Entre une toile de William Kentridge et du mobilier signé par les plus grands créateurs du XXe siècle, le meilleur de l’art et du design se côtoient allègrement dans le nouveau loft de ce couple de collectionneurs. Tombés amoureux d’un ancien atelier d’artiste situé dans le quartier de Chelsea, ces férus d’art contemporain ont fait appel au studio new-yorkais Worrell-Yeung pour transformer cet espace de 200 m2, resté dans son jus pendant plus de quarante ans.
Largement remanié dans un immeuble du début du XXe siècle, l’appartement n’a rien perdu de son esprit loft et arty, si new-yorkais. Et ce, malgré l’important travail de rénovation qu’a mené l’agence née en 2014. Déjà experte dans l’aménagement de résidences privées et de boutiques en dépit de son jeune âge, la firme fondée par les architectes Max Worrell et Jejong Weung a valorisé en priorité les qualités de l’espace existant. Soit un décloisonnement maximal et des éléments architecturaux qui apportent charme et cachet à l’ensemble.
Mises à nues, les colonnes et poutres en bois surplombent désormais une vaste pièce de vie réunissant cuisine, salle à manger et séjour, autour d’un large îlot en marbre « Ceppo di Gre ». Posé sur un parquet en pin récupéré dans une ancienne bâtisse, le monolithe de pierre rassemble famille et amis sur les tabourets des designers canadiens Hollis + Morris. Sous des suspensions métalliques éditées par Moooi, leurs confrères américains du studio Vonnegut/Kraft signent quant à eux la table du dîner, cernée par les fameuses chaises Cesca de Marcel Breuer.
Chapeauté par la galerie Colony, fondée par Jean Lin, le choix du mobilier est à l’image de sa sélection habituelle, présentée dans le Lower Manhattan. Pièces vintages, contemporaines et rééditions dialoguent librement. Notamment dans le salon, où les luminaires d’Isamu Noguchi illuminent la table basse Rio de Charlotte Perriand et les sofas Mex Cube de Piero Lissoni. Parés de velours, ces derniers répondent à un fauteuil de Warren Platner disposé à l’entrée de la suite parentale, forte d’une salle de bain habillée d’obsidienne.
Excepté un rose poudré et un orange éclatant, réservés à la chambre d’enfant et à sa salle de bains, seuls les revêtement des assises affichent des teintes saturées pour ne pas éclipser les œuvres de Shawn Burkard, Palma Blank, Liat Yossifor et Diane Victor. Une collection pointue et éclectique, qui méritait bien un écrin à sa mesure.