Au programme du nouveau numéro IDEAT 157 : inspirations, voyages, découvertes … Plus de 300 pages de portraits et d’actualités.
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Trips : A New York, traversée du Queens encore sous les radars.
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Home : A Milan, un deux-pièces suspendu entre passé et présent.
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Tendance : Le nouveau design nordique, maximaliste mais durable.
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Interview : L’architecte-designer Ferruccio Laviani en quête de justesse.
Dans ce nouveau numéro, IDEAT revient également sur le 60e anniversaire de l’éditeur FLOS. De son passé, il ressort ses plus belles créations dans des couleurs, des matières ou des finitions inédites. Et il se concentre au présent sur de nouvelles pièces, en moins grand nombre mais procédant plus que jamais d’innovations, qu’elles soient conceptuelles, stylistiques ou techniques
Le nouveau numéro IDEAT 157 présente aussi la première collaboration de Jumbo avec Petite Friture. Le studio de design américain signe Neonetic, une lampe convoquant l’esthétique rassurante de l’enfance. D’une simplicité trompeuse, la fabrication de cette pièce sculpturale se révèle une véritable prouesse mêlant artisanat et technique.
Disparue il y a onze ans, la photographe Jan Groover a laissé derrière elle une œuvre protéiforme sans cesse renouvelée. Première femme dont l’une des images fit la couverture du magazine américain Artforum, en 1979,
elle a considérablement agi pour la reconnaissance de la photographie couleur. La Fondation Henri Cartier-Bresson lui rend hommage.
L’édito de Vanessa Chenaie pour le nouveau numéro IDEAT 157
Adieu clichés
Sur différents continents, une offre pléthorique d’expositions, de festivals et de salons nous a permis de vivre ces dernières semaines des rencontres en chair et en os. Le succès public que les grandes foires comme Paris+ par Art Basel et Paris Photo ont connu nous laisse espérer que nous sommes de nouveau sur de bons rails… quand bien même l’actualité internationale révèle une société chancelante qui nous incite à rester sur nos gardes.
Du côté du design aussi, on a retrouvé foires et festivals, à Côme, par exemple. Destination qui, au premier abord, évoque plutôt villégiatures et villas patriciennes, cette cité présente un événement qui a surtout pour ambition de proposer un maillage d’expositions sur mesure. Celles-ci rendent accessibles des lieux habituellement fermés au public tout en donnant un cadre d’exception à des acteurs de l’art et du design au professionnalisme exigeant (p. 48).
C’est aussi en raillant les clichés que notre invité du grand entretien, Ferruccio Laviani, s’est livré (p. 90). Celui dont le nom s’est vite effacé derrière l’incontournable lampe Bourgie – à l’image d’un auteur de best-sellers écrasé par la popularité de son super-héros – revendique son goût pour l’art classique, sa passion pour la musique, son aversion pour le star-system…
Par-delà les clichés toujours, nous avons réévalué le design scandinave (p. 100) à la faveur des récentes manifestations design du calendrier nordique. Lisse, épuré, minimaliste ? Il se révèle au contraire surprenant, coloré et maximaliste grâce à une nouvelle génération de créateurs qui osent des pièces ludiques, brutalistes, proposant des harmonies inédites et, dans tous les cas, qui s’émancipent des années 50 et « vont de l’avant », comme le prônait l’une des expositions de la dernière Design Week de Stockholm, justement intitulée « Moving Forward ».
Autre poncif dont il faudra vite se défaire, celui de la carte postale attendue à Strasbourg, car non ! ce ne sont pas les marchés de Noël, pourtant de saison, que vous trouverez dans ce numéro (p. 264). L’Eurométropole alsacienne, qui désormais n’est qu’à 1 h 45 de Paris, a bien davantage à offrir que son romantisme.
Plus souvent à l’avant-garde qu’on ne le pense, elle ne fait plus depuis bien longtemps un débat du vélo en ville, sa politique culturelle est hyper-dynamique (saviez-vous qu’elle compte une douzaine de musées, un opéra national, un orchestre philharmonique, un théâtre national, une scène européenne, la deuxième bibliothèque de France en nombre d’ouvrages, des écoles d’art et d’architecture ?), l’architecture contemporaine, signée des plus grands noms de la discipline, y a fait et continue d’y faire sa place… Plus loin vers l’est, Prague charrie elle aussi son lot de clichés à la dent dure.
Or, à l’occasion du dernier festival Designblok – auquel nous avons participé en tant que jury –, la capitale tchèque se déleste de ses « cent clochers » pour révéler de nouveaux lieux culturels de haut vol et une jeune scène design avide de s’exprimer (p. 290). Alors, c’est vrai, on a tout de même fini par céder au cliché, avec l’illustration ci-contre d’un paysage enneigé depuis un chalet de montagne. Mais il faut dire qu’on l’espère cette neige qui nous ferait aimer l’hiver et le retour des saisons, et que l’on a bien hâte aussi de trouver le temps de la contemplation, le temps du repos et du calme, ou, qui sait ? de la méditation devant toutes ces idées reçues qui, souvent à notre insu, nous encombrent.
Passez de bonnes fêtes et à très vite !