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1997, année prolifique en mode, à voir au Palais Galliera

Avec l’exposition « 1997 Fashion Big Bang », le musée de la Mode de la Ville de Paris relève combien cette année-là constitua un moment décisif dans l’histoire de ce milieu. Flash-back stylé.

Alors que le mercato de la mode bat son plein – le chanteur et producteur nord-américain Pharrell Williams a été nommé directeur créatif de Louis Vuitton homme (groupe LVMH), tandis que Gucci (groupe Kering) vient de se séparer de son designer star Alessandro Michele –, le palais Galliera a inauguré le 7 mars « 1997 Fashion Big Bang» qui s’attache à montrer combien l’écosystème actuel a été façonné en 1997.

Givenchy par Alexander McQueen, ensemble, haute couture Printemps-été 1997, collection « The search of the Golden Fleece ».
Givenchy par Alexander McQueen, ensemble, haute couture Printemps-été 1997, collection « The search of the Golden Fleece ». Conde Nast

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Une année charnière, donc, à la fois consécration des années 90 et basculement vers le nouveau millénaire et la globalisation. Elle annonce l’entrée en haute couture des créateurs emblématiques des années 80 tels que Jean Paul Gaultier ou Thierry Mugler, l’arrivée de John Galliano chez Dior ou celle d’Alexander McQueen chez Givenchy.

Jean Paul Gaultier, première collection haute couture Printemps-été 1997. Photo Michael Thompson publiée dans Vogue Paris en Mars 1997 qui tirait « Gaultier, l’envol de la couture ».
Jean Paul Gaultier, première collection haute couture Printemps-été 1997. Photo Michael Thompson publiée dans Vogue Paris en Mars 1997 qui tirait « Gaultier, l’envol de la couture ». Michael Thompson / Courtesy of Jean Paul Gaultier

Une année marquée par l’émergence d’une génération de directeurs artistiques comme Hedi Slimane, Raf Simons, Stella McCartney ou Nicolas Ghesquière, aujourd’hui en pleine lumière. Entre un courant plus radical ou expérimental incarné par Martin Margiela (collection « Stockman») et Comme des Garçons (collection « Body Meets Dress, Dress Meets Body » transposée quelques mois plus tard en costumes de ballet pour Merce Cunningham) et un autre, plus spectaculaire et volubile, n’attendant qu’à être démultiplié par l’avènement des réseaux sociaux et la montée en puissance des groupes de luxe, la polarisation de la mode est actée.


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Christian Lacroix, robe, haute couture Automne-Hiver 1997, collection « My House » (collection anniversaire des 10 ans de la maison Lacroix). Archives Christian Lacroix.
Christian Lacroix, robe, haute couture Automne-Hiver 1997, collection « My House » (collection anniversaire des 10 ans de la maison Lacroix). Archives Christian Lacroix. © Guy Marineau / Christian Lacroix

L’année 1997, ce sont aussi le début de la success-story du sac baguette imaginé par Silvia Venturini Fendi, l’ouverture rue Saint-Honoré, à Paris (Ier), du concept-store culte Colette, l’assassinat de Gianni Versace à Miami, le tournage du premier pilote de Sex and the City à New York et la Manolo Blahnikmania qui s’en est suivie.

Tandis que Walter Van Beirendonck dessine les costumes du groupe U2 et Jean Paul Gaultier ceux du Cinquième Élément, de Luc Besson, Alexander McQueen habille Björk en couverture de son album Homogenic… Un rare alignement de planètes à découvrir dans les salles du palais Galliera, la playlist de Michel Gaubert dans les oreilles. 

> « 1997 Fashion Big Bang ». Au palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris, à Paris (XVIe), jusqu’au 16 juillet. Palaisgalliera.paris.fr


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