Lorsque Santillane de Chanaleilles pénètre dans les lieux pour la première fois, elle mesure tout de suite l’incroyable potentiel qui s’offre à elle. « J’étais impressionnée par de volume monumental du grand hâloir, une hauteur sous plafond de 7 à 8 mètres, chose très rare surtout dans ce type d’architecture historique. J’ai été très inspirée dès le départ », se souvient l’architecte d’intérieur avec émotion. Ce manoir historique de 400 mètres carrés construit entre les XVIIe et XIXe siècles était néanmoins en mauvais état : « il était en train de mourir, c’était un lieu très rustique totalement dans son jus. » Nous sommes dans le Pays D’Auge, à proximité de Pont l’Évêque. Le propriétaire, un industriel parisien, vient d’hériter d’un lieu rare, une ancienne fabrique de camemberts qui semble sortie d’une carte postale normande. Il décide alors de lui donner une nouvelle vie après de nombreuses déjà vécues.
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Amener chaleur et poésie à ce lieu austère
L’architecte d’intérieur a pour mission d’apporter de la chaleur à cette demeure un peu austère et d’en faire une maison de famille contemporaine. « Il fallait amener de la poésie, un peu de féminin là-dedans », sourit-elle. Santillane de Chanaleilles garde le sentiment d’avoir réfléchi à l’endroit. Dans le hâloir est installée une trémie pour casser le grand volume et donner lieu un immense puis de lumière.
« Nous avons créé une zone de transition entre la cuisine et la pièce à vivre avec un grand canapé en U sur-mesure face à cette cheminée monumentale, d’inspiration Frank Lloyd Wright, habillée de pierres calcaires et de briques de terre cuite. » Dans la salle à manger attenante façon boîte feutrée terracotta, se dresse une imposante table DK3 en bois. Quant aux fenêtres verticales au cadre de métal noir, elles apportent de la modernité à cette partie du manoir historique qui date du XIXe siècle. « L’idée dans notre collaboration était de mettre en scène la matérialité intérieure : la maison contient de magnifiques vieux bois, une chaux omniprésente, deux cages d’escalier d’origine en tuilots, cette méthode traditionnelle de remplissage de colombages à base de tuiles en terre cuite. »
Un fil conducteur
Dans le second salon, habillé d’un camaïeux de bleus, les moulures aux murs et la magistrale cheminée de marbre apportent une touche plus noble et tranche avec les teintes rouges qui dominent les autres espaces. « Toutes les portes sont vitrées : ainsi, les pièces enfilade restent visibles donnent envie de les traverser. Le bâtiment étant assez long, il s’agit d’un joli fil conducteur, un parcours chaleureux et raffiné. Un mix and match d’époques contemporaines et historiques », analyse l’architecte d’intérieur Santillane de Chanaleilles.
Dans la partie nuit, les quatre chambres comprennent autant de salles de bain remixées avec des céramiques brillantes portugaises, du marbre statuaire et du bois ancien. « Je trouve le rendu final poétique, l’ensemble a beaucoup de charme. Je suis assez fière de cette transformation », conclut-elle. C’est vrai, il faut le dire quand on est content de soi.
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