La biennale d’architecture d’Orléans explore la solitude moderne

Placée sous le signe de la solitude, la deuxième édition de la Biennale d’architecture d’Orléans confronte la collection exceptionnelle du FRAC Centre-Val de Loire à l’architecture en train de se construire.

Exigeante et pointue, la première Biennale d’architecture d’Orléans, en 2017, avait su faire parler d’elle et attirer le public, malgré un certain manque de lisibilité pour les néophytes comme pour les spécialistes. Un pari qui n’était pourtant pas gagné d’avance tant les biennales, très inégales, se sont multipliées ces dernières années, sans jamais parvenir à détrôner celle de Venise, qui reste pour l’heure la référence absolue. Jusqu’au 19 janvier 2020 se tiendra la deuxième édition orléanaise, titrée « Nos années de solitude».

« Compression Cradle » de Lucy McRae (2019).
« Compression Cradle » de Lucy McRae (2019). Courtesy Lucy McRae. © Scottie Cameron

Abdelkader Damani, directeur du FRAC Centre-Val de Loire, et Luca Galofaro, commissaire associé, ont envisagé cet événement comme un abécédaire pour explorer la solitude contemporaine et en déconstruire les mythes. On y retrouve des œuvres sélectionnées parmi les 20 000 qui forment l’exceptionnelle collection d’architecture du FRAC Centre-Val de Loire, mais aussi des pièces spécifiquement réalisées pour l’événement. Car telle est la caractéristique de cette manifestation conçue comme un laboratoire « curatorial » à ciel ouvert : établir le dialogue entre une collection constituée et l’architecture en train de se faire.

« The Hague Villas, Spiral House » de Zaha Hadid (1991).
« The Hague Villas, Spiral House » de Zaha Hadid (1991). Collection Centre-Val de Loire

Autre particularité, bien que plus classique, la volonté d’investir différents lieux de la ville et de la région pour que l’événement rayonne sur tout le territoire. On (re)découvre ainsi tout le talent de l’architecte brésilienne Lina Bo Bardi (1914-1992) à la médiathèque d’Orléans ainsi qu’à la médiathèque Maurice Genevoix. Quant au Théâtre d’Orléans, il accueille une sélection de projets issus de la scène mexicaine, à travers l’exposition collective « De la solitude à la désolation », qui se penche sur les conséquences spatiales des politiques locales.

« Brentwood Blur » de Griffin Enright Architects (2019).
« Brentwood Blur » de Griffin Enright Architects (2019). Courtesy Griffin Enright Architects

> « Nos années de solitude, Biennale d’architecture d’Orléans #2 ». Au FRAC Centre-Val de Loire et ailleurs, à Orléans (45) et dans la région, jusqu’au 19 janvier 2020. Tél. : 02 38 62 52 00. Frac-centre.fr

« Notre-Dame de La Tourette » de Ruy Klein (Los Angeles, 2019).
« Notre-Dame de La Tourette » de Ruy Klein (Los Angeles, 2019). Courtesy Ruy Klein