Derrière sa remarquable façade en cuivre, cette maison abrite le bureau et le foyer familial de son architecte, Bruno Vanbesien. Dans cette construction, dont il a conservé la structure originelle, il a donné la priorité à l’abondance de lumière naturelle et à l’usage de matériaux bruts. Des interventions durables qui en font un bâtiment à l’épreuve du temps, inscrit dans le paysage urbain.
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En tant qu’architecte, Bruno Vanbesien a opéré un choix radical: il refuse de construire à la campagne et se concentre sur les rénovations de logements urbains. « L’emplacement est la première condition de la durabilité. Beaucoup de familles quittent la ville, mais je voudrais montrer que l’on peut y posséder une maison créative, écologique et même luxueuse », dit-il.
Lorsqu’il a découvert cette habitation avec sa boulangerie traditionnelle à l’arrière, il en a immédiatement saisi le potentiel. L’ensemble donne sur un espace vert et, comme tout le terrain était déjà bâti, aucun permis d’extension n’a été nécessaire pour lancer les travaux de rénovation.
« Pour faire entrer la lumière au cœur de la maison en cuivre, nous avons ouvert sa structure et intégré deux patios végétalisés qui stimulent les points de vue dans tout l’édifice. Du salon, on peut voir ce qui se passe dans le patio le plus éloigné et même dans le parc », dit l’architecte.
Pour améliorer la qualité de vie, il a en effet totalement repensé la disposition traditionnelle des pièces. « Je voulais donner à chacun des quatre niveaux une fonction adéquate.»
Mais si la cuisine au rez-de-chaussée et le salon au premier étage sont bien dissociés, ils sont en quelque sorte reliés par l’espace de la cage d’escalier.
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Une fois la façade du premier étage percée, l’éclairage naturel pénètre de manière abondante dans la salle de séjour. Les larges claustras intérieurs et extérieurs protègent l’intimité et créent un jeu de lumière fascinant qui change constamment au cours de la journée.
À l’arrière, le salon donne sur une terrasse profonde, recouverte des mêmes carreaux de terrazzo gris clair qu’à l’intérieur », explique Bruno Vanbesien. Autre intervention déterminante: les différences de hauteur des pièces.
« Pour souligner la pièce de vie, j’ai abaissé le plafond du rez-de-chaussée, espace plus fonctionnel, à 2,35 mètres, mais grâce au patio et à l’escalier, la cuisine qui s’y trouve demeure très lumineuse. Nous avons ainsi obtenu au-dessus, dans le salon, une hauteur comprise entre 3,10 mètres et 3,50 mètres. Les deux niveaux supérieurs ont conservé leur hauteur d’origine. »
Dans la pièce de vie, ainsi que dans les chambres à coucher du deuxième, on peut encore apercevoir l’ancien plafond en bois. Dans le bureau, au rez-de-chaussée, les parties du plafond en béton situées sous les jardinières sont plus hautes. Le troisième étage, destiné aux invités, est en soupente.
Au rythme des saisons
L’intervention la plus notable concerne bien sûr la façade en cuivre. Au départ, il s’agissait d’un choix technique : isoler au maximum, mais avec le moins d’épaisseur possible pour ne pas perdre d’espace.
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« Le cuivre ne fait que 7 mm d’épaisseur, rappelle Bruno Vanbesien. Au fil du temps, en vieillissant, la façade de cette maison en cuivre se couvrira d’un vert magnifique. De plus, elle ne nécessite aucun entretien et devrait remplir sa fonction pendant au moins deux cents ans! »
L’intérieur regorge également de détails étonnants. Les moules pour couler les sections de béton apparent habillant plafonds et certaines façades ont été réalisés avec des planches en bois de 5 cm de large, offrant au matériau de superbes reliefs au rendu naturel. Pour que les escaliers métalliques soient aussi fins que possible, ils ont été assemblés sur place.
Les éléments techniques sont autant que possible cachés, par exemple derrière la longue enfilade de la salle de séjour dont la hauteur de 74 cm a été calculée pour s’accorder parfaitement avec celles de la table à manger et du soubassement supportant les ouvertures donnant sur la rue.
Équilibre et caractère définissent ainsi cette maison en cuivre de 300 m2 à faible consommation d’énergie, où les habitants ont le sentiment de vivre en étroite relation avec les saisons.
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