La jeune création redéfinit l’assise en métal

Éléments structurels cachés, employés dans l’architecture ou dans la fixation de meubles, récupérés ou pas, des pièces de métal s’offrent une nouvelle destinée.

Matière de prédilection des modernistes de l’entre-deux-guerres, le métal, notamment tubulaire, a donné naissance à quantité d’assises iconiques, du fauteuil Wassily (1926), de Marcel Breuer, à la chaise MR10 (1930), de Ludwig Mies van der Rohe. Aujourd’hui, la jeune création s’empare de ce grand classique.


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À commencer par l’Espagnol Lucas Muñoz Muñoz, qui met au coeur de l’espace des fauteuils, chaises et tabourets faits de tuyaux métalliques de gros diamètre aux atouts techniques et esthétiques évidents.

En hommage à Enzo Mari, Daisuke Yamamoto invite chacun, au travers de ces modèles fabriqués . partir de matériaux de récupération, à construire ses meubles, une bonne manière de minimiser les déchets industriels (Acumen – Galerie Joseph). La preuve avec cette assise.
En hommage à Enzo Mari, Daisuke Yamamoto invite chacun, au travers de ces modèles fabriqués . partir de matériaux de récupération, à construire ses meubles, une bonne manière de minimiser les déchets industriels (Acumen – Galerie Joseph). La preuve avec cette assise. DR

Du côté du duo français basé à Lisbonne, Studio Haos, les sièges de la série « Antimatière » sont conçus à partir de feuilles de zinc et de tubes d’aluminium de section carrée ; des éléments empreints d’une sobriété à laquelle les deux designers tiennent fermement.

Une humilité également de mise pour le designer canadien installé à Londres Philippe Malouin, qui est allé glaner des pièces de ferraille dans des casses automobiles au Royaume-Uni et en Grèce pour imaginer une collection aux couleurs saturées, baptisée « Steel Works », pour la galerie athénienne The Breeder.

Des modèles en tout genre

Dans la famille des « récupérateurs », il y a les Marseillais de Studiolow, qui ont pensé lustre, ventilateur et assises à partir de fixations murales et d’équerres trouvées ou achetées d’occasion.

Cette assise fabriquée avec des fixations murales et des équerres métalliques par les Marseillais de Studiolow. Lors du salon international d’art contemporain Art-o-rama, à Marseille, le prix Région Sud a été décerné à cette collection nommée « (Not) familiar ».
Cette assise fabriquée avec des fixations murales et des équerres métalliques par les Marseillais de Studiolow. Lors du salon international d’art contemporain Art-o-rama, à Marseille, le prix Région Sud a été décerné à cette collection nommée « (Not) familiar ». Studio Antema

Autre duo, Nicholas Gardner et Saša Štucin, de Soft Baroque (Royaume-Uni), avec sa série « Inox Detox », issue de sa réflexion sur l’omniprésence silencieuse des tubes en acier inoxydable de nos intérieurs. Ces plasticienss offrent à ce « ver d’argent » une deuxième vie sous la forme de sièges et le sortent ainsi de sa « transparence ».

Quant à Daisuke Yamamoto, il rend hommage au projet « Autoprogettazione » d’Enzo Mari (1932-2020): alors que l’Italien invitait chacun à réaliser ses propres meubles en bois, le designer tokyoïte suggère, avec « Flow », de récupérer de l’acier de petit calibre, à destination des charpentes, et de s’en servir pour créer des chaises rutilantes. Voilà qui ouvre une réflexion sur les matériaux post-démolition !


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