Maisons du Monde dévoile une collection capsule signée Mory Sacko, un chef « assis sur trois cultures » – française, africaine et japonaise –, dont il s’est inspiré pour créer des arts de la table, du textile et même une chaise. Rencontre.
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Une collection capsule Maisons du Monde aux influences métissées
IDEAT : Pourquoi avoir dit oui à cette collaboration ?
Mory Sacko : Je n’avais jamais réfléchi à cette idée de penser des objets, des arts de la table forcément, mais j’ai immédiatement adoré car on ne m’a pas vraiment imposé de limites. Je m’amusais déjà à créer de la vaisselle au sein même de mon restaurant (MoSuke, dans le XIVe arrondissement de Paris). Maisons du Monde était ouverte aussi à d’autres propositions !

IDEAT : Tous les objets racontent une histoire ou un lien particulier avec une culture, comment avez-vous eu, par exemple, l’idée de la salière et de la poivrière Batcham ?
Mory Sacko : En découvrant une double cloche rituelle au Cameroun, dans la vitrine d’un musée. J’ai pensé qu’on pouvait transformer cet objet, relié par une anse tressée, en salière et en poivrière. Que cela illustrerait littéralement notre concept de « lien qui nous unit », qui a guidé ce projet.
IDEAT : Vous semblez apprécier les objets traditionnels, quelle est l’histoire du plat à garniture que vous avez imaginé ?
Mory Sacko : L’assiette en demi-lune est un classique de la vaisselle française du XVIIIe siècle, on y mettait la garniture avant que celle-ci n’intègre l’assiette principale. C’était intéressant de réfléchir à des classiques remis au goût du jour. Ici, le résultat est à la fois beau et pratique.
Arts de la table : quand l’objet devient récit culturel
IDEAT : Comment dessine-t-on ces ustensiles quand on est soi-même cuisinier ? Comment on s’installe ? Comment on mange ? Comment on accompagne les gens à table ?
Mory Sacko : C’est tout cela que j’ai pu préciser dans mes modèles. Par exemple, j’ai suggéré une profondeur et un diamètre précis d’assiette afin que les couverts puissent tenir sur le rebord sans glisser.

IDEAT : Quelle est la différence entre la vaisselle de votre restaurant et celle-ci ?
Mory Sacko : La robustesse. Je ne voulais pas créer des saladiers ou des plats que personne n’oserait utiliser. À la maison, au quotidien, il faut que ça résiste !
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