est-ce que la maison ? Le foyer ? Si la question est simple, sa réponse n’est pas si évidente. Une série de designers et architectes mondialement connus ont essayé d’y répondre dans le cadre du projet The Village par Salvatori.

À gauche, ensemble du projet The Village par Salvatori. À droite, Kore par Patricia Urquiola.
À gauche, ensemble du projet The Village par Salvatori. À droite, Kore par Patricia Urquiola. DR

The Village par Salvatori : une réflexion sur l’espace domestique

Rodolfo Dordoni, Kengo Kuma, Elisa Ossino, John Pawson, Patricia Urquiola, Vincent Van Duysen mais aussi Yabu Pushelberg se sont pliés à l’exercice pour donner naissance à un village miniature édité par Salvatori, connu pour son travail des pierres naturelles. En résulte « une collection fascinante et merveilleusement éclectique d’édifices, qui, comme le village global que nous habitons, reflètent un éventail extraordinaire de styles et d’approches» précise la maison italienne.

The Village par Salvatori est une réflexion sur les espaces domestiques, quelque chose qui est plus important que jamais aujourd’hui. La maison est devenue le centre de nos vies, notre ville, notre habitat. « Nous sommes tous devenus des navigateurs domestiques, essayant de nous orienter vers ces nouvelles latitudes, ces nouveaux modes de vie» ajoute Patricia Urquiola.

La directrice artistique de Cassina propose «Kore» une paire de bâtisses qui rend hommage aux statues féminines de la Grèce antique, avec «Alma», une petite maison en marbre rose, et «Petra» en travertin, un matériau qui incarne la longue tradition de la pierre naturelle dans l’architecture et l’art.

À gauche, Novecento par Rodolfo Dordoni. À DROITE, Casa M par Vincent Van Duysen pour The Village par Salvatori.
À gauche, Novecento par Rodolfo Dordoni. À DROITE, Casa M par Vincent Van Duysen pour The Village par Salvatori. DR

Entre architecture, sculpture et design

Pour ce qui est de la vision de Kengo Kuma, baptisée «MA House», elle s’inspire d’un kanji qui fait référence à l’absence et à la façon dont ce vide peut prendre forme et donner corps à des notions de lien ou de repos. C’est en taillant la pierre et en créant un vide pour suggérer la silhouette d’une maison que MA House a été créée. Conçue pour accueillir une bougie, l’idée d’un sanctuaire, dans lequel l’espace vide est rempli de chaleur, est encore accentuée.

Quant à Rodolfo Dordoni, sa contribution s’articule entre «ludisme et rationalité, architecture, sculpture et design». Nommée «Novecento», elle rend ainsi hommage au mouvement artistique italien du même nom. La Sicilienne Elisa Ossino salue aussi son pays avec «Utopia», évoquant un village méditerranéen modulable à travers ses nombreux éléments.

Utopia par Elisa Ossino pour The Village.
Utopia par Elisa Ossino pour The Village. DR

De la somme des individualités naît un tout

Plus personnel, le projet du designer belge Vincent Van Duysen, «Casa M», composé de deux petites sculptures s’inspire des lignes, des couleurs et des matériaux de sa propre maison au Portugal. Dans un autre genre, John Pawson, pape de l’architecture minimaliste, livre avec «House of Stone» une forme qui rappelle la maison à l’allure enfantine, avec des jeux de pleins et de vides, ainsi que des fentes étroites le long du toit accueillant la lumière.

Chez Yabu Pushelberg, la notion de maison prend la forme de trois totems sculpturaux et minimalistes à la couleur calcaire. Appelée «Assembly», elle se compose de «Self», «Collective» et «Convergence». Le duo canadien souhaite ici souligner la possible existence de l’individualité au sein d’une communauté, et résume dans un sens le message de cette belle initiative signée Salvatori.