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Martin Parr : une exposition à voir absolument à Paris

Rendez-vous à la galerie Clémentine de la Féronnière pour (re)découvrir le travail de l'illustre photographe.

L’île Saint-Louis n’est pas seulement le fief du fameux glacier Berthillon. Elle offre aussi une parenthèse calme au milieu des deux rives parisiennes, ponctuée de somptueux hôtels particuliers, de petites rues pavées, de commerces pittoresques et de galeries d’art… C’est là que se tient une nouvelle exposition de Martin Parr, jusqu’au 6 mai 2023.



Si l’hôtel de Chenizot arbore une remarquable façade, il comprend également deux cours alignées et reliées par des porches ornés de mascarons, de chimères sculptées dans la pierre et autres moulures. Au fond de la deuxième cour, la galerie Clémentine de la Féronnière offre un cadre insolite aux artistes exposant leurs œuvres. Dans cet écrin précieux, la photographie contemporaine est mise à l’honneur. En ce mois de février, la nouvelle exposition des lieux est dédié à Martin Parr permet de revenir sur les cinq dernières décennies de la vie de l’artiste.

Un parcours rétrospectif

D’emblée ses images amusantes aux couleurs éclatantes viennent à l’esprit… Cette rétrospective permet de remonter le temps et de revenir à l’époque où Martin Parr faisait d’abord usage du noir et blanc. Quelques-unes des images de ses premières séries accueillent les visiteurs dans l’espace d’exposition et permettent de poser un autre regard sur l’œuvre du photographe.

De ces compositions travaillées dans lesquelles il insiste sur les contrastes et les décalages émane déjà une touche ironique si caractéristique de son travail. Plus affirmée sur la série emblématique The Last Resort dans laquelle il dépeint les vacances de la classe ouvrière anglaise à l’aube des années 1990, elle sera le fil rouge de tous ses clichés.

Prise en Suisse en 1994, la photographie Kleine Scheidegg rend bien compte des terrains de jeux favoris de Martin Parr : les vacances, le tourisme et le consumérisme.
Prise en Suisse en 1994, la photographie Kleine Scheidegg rend bien compte des terrains de jeux favoris de Martin Parr : les vacances, le tourisme et le consumérisme. martin-parr-courtesy-galerie-clementine-de-la-feronniere

Les thèmes chers à l’artiste se croisent : le tourisme de masse, le consumérisme, la plage, les effets de la mondialisation sur le quotidien… Jusqu’à sa plus récente série réalisée en 2022 dans laquelle il s’attache à photographier des fêtes de village, il rend compte de ce dont il est témoin avec un certain humour, parfois grinçant.



Un regard espiègle sur la vie

En fin observateur, Martin Parr développe une œuvre singulière proche du documentaire. Ces enfants, capturés en bord de mer, cornets de glace dégoulinants sur les mains et autour de la bouche ; cette anglaise très maquillée, au blond peroxydé et manucure impeccable qui conduit sa voiture tenant négligemment le volant ou encore ce touriste coiffé d’une casquette à l’effigie de l’équipe de baseball les Yankees de New-York et qui photographie Notre-Dame de Paris… Chaque photo illustre le regard amusé de Martin Parr sur les comportements humains.

À la manière d’un sociologue qui étudierait et émettrait des hypothèses et des constats, il tend un miroir qui reflète le monde tel qu’il est. En s’attardant sur l’apparente banalité des situations et sur les petits détails qui les composent, Martin Parr divulgue finalement une empathie profonde sur son environnement.

Toujours empreintes d’humour, les photographies comme celle du Grand Canyon en Arizona dépeignent des scènes de vie à l’apparence absurde et pourtant bien réelle.
Toujours empreintes d’humour, les photographies comme celle du Grand Canyon en Arizona dépeignent des scènes de vie à l’apparence absurde et pourtant bien réelle. martin-parr-courtesy-galerie-clementine-de-la-feronniere

Pour parfaire l’expérience, une boutique éphémère prolonge la visite dans la librairie de la galerie en proposant une exposition de tirages en couleurs mais aussi des produits dérivés et un studio photo. De quoi s’inventer punk des années 1980 ou grand-mère !

> Exposition Martin Parr visible à la Galerie Clémentine de la Féronnière jusqu’au 6 mai 2023