Elio Fiorucci célébré au musée du Design de la Triennale de Milan

Le fondateur de l’enseigne aux angelots à lunettes noires est un incontournable des années 1980. Une grande rétrospective lui est consacrée au musée du Design de la Triennale de Milan.

Jeans customisés, blousons brillants… Dans les années 1980, de Milan à Los Angeles en passant par Paris, chacun rêvait de porter du Fiorucci. « En Italie, l’époque était aux valeurs traditionnelles. Les boutiques Fiorucci renvoyaient un reflet positif aux gens qui se sentaient différents », affirme Judith Clark, commissaire de l’exposition « Elio Fiorucci », au musée du Design de la Triennale jusqu’au 16 mars.


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En mode pop

Pour Marco Sammicheli, directeur du musée du Design de la Triennale de Milan, « L’événement dit aux jeunes: “Voici les racines du fil d’actu de ton Instagram”. » Car, au-delà de ses vêtements, Elio Fiorucci (1935-2015) a créé dans ses boutiques – les premiers concept stores – tout un univers visuel et sonore. La scénographie, passant d’Andy Warhol à Madonna, fait remonter une véritable avenue Fiorucci.

Objets, photos, extraits sonores, dessins, et, bien sûr, vêtements et accessoires… L’exposition « Elio Fiorucci » est une véritable déambulation dans l’univers haut en couleur du créateur.
Objets, photos, extraits sonores, dessins, et, bien sûr, vêtements et accessoires… L’exposition « Elio Fiorucci » est une véritable déambulation dans l’univers haut en couleur du créateur. Delfino Sisto Legnani

Trottoir de droite, elle raconte la vie du créateur à travers des dessins drolatiques et une interview inédite. À gauche, son univers explose avec quantité de tenues, d’objets, de photos et d’extraits sonores. Ce « Fiorucci show » révèle le côté précurseur du styliste, qui imaginait, par exemple, des vêtements peints par l’artiste Keith Haring.

Certains d’entre eux font penser aux créations de Prada, de Galliano. Et pourtant, le manteau en fausse fourrure imprimée d’un Mickey date de 1975 ! Les santiags dorées ? De 1977… Le bureau d’Elio Fiorucci, reconstitué, est un moodboard géant, éclatant de couleurs et d’objets singuliers. Malgré son look BCBG, le styliste ne jurait que par des personnalités originales.

Avant-garde

En 1979, il engage les géniaux architectes et designers Ettore Sottsass ou Andrea Branzi pour concevoir sa boutique new-yorkaise, où beaucoup de happy few de l’époque – de Jackie Onassis à Andy Warhol – se croisent, à tel point que le lieu est très vite surnommé « le Studio 54 de jour » (à l’époque, il s’agissait de la boîte de nuit la plus branchée de New York).

Pour Marco Sammicheli, directeur du musée du Design de la Triennale de Milan, « L’événement dit aux jeunes: “Voici les racines du fil d’actu de ton Instagram”. »
Pour Marco Sammicheli, directeur du musée du Design de la Triennale de Milan, « L’événement dit aux jeunes: “Voici les racines du fil d’actu de ton Instagram”. » Delfino Sisto Legnani

On apprend aussi qu’Elio Fiorucci et son équipe étudiaient certains intellectuels comme Barthes pour réfléchir à l’état du monde… Le créateur n’a décidément jamais cessé de construire des ponts entre différentes disciplines artistiques, à l’image du musée du Design de la Triennale de Milan avec cette exposition.

> « Elio Fiorucci ». Au musée du Design de la Triennale de Milan, 6, viale Emilio Alemagna. Jusqu’au 16 mars. Triennale.org


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