DELFINO SISTO LEGNANI – DSL STUDIO – TRIENNALE MILANO

La véritable histoire du designer Alessandro Mendini

À la Triennale de Milan, Alessandro Mendini fait l’objet d’une rétrospective. Une opportunité rare de voir rassemblée une oeuvre riche, balisant soixante années de design italien. La scénographie de Pierre Charpin démontre combien le dialogue entre designers, toutes générations confondues, est naturel et essentiel.

Pouvait-on rêver plus beau coup d’envoi de la semaine du Salon du meuble de Milan que la rétrospective consacrée à Alessandro Mendini (1931-2019) à la Triennale ? Programmée pendant six mois, cette exposition aussi magistrale que sensible a été conçue en partenariat avec la Fondation Cartier pour l’art contemporain.


À regarder aussi : VIDEO : Le fauteuil Proust d’Alessandro Mendini (1978)


Une mise en abyme

Inspirée en partie du titre d’un autoportrait de 2006, « Io sono un drago. La vera storia di Alessandro Mendini » (« Je suis un dragon. La véritable histoire d’Alessandro Mendini ») est une pertinente mise en abyme du travail polymorphe et de la « mélancolie radicale » de cet architecte, designer, artiste, éditeur, peintre et théoricien si singulier et essentiel du design italien.

Des chaises de la série « Redesigning the modern movement » (1978) : Thonet N°14, de Michael Thonet, Superleggera, de Gio Ponti, Zig Zag, de Rietveld voisinent avec les Monumentino da casa.
Des chaises de la série « Redesigning the modern movement » (1978) : Thonet N°14, de Michael Thonet, Superleggera, de Gio Ponti, Zig Zag, de Rietveld voisinent avec les Monumentino da casa. DELFINO SISTO LEGNANI – DSL STUDIO – TRIENNALE MILANO

Curatée par Fulvio Irace et scénographiée avec une finesse et une sensibilité chromatique remarquable par le designer français Pierre Charpin (qui a collaboré à plusieurs reprises avec le maître), l’exposition se présente sous la forme de sections thématiques, voyageant de la turbulence des années 60 et 70 jusqu’aux bouleversements techniques et esthétiques du nouveau millénaire en passant par l’euphorie postmoderne des années 90.

Des créations iconiques

Quatre cents oeuvres de typologie, de formats, de matériaux et de sujets très divers, mais fédérés par la pensée critique si agile de Mendini, sont ainsi rassemblées dans l’espace-nef du premier étage de la Triennale.

L’événement s’ouvre avec un Fauteuil Proust XXL trônant sur une structure en bois surmontée d’une tête graphique présente sur de nombreux objets dessinés par le designer.
L’événement s’ouvre avec un Fauteuil Proust XXL trônant sur une structure en bois surmontée d’une tête graphique présente sur de nombreux objets dessinés par le designer. DELFINO SISTO LEGNANI – DSL STUDIO – TRIENNALE MILANO

Parmi elles, on retrouve des créations iconiques telles que le Fauteuil Proust (1978) et son inimitable présence pointilliste décalée, le tire-bouchon Anna G. pour Alessi (1994), Il cavaliere di Dürer (2011) ou la Petite Cathédrale (2002) en mosaïques Bisazza. Sans oublier la série « Mobile Infinito » du Studio Alchimia (1981) et les hommages « redesign » (1978) des chaises Superleggera, de Gio Ponti, et Zig Zag, de Rietveld.

L’exposition se prolonge par un dialogue façon haïku avec cet autre dragon qu’est Philippe Starck dans What ? A homage to Alessandro Mendini, une installation immersive sise dans l’impluvium de la Triennale jusqu’au 16 juin.

> Exposition « Io sono un drago. La vera storia di Alessandro Mendini », à la Triennale de Milan, Viale Emilio Alemagna, 6, jusqu’au 13 octobre 2024. Triennale.org


À lire aussi : Expo : Alessandro Mendini aux Pays-Bas comme chez lui

The Good Spots Destination Italie