Cette chaise culte revisitée par 53 créateurs

Les 53 oeuvres inspirées par l'assise créé par Ronan et Erwan Bouroullec seront exposées du 9 au 11 décembre avant d'être mises en vente au profit de l'association La Source Garouste, qui place la pratique artistique au coeur de la lutte contre l'exclusion.

Pour cette nouvelle édition de notre traditionnelle vente aux enchères, nous avons respecté le concept initié il y a 26 ans : la transformation d’objets du quotidien en créations uniques”, indique Gérard Garouste, fondateur de l’association La Source Garouste. Chaque année, artistes et designers revisite ainsi une pièce de mobilier ou un objet de décoration emblématique. Et, depuis 13 ans, Vitra propose à l’association de piocher dans son catalogue de modèles signés. Après le tabouret Solvay de Jean Prouvé en 2020, les Cork Bowls de Jasper Morrison en 2021 ou encore la chaise Atelier de TAF Studio l’an dernier, c’est au tour du siège Belleville des frères Bouroullec de se faire tirer le portrait par une cinquantaine de créateurs engagés.

La chaise Fursuit imaginée par NeM architectes.
La chaise Fursuit imaginée par NeM architectes.

Belleville : la chaise qui fleure bon les cafés parisiens

Associés depuis 1999, les frères Ronan et Erwan Bouroullec font aujourd’hui partie des créateurs incontournables du design français. Le premier, né en 1971 diplômés de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris quand le second, né en 1976, a fait ses classes à l’École nationale supérieure d’arts de Cergy-Pontoise. Ensemble, ils imaginent des assises à trous pour Hay, un sofa cocon pour Ligne Roset, des fauteuils à suspendre pour Artek et collaborent depuis 20 ans avec Vitra. Pour la marque fondée en 1957 par Willi et Erika Fehlbaum, ils ont dessiné des bureaux alcôves, des rideaux façon plantes marines, des tables d’appoint en métal… ou encore la fameuse assise Belleville créée en 2015 à la structure en polyamide et coque en bois. Ses lignes évoquent le mobilier des bistrots parisiens et son nom se réfère au quartier populaire de la capitale où se situait le studio du duo.


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La chaise Phloème de Julien Roos est un éloge à la nature.
La chaise Phloème de Julien Roos est un éloge à la nature.

53 créateurs engagés

La silhouette épurée de l’assise Belleville en fait un objet idéal à détourner et les 53 créatifs à avoir joué le jeu ont rivalisé d’inventivité pour se l’approprier. Parmi eux, certains noms sont des habitués de l’exercice, à l’instar de Philippe Starck, Jean-Michel Wilmotte, Christian Louboutin et Hervé van der Straeten. D’autres rejoignent l’aventure cette année, comme Isabelle Stanislas, Alexis Mabille, Mathieu Tran Nguyen et Pierre Gonalons. Parmi les oeuvres réalisées, on retient Rêverie du studio Nocod, parfaite pour rêvasser en rose Malabar à la terrasse d’un café, enfoui dans un coussin argenté surdimensionné. Fursuit, un animal en peluche indéterminé confectionné par Nem Architectes. A piece of sky, le ciel poétique de Mathias Kiss. Phloème, totem naturaliste et hommage à l’Art Nouveau et à l’esthétique urbaine parisienne pensé par Julien Roos.

La chaise Rêverie imaginée par le Studio Nocod.
La chaise Rêverie imaginée par le Studio Nocod.

La Source : l’art comme levier citoyen

Du 9 au 11 décembre, les chaises Belleville seront exposées à l’Hôtel de l’industrie (4 place Saint-Germain-des-Prés, Paris 6e), avant d’être vendues aux enchères. La totalité de la somme récoltée sera reversée à La Source Garouste, association créée en 1991 par Élizabeth et Gérard Garouste qui lutte contre l’exclusion grâce à la pratique artistique. Via des ateliers encadrés, enfants et adolescents en situation de fragilité sociale ou économique développent leur créativité tout en reprenant confiance en eux. Implantée dans 10 départements, La Source aide ainsi chaque année 13 200 enfants et parents. “L’art est une nécessité pour l’équilibre de l’enfant et, tel qu’il est pratiqué dans le cadre de La Source, c’est un levier citoyen. Favoriser l’épanouissement de l’enfant et l’éveiller à l’art, c’est cultiver sa sensibilité, son imagination, son intelligence, dans la perspective d’en faire un être qui désire”, explique Gérard Garouste.

Informations : www.ventelasource.fr


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