Parfois, le Pritzker Prize célèbre l’évidence : David Chipperfield l’an passé. Parfois, il crée la surprise. Comme cette année avec Riken Yamamoto, peu connu du grand public, mais dont le travail mérite largement le feu des projecteurs. Souvent comparée au Nobel de l’architecture tant son impact et sa médiatisation sont importants, la récompense suprême vient distinguer le neuvième Japonais depuis sa création en 1979.
À lire aussi : Pritzker Prize 2022 : L’Afrique (enfin) récompensée
Un architecte avant-gardiste
Diplômé de la Nihon University en 1968 et de l’université des arts de Tokyo en 1971, Riken Yamamoto fonde son agence en 1973 à Yokohama après avoir entrepris une série de voyages en Afrique, au Népal, en Espagne ou encore au Pérou, dont il reviendra durablement imprégné des architectures vernaculaires.
À 79 ans, il a essentiellement construit en Asie, s’intéressant avec acuité aux relations entre intérieur et extérieur, entre espace public et sphère privée, à tout ce qui se joue dans les entre-deux. Son travail autour du logement est à ce titre riche d’enseignements. Il a notamment fait voler en éclats le principe de la maison familiale, actant bien avant l’heure qu’elle ne pouvait plus constituer un modèle.
Relier les générations
Coutumier des réalisations de grande échelle, il s’est toujours attaché à valoriser aussi le microvoisinage, à créer les conditions d’une vie en communauté qu’il définit comme un « sentiment de partage d’un même espace », déconstruisant les notions de liberté et d’intimité. Pour Riken Yamamoto, l’architecture relie les citoyens et les générations.
« L’approche actuelle met l’accent sur la vie privée, niant la nécessité des relations sociétales. Cependant, nous pouvons honorer la liberté de chaque individu tout en vivant ensemble dans un espace architectural en tant que république, favorisant l’harmonie entre les cultures et les phases de la vie », constate-t-il. Il recevra son prix lors d’une cérémonie officielle en mai prochain, à Chicago.
À lire aussi : Le Pritzker Prize 2021 aux architectes français Lacaton & Vassal !