L’institution musicale dessinée par Jean Nouvel vient d’inaugurer la Philharmonie des enfants, un espace de 1 000 m2 réservé aux enfants dont la scénographie a été confiée à la designer Constance Guisset. Plaisir communicatif !
Parenthèse enchantée
C’est sous le signe de l’expérimentation que Constance Guisset, collaboratrice de longue date du spectacle vivant (notamment pour le chorégraphe Angelin Preljocaj), mais aussi d’expositions, s’est emparée du projet de la Philharmonie des enfants, inaugurée le 29 septembre.
Jusqu’alors, le département culturel ne proposait que des activités animées par des intervenants. La designer et son studio inventent ici un univers en accès libre, clair et amusant, dans lequel on pénètre par un couloir sombre, comme une entrée de boîte de nuit ! La place centrale, dans un esprit mi-industriel, mi-régressif, distribue cinq espaces, qui viennent disséquer les sons, domestiques et de la scène. Les enfants peuvent taper sur des instruments, enregistrer leur voix ou actionner un orgue avec leurs fesses… « Nous avons œuvré à plusieurs niveaux, explique Constance Guisset. De la mise en scène d’installations imaginées par la Philharmonie à la création de nouveaux outils de connaissance, comme des casques d’écoute de styles musicaux. Nous avons même inventé des concepts de jeux. » Un espace libre où les 4-10 ans viennent jouer, explorer, écouter, vivre et sentir la musique. « Nous sollicitons les sens et proposons des liens entre eux, en faisant appel à la poésie, à l’imaginaire et à l’humour. »
Une parenthèse enchantée, colorée, joyeuse, bruyante, avec de nombreux jeux collaboratifs pour se parler et construire ensemble. « Ensemble » veut aussi dire que cet espace, avec plusieurs niveaux de lecture, s’adresse autant aux adultes. Toutes les esthétiques musicales sont représentées . La Philharmonie a mobilisé une centaine de spécialistes (acousticiens, musicologues…) et convié de prestigieux invités : l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) a élaboré un logiciel pour découvrir l’intensité du son et l’artiste Pierrick Sorin a imaginé des installations vidéo… On déambule ainsi dans sept pièces thématiques (salle de concert rock, café jazz, forêt de sons, studio d’enregistrement…) jusqu’à l’immense mappemonde-cabane dessinée par l’auteur de BD Brecht Evens, d’où sortent des voix chantées du monde entier. Une preuve en beauté de l’universalité de la musique.
> Philharmonie des enfants. philharmoniedeparis.fr