Construit au début des années 1960 pour une compagnie d’assurances, l’immeuble de bureaux qui surplombe la place Francesc-Macià ouvre cette année une nouvelle page de son histoire dans la capitale catalane, au cœur du quartier de Sant Gervasi-Galvany. Entièrement réhabilité pour accueillir huit appartements d’exception, le bâtiment offre déjà un luxueux avant-goût de ses nouveaux espaces à travers une première réalisation au style à la fois classique et contemporain cher au studio MK27 de Marcio Kogan.
Autrefois cinéaste, l’architecte brésilien n’a pu résister au travelling sur la ville qu’offre la façade vitrée de 55 mètres de long. Car s’il privilégie d’habitude les lignes et les angles droits dans ses résidences de São Paolo, Marcio Kogan affectionne avant tout les architectures qui brouillent les frontières entre l’intérieur et l’extérieur, à l’image de la façade toute en courbures, dessinée il y a plus d’un demi-siècle par le Suisse Marc-Joseph Saugey. Protégés du soleil par leurs délicates « paupières » de métal, ses vitrages s’étendent du sol au plafond pour projeter le regard vers le parc Turo et certaines des avenues les plus animées de la ville.
Installé au troisième étage, l’appartement s’organise autour d’un nouveau noyau de circulation verticale qui magnifie le plan libre pré-existant et permet au séjour de 250 m2 de se dérouler comme une promenade face à la ville. Aux cotés de certains fauteuils de Lina Bo Bardi, les meubles les plus emblématiques du XXe siècle se succèdent sur fond de noyer américain en référence aux bois sombres du Brésil, tandis qu’une symphonie de marbres investit la cuisine, les salles de bains et le lobby en hommage au Pavillon de Barcelone de Mies van der Rohe (1929).
D’une surface de 600 m2, la demeure profite également de services dignes d’un hôtel cinq-étoiles : chauffeur privé, service de conciergerie pour particuliers disponible 24 h/24… Et pour cause, José Careita et Daniel Castillo, à la tête de Squircle Capital, sont à l’origine du projet. Les deux mêmes à qui l’on doit déjà le développement du Mandarin Oriental Hotel de Barcelone en 2014, avec de nouvelles suites signées par Patricia Urquiola. Et il faut croire que la recette haut-de-gamme du tandem continue de séduire, puisqu’avant même d’être commercialisés, 40 % des appartements avaient déjà trouvé preneurs…