DR

Ionna Vautrin, la beauté du quotidien

Par

Guy-Claude Agboton

le 19 janvier 2017

À 37 ans, la récipiendaire du Compasso d’Oro pour sa lampe Binic (Foscarini) rayonne au-delà de sa culture de l’objet. À son studio ou dans son bureau chez elle, les objets méticuleusement choisis dialoguent avec naturel. À écouter la designer, l’aspect décoratif d’un objet ou d’un meuble fait partie de ses fonctions essentielles. Nous l'avons rencontré dans son studio en pleine séance d'illustration d'un Kamasutra léger et coquin, à découvrir en vidéo à la fin de cet article.

Sous l’œil d’un ours bienveillant dessiné pour des déguisements d’enfants et dans le reflet de son très beau miroir Cyclope (Moustache), le monde de Ionna. *Gianni Basso/Vega MG*

L’apprentissage de la création
En l’écoutant, on se rappelle avoir découvert sur Internet que la Parisienne parlait couramment espagnol. Et effectivement, elle est en partie originaire de Majorque. Après son diplôme en 2002, passé à l’école de design Nantes-Atlantique, elle a dessiné des chaussures chez Camper, à Majorque, pendant une année. Puis elle a fait souche à Milan, dans le magnifique atelier du designer George J. Sowden.

À la maison, sa table basse Baobab (Moustache), son miroir Rétroviseur domestique, présenté à l’exposition « Nouvelle Vague » en 2011 (Miniforms), sa lampe de table Doll (Foscarini) et la Slow Chair des Bouroullec (Vitra). *Gianni Basso/Vega MG*

Revenue à Paris un an et demi plus tard, elle a travaillé à l’agence Cent Degrés, spécialisée dans les cosmétiques et les parfums. « Encore une autre façon de faire du design. Mais au bout d’un an, je tirais la langue. C’était un peu l’agence presse-citron », plaisante-t-elle. Son jeu de mots évoque bien sa conscience du potentiel drolatique des objets du quotidien.