Ici, bois chaleureux, céramique bleu-vert, jazz et atmosphère vintage cohabitent sans heurts dans un cadre contemporain. Cette grande villa de 190 m² construite dans les années 1900 abrite aujourd’hui Vibeke et Anders Tjalve et leurs enfants Nanna (6 ans) et Elias (2 ans). Icônes du mobilier, souvenirs épars et humbles trouvailles chinées aux puces créent chez eux un cadre accueillant. Leur villa est divisée en trois appartements, dont l’agencement rappelle que la maison a initialement été construite comme résidence d’été d’un commerçant de Copenhague. Le rez-de-chaussée est composé de belles et vastes pièces aux remarquables décors de stuc, tandis que le premier et l’appartement privé du dernier étage étaient réservés au couchage. « La villa était encore dans sa forme première quand nous l’avons achetée, avec une grande cuisine en tant que pièce principale et plusieurs pièces de petites tailles. Nous avons abattu plusieurs cloisons pour dégager la vue, créer une atmosphère plus urbaine où le regard embrasse plusieurs espaces à la fois. Cela donne un sentiment d’unité », explique Vibeke.
« Je n’aime pas le mot style lorsqu’il sert à décrire un intérieur car il sous-entend que l’on s’est contenté d’aller dans un magasin pour acheter un certain type de mobilier. Quand plusieurs personnes vivent ensemble, la décoration se construit sans que l’on s’en rende compte, en accumulant des objets très divers. Ceci étant, notre goût pour les matières naturelles et recyclées et les antiquités est évident… Anders a grandi dans un décor académique, entouré de meubles d’ébénistes danois, de sublimes gravures et de livres, un style classique et sans originalité, mais que nous adorons en raison de l’atmosphère familiale qui s’en dégage. J’ai quant à moi été élevée dans le fonctionnalisme des années 70 et je suis parfois séduite par une poterie ou un meuble qui me rappelle cette époque. Nous avons aussi hérité de beaucoup de choses : un ancien bureau à cylindre de mon beau-père, un vieux miroir abandonné par un voisin… Chez nous, l’esthétique et la nostalgie l’emportent souvent sur la fonctionnalité. En parallèle, nous enrichissons notre appartement de souvenirs de voyage et nous ramenons toujours à la maison des tonnes de livres que nous laissons ensuite traîner avant d’admettre que nous n’en avons lu qu’un tiers… »
Le bleu pétrole comme fil conducteur
Les couleurs sont ici essentielles. On retrouve du vert, du bleu, du marron, du rose… Le grand absent, c’est le bois clair. « Quand nous avons emménagé, nous avons enduit d’une huile naturelle le sol blanchi à la chaux afin qu’il redevienne lisse et sombre. Nous aimons nous entourer de couleurs, avec le bleu pétrole pour fil conducteur. En été, il répond aux fleurs de saison et en hiver, il est assorti au bleu glacé du ciel », plaide Vibeke. Le couple est parvenu à créer une atmosphère personnelle où couleurs et culture occupent une place essentielle. « À chaque atmosphère correspond une bande-son. Notre intérieur m’évoque le jazz des sixties, le rock des seventies et le vent dans les arbres de notre jardin. Nous aimons le classique, le graphique, mais aussi la désinvolture, la mixité, et la décontraction, avec des livres et de la musique dans tous les coins. D’une certaine façon, notre maison constitue un étrange paradoxe : nous l’avons habillée de mobilier de designers structuré et formel et pourtant, nous finissons la plupart du temps assis par terre ! »