Vous utilisez d’ailleurs le bois d’une façon qui évoque davantage le Japon urbain que le Danemark rustique…
T.L. : Pour l’aménagement d’espaces, nous travaillons le bois d’une façon plus architecturale et sculpturale, c’est vrai. Ce qui est en revanche très danois, c’est de ne pas perdre de vue la fonction. Tel est l’héritage des grands maîtres. Pas de fonction, pas de projet ! Nous ne ferons jamais rien en vue de la seule ornementation. Même une installation n’est pas seulement visuelle.
Pour le restaurant Inua à Tokyo, vous êtes-vous mis dans la peau d’un convive japonais ?
T.L. : Ah oui, absolument ! Même si c’est un restaurant voué à accueillir aussi une clientèle internationale. Il est d’ailleurs qualifié de « japonais nordique ». L’équipe, qui a fait ses armes au fameux restaurant Noma, à Copenhague, est originaire du monde entier. La passion de chacun pour la gastronomie et les ingrédients locaux peut les pousser à faire des recherches sur une douzaine de variétés de bananes par exemple. Les frontières sont aussi franchies dans l’usage des ingrédients. Ils jouent avec le goût japonais.
Qu’avez-vous créé de plus spécifique pour ce restaurant ?
T.L. : Un plafond acoustique sur mesure en tissu, avec notre ami Masataka Hosoo, issu d’une longue lignée de tisserands.
En quoi consiste la collection « Jari », chez Brdr. Krüger, qui édite le mobilier du restaurant Inua ?
T.L. : Elle compte une très belle chaise et quatre tables. C’est difficile de dessiner une nouvelle table : comment éviter qu’elle ait quatre pieds et qu’elle soit ronde, ovale, carrée ou rectangulaire ? Il fallait chasser l’uniformité. Nous en avons beaucoup discuté avec le chef du restaurant. Il ne les voulait ni gigantesques ni minuscules. Nous travaillons avec Brdr. Krüger depuis plusieurs années… Nous nous connaissons tellement bien ! Et nous sommes même très proches du designer français Alexandre Aréthuse qui y est chargé de la production et du développement. Il est extraordinaire.