Coup de théâtre rue du Faubourg Saint-Honoré : Sotheby’s quitte le 76 pour le 83, un bâtiment entièrement repensé et rénové pour proposer bien plus que des ventes aux enchères. La célèbre maison de vente s’envisage désormais comme une destination culturelle proposant une sélection d’objets à prix fixes, un café et un restaurant, et différentes expositions et événements éphémères comme jusqu’au 20 décembre, « Attention, Fragile ! », une carte blanche donnée à Sarah Andelman qui mixe luxe et skate culture.
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Sotheby’s se réinvente
Avec ses onze vitrines, son atrium baigné de lumière naturelle et ses espaces ouverts, le 83 incarne une vision modernisée de Sotheby’s. Le bâtiment, entièrement repensé par Architecturestudio, s’affiche comme un manifeste de transparence et d’interaction. Onze vitrines ouvertes sur la rue offrent un accès visuel inédit à la salle des ventes, transformant les enchères en un spectacle théâtral accessible depuis le trottoir.
« L’ensemble du building a été retravaillé sur un principe de transparence et de transversalité. La salle des ventes est visible depuis la rue, ce qui est assez unique ! », précise Marie-Anne Ginoux, directrice générale de Sotheby’s France. Le message envoyé est clair : il faut oser pousser la porte, casser les frontières. « Nous ne sommes pas là juste pour faire des transactions mais aussi pour échanger, montrer et expliquer. L’intérêt de ce nouveau lieu était de devenir davantage une destination culturelle ouverte à tous. »
La cool culture fait son show
Pour inaugurer cet espace pensé comme une destination lifestyle, qui mieux que Sarah Andelman ? Connue pour son flair infaillible et son goût du mélange des genres, elle rassemble entre ces murs qui ont su garder une certaine atmosphère Art déco ses nombreux coups de cœur. Si le fil rouge d’ »Attention, fragile ! » est la célébration de la skate culture en résonance avec la sortie du livre Skateboard Culture, écrit par Morgan Bouvant et Sébastien Carayol, la curatrice et fondatrice du très regretté concept-store Colette a eu envie de mettre à l’honneur un art qu’elle n’avait jamais montré jusqu’ici : le verre.
On zigzag ainsi, comme on le ferait sur une planche à roulettes, avec précaution, entre les confections délicates d’Helle Mardahl, de Jonathan Hansen, de Sophie Lou Jacobsen, d’Agustina Bottoni ou encore de Maison Balzac. Puis on fait du lèche-vitrine en rêvant à son futur sac Hermès exposé comme si de rien était à côté d’une board Powell Peralta customisée en 1987 avant de rejoindre l’installation conceptuelle de l’artiste thaïlandaise PZ et celle modulaire de Raphaël Zarka. Partout où l’on regarde, nos yeux sont sans cesse interpellés : par un tableau d’Inès Melia, une sculpture d’Andy Picci, des planches éditées par Skateroom (Jon Burgerman, Ryan McGuinness…), les étonnants arts de la table de Laila Gohar, les céramiques ludiques En vrac ou encore l’expo photo des clichés de Fred Mortagne. « Tout ce qui est présenté ici est trouvable quasiment nulle part ailleurs, à part les chocolats Plaq et les livres, bien-sûr », rappelle Sarah Andelman. Et bonne nouvelle, il y en a pour toutes les bourses…
> « Attention, fragile ! » Jusqu’au 20 décembre, 83, rue du Faubourg Saint-Honoré, 8e. Plus d’informations ici.
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