Tables, chaises, canapés… Donald Judd (1928-1994) ne s’est pas contenté d’être un membre influent de l’art minimal, il a aussi conçu du mobilier en bois d’une grande sobriété, entré, depuis, dans la légende. L’orfèvre Puiforcat a décidé de lui rendre hommage.
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Un projet resté inachevé
Ce que l’on sait moins, c’est qu’il a dessiné, cinq ans avant sa disparition, un service de bols, d’assiettes, de tasses et de plats dont il a fait réaliser des prototypes en céramique et en acier inoxydable, sans être satisfait. À sa mort, il n’avait toujours pas finalisé ce projet.
De son côté, Puiforcat cherchait à développer sa collection contemporaine. « Nous voulions travailler avec des signatures radicales comme l’était celle de Jean Puiforcat à l’époque, qui était en rupture avec le marché », explique Amélie Weygand, directrice marketing et communication de la maison.
Il y a quelques années, alors qu’il visite la Fondation Judd, un ancien directeur général de la marque découvre à la fois les couverts en argent signés du spécialiste de l’argenterie dont l’artiste se servait au quotidien et cette série d’arts de la table restée à l’état d’essai.
Une première pour la Fondation Judd
Le dialogue s’engage entre la maison française et Flavin, le fils de l’artiste. Qui confie les dessins originaux de son père aux équipes de Puiforcat. « C’est la première fois que la Fondation Judd édite des pièces à titre posthume », souligne Amélie Weygand. Huit pièces ont été développées dans un argent soumis à un polissage miroir pour une finition impeccable et à un travail de l’épaisseur au micron près.
Objets de luxe, ces assiettes, gobelets, bols sont-ils des œuvres à exposer ou des ustensiles à utiliser? « Pour les enfants de Judd et pour nous, ce sont des pièces à vivre, qui vont se patiner, s’user, mais visuellement elles fonctionnent véritablement comme des sculptures », concède Amélie Weygand.
Une première collection qui sera bientôt suivie d’autres collaborations. « Aujourd’hui, il y a une tendance au rapprochement entre les arts décoratifs et les artistes et, nous en sommes persuadés, ces derniers sont les mieux à même de renouveler l’image de l’orfèvrerie », conclut-elle.
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