Biennale d’architecture de Chicago 2021 : la ville comme terrain de jeux

Sous l’impulsion de son nouveau directeur artistique, David Brown, et dans la lignée de la politique menée par la maire, la Biennale d'architecture de Chicago 2021 abandonne le centre-ville et les lieux d’exposition prestigieux pour diffuser une vision participative de la discipline.

Jusqu’au 18 décembre prochain, la Biennale d’architecture de Chicago 2021 met au cœur de son projet l’urbanisme. Dans six quartiers différents de la ville se déroulent ainsi de multiples performances qui répondent à cette thématique, sous la directive de David Brown, designer urbain.

Des créations audacieuses

Il y a deux ans, la Biennale d’architecture de Chicago aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Dans la très prestigieuse bibliothèque du Loop, ce quartier du cœur de la métropole, l’une des expositions était consacrée aux terres volées aux tribus indiennes des bords du lac Michigan et dont profita cet édifice pour sa construction. Un regard critique sur la discipline, qui constituait alors la première graine du bouleversement concrétisé cette année à la Biennale d’architecture de Chicago 2021. David Brown, le directeur artistique de la Biennale, a en effet choisi de déserter le centre-ville pour déployer la manifestation dans les quartiers populaires, à l’ouest et au sud. « The Available City » (« La ville disponible ») se glisse dans une série d’espaces vacants afin d’en montrer le potentiel par le biais d’interventions proposées par les communautés locales et des collectifs d’architectes du monde entier.

Une des oeuvres exposés lors de cette dernière édition de la Biennale d’architecture de Chicago.
Une des oeuvres exposés lors de cette dernière édition de la Biennale d’architecture de Chicago. Nathan Keay

Le dessein de David Brown, qui par ailleurs enseigne à l’École d’architecture de l’université de l’Illinois, est d’illustrer à travers ces expérimentations et installations concrètes l’impact significatif de cette « acupuncture » urbanistique. Ces projets, pérennes pour la plupart, se matérialisent dans des pavillons, comme Soil Lab ou Splam, ce dernier réalisé en collaboration avec l’agence internationale SOM, qui entend démontrer la simplicité de mise en œuvre du bois de charpente. Plus loin, dans le quartier de North Lawndale, dans l’ouest de la ville, des conteneurs transformés en bancs, en tables et en garages à vélo redynamisent à moindres frais un terrain vague. De son côté, le pavillon Englewood’s Commons, des Japonais d’Atelier Bow-Wow, réactive l’idée de la mise en commun dans une serre horticole collective avec sa table de jardin XXL. Quelques no man’s land ont également été convertis par les Néerlandais de Studio Ossidiana en espaces ludiques avec tables de jeux ou de pique-nique, tandis que la journée « Block Party », organisée autour d’un terrain de jeux multicolore, rappelle les riches heures des fêtes de quartier américaines… 

> Biennale d’architecture de Chicago 2021. Jusqu’au 18 décembre. Site Internet