L’Instant Design : nos 6 obsessions pour une rentrée sous le signe du beau

L'Instant Design fait sa rentrée, compilant les dernières tendances déco, objets de désirs, nouvelles expositions et livres de chevet captivants. Au programme : une balade dans un Bruxelles moderniste, deux icônes des sixties et des toiles sensibles.

Et si la rentrée n’était pas qu’une affaire de fournitures scolaires ? Entre chaises subversives, villas modernistes et rééditions qui claquent, L’Instant Design réunit six obsessions pour attaquer septembre avec style.


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1. L’éclipse totale de Petite Friture

Collection Éclipse de Garnier Pingree pour Petite Friture, à partir de 3890€
Collection Éclipse de Garnier Pingree pour Petite Friture, à partir de 3890€

Une collection comme tracée d’un seul trait, sans lever le crayon. Pour Petite Friture, la maison d’édition fondée en 2009 par Amélie du Passage, le duo Garnier Pingree, composé de Asa Pingree et Marie Garnie, dessine Éclipse, une ligne épurée, sans superflu, idéale à l’intérieur comme à l’extérieur. La chaise longue, le fauteuil informel, le banc et l’ottoman, dont la structure en aluminium, fabriquée au Portugal puis peinte en France dans l’un des 23 coloris disponibles, combinent légèreté visuelle et robustesse matérielle. Sans oublier le confort, apporté par les coussins, optionnels.

> Collection Éclipse de Garnier Pingree pour Petite Friture, à partir de 3890€


2. L’assise BDSM de Muller Van Severen

À droite, Kassl Editions, un collectif de mode monté en 2018 réputé pour son approche écoresponsable et ses tissus résolument audacieux. À gauche, l’éditeur espagnol BD Barcelona à qui l’on doit notamment le Sausage Sofa de Willo Perron. Au centre, Muller Van Severen, le duo de designers belge au mobilier coloré et minimaliste. En 2021, ces derniers, inspirés par le Pillow, le sac best-seller de la griffe de vêtements, imaginent son équivalent en assise aérienne, moelleuse comme un cumulus blanc, que BD se met à éditer. Aujourd’hui, la collection s’habille (enfin!) du fameux coton laqué noir ultra brillant de Kassl Editions. De quoi s’y imaginer affalée parée de sa combinaison de latex assortie façon Maggie Cheung dans Irma Vep (Olivier Assayas, 1996) histoire d’adopter la tendance mobilier la plus impertinente de cette rentrée.

> Chauffeuse en coton laqué Pillow, Muller Van Severen pour BD Barcelona et Kassl Editions, 2600€


3. Les peintures ultraréalistes de Patrick Mirété

« Le pool house » – Nuit américaine, 2024, huile sur toile, 60 x 81 cm, Patrick Mirété
« Le pool house » – Nuit américaine, 2024, huile sur toile, 60 x 81 cm, Patrick Mirété Patrick Mirété

Un garçon sensible, une fille absorbé par des paysages floutés dans un musée, une villa mid-century par une nuit bleuté… À la frontière du réel, les toiles ultra-réalistes du peintre Patrick Mirété capturent des instants volés, des moments suspendus. En cette rentrée design 2025, elles seront exposées à l’Orangerie, à Paris, entre le 11 et le 22 septembre. Une exposition à ne pas rater en ce mois de septembre.

> Exposition « Au bord de l’infini », peintures de Patrick Mirété, à l’Orangerie du Sénat, Jardin du Luxembourg, 19 bis rue de Vaugirard,  Paris 6e, du 11 au 22 septembre 2025


4. Le Bruxelles moderniste de Jacinthe Gigou

Supermarché Rob, Albert Nottebaert, 1973
Supermarché Rob, Albert Nottebaert, 1973 DR

Pourquoi ne pas découvrir la capitale belge sous le prisme de son architecture moderniste ? C’est ce que propose l’historienne de l’art et de l’architecture Jacinthe Gigou à travers son guide « Bruxelles moderniste » qui propose 9 parcours reliant 100 adresses, du bâtiment culte à l’immeuble individuel confidentiel, chacun accompagné de sa notice. Un beau livre d’architecture à glisser dans toutes les bibliothèques.

> « Bruxelles moderniste – Promenades autour de 100 édifices remarquables » de Jacinthe Gigou aux éditions Racine, 192 pages, 25€


5. Réédition au carré

Deux rééditions, deux visions, une même modernité. Chez HAY, le sofa modulable Amanta de Mario Bellini reprend sa course entamée en 1966 : coussins flottants, modules bas et élégance sculpturale, revisités aujourd’hui en plastique recyclé et mousse éco-conçue. Un manifeste discret mais radical, digne du MoMA où il trône déjà. Face à lui, Dialogue, l’assise d’André Monpoix, réédité par Source Édition et initialement lancée en 1967, rappelle que la France d’après-guerre savait marier bois massif et lignes pures avec autant d’audace que ses voisins transalpins. Bellini cherchait la fluidité d’un système, Monpoix l’équilibre entre matières traditionnelles et lignes ultra modernes : deux approches parallèles, deux réponses intemporelles à la même question : comment s’asseoir dans son époque sans jamais s’y enfermer.

> Sofa Amanta de Mario Bellini réédité par Hay, à partir de 1250€. Hay.com ; Chauffeuse et canapé Dialogue d’André Monpoix réédité par Source Edition, à partir de 2950€. Source-edition.com


6. Trois nouvelles adresses pour écrire, habiter et regarder

« Moi j’aimerai longtemps. Lorsque reviens le temps. Le temps de la rentrée », chantait France Gall en 1965. Et pour cause : depuis l’enfance, il est synonyme de nouvelles fournitures et tenues à exhiber – habitude qui tend à perdurer. Pour faire le plein de jolis stylos et cahiers ultra léchés, direction KōYA, minuscule papeterie du Marais où le papier ne sent pas la naphtaline mais se décline en mille textures japonaises, sublimées par un décor poétique signé Ouvrage Paris. (Papeterie Koya, 26 rue du Petit Musc, Paris 4e)

Oliver Peoples Paris, 316 rue Saint-Honoré, Paris 1e
Oliver Peoples Paris, 316 rue Saint-Honoré, Paris 1e

À quelques pas, pour affûter son regard (littéralement), Oliver Peoples, la marque au no logo et à l’élégance millimétrée, installe rue Saint-Honoré sa première boutique parisienne, qui joue les collages architecturaux : sixties modernistes, Art nouveau et Beaux-Arts dialoguent dans une atmosphère de galerie. Ne reste plus qu’à se décider entre les O’Malley de Christian Bale dans American Psycho (Mary Harron, 1991) les Aero de Brad Pitt dans Fight Club (David Fincher, 1999) ou les Oliver Sun de Kendall Roy (Jeremy Strong) dans la série Succession. (Oliver Peoples Paris, 316 rue Saint-Honoré, Paris 1er)

De l’autre côté de la Seine, la maison se refait une beauté grâce à l’arrivée de La Trésorerie Rive Gauche. Après son succès rue du Château-d’Eau, dans le 10e arrondissement, l’enseigne de « néo-bazar » domestique condense dans 130 m² le meilleur de sa sélection durable et raffinée. De l’art de la table monumental aux objets discrets mais indispensables, on y apprend que la sobriété peut aussi être festive et le minimalisme ultra chic. (La Trésorerie Rive Gauche, 48 Rue de Grenelle, Paris 7e)


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