École Camondo x Monoprix : la relève du design s’invite en rayon

Petits prix, grandes ambitions : Monoprix propulse trois jeunes diplômés de Camondo sur le devant de la scène. Des objets ultradésirables qui prouvent que le design accessible peut aussi être audacieux.

Une nouvelle fois, Monoprix frappe fort. Après avoir rendu accessible des petits meubles et objets signés India Mahdavi, Axel Chay ou encore Vincent Daré, l’enseigne créée en 1947 s’offre un nouveau terrain de jeu : les talents émergents. Cette fois, cap sur l’école Camondo, pépinière de futurs grands noms, dont 3 jeunes diplômés signent une collection Monoprix entre audace et design accessible.


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Monoprix, incubateur inattendu du design émergent

« Le risque était mesuré, confie Cécile Coquet, directrice de création chez Monoprix. Beaucoup de designers de renom sont passés par l’école Camondo. Les élèves d’aujourd’hui feront le design français de demain. » Le choix de l’établissement se fait naturellement : « Depuis l’exposition «de Prisunic à Monoprix, une aventure française» – qui s’est tenue au Musée des Arts Décoratifs du 2 décembre 2021 au 15 mai 2022 -, nous avons conservé des liens forts avec l’institution, dont cet établissement fait partie. »

Les lauréats du concourt : Léo Achard, Blanche Mijonnet et Stanislas Dieupart
Les lauréats du concourt : Léo Achard, Blanche Mijonnet et Stanislas Dieupart

Si peu de contraintes sont imposées, à part l’obligation de proposer une collection Monoprix de 4 objets – une assise, une lampe, un caddie et un dernier laissé libre – et un encouragement à utiliser des matériaux avec lesquels l’enseigne a l’habitude de travailler, la récompense à de quoi motiver : la promesse d’une première collection à semi-grande échelle mais aussi profiter de la force de frappe du grand magasin, que ce soit en termes de production, de distributions et de communication.

Sur la vingtaine de projets retenus par l’école à l’issu du concours, Monoprix en retient 10 qui devront être défendus devant un jury composés notamment de Marianne Brabant, assistante de conservation aux MAD ayant travaillé sur la su-citée exposition, Michèle Dard, directrice de l’école Camondo, des designers Iona Vautrin et Jean-Baptiste Fastrez (dont la collab’ avec Monoprix est prévue pour le 17 septembre) et Youssouf Fofana, co-fondateur de Maison Château Rouge.

La collection de Stanislas Dieupart s’inspire des terrasses de bistrots.
La collection de Stanislas Dieupart s’inspire des terrasses de bistrots.

À l’issu des présentations, Cécile est bluffée : « Chacun est venu avec moodboards, maquettes, storytelling bien ficelé… » À tel point qu’il est même envisagé de changer la donne et d’éditer une pièce de chaque finaliste. « Mais nous avons été recadrées : nous nous devions de respecter ce que nous avions convenu. » Les lauréats ? Léo Achard, Stanislas Dieupart et Blanche Mijonnet. Une génération qui jongle avec références culturelles, souvenirs intimes et exigences de la création industrielle.

3 jeunes designers entre souvenirs, paysages et bistrots parisiens

4 objets sortant d’un paysage aride pour atterrir dans le salon d’un appartement de ville. Voilà le court-métrage d’animation que Léo Achard a montré au jury final, en plus des 3D, des maquettes et des plans, afin que ses interlocuteurs se projettent plus facilement. « Étant donné le sujet du concours, « Le beau au prix du laid » [le slogan de Prisunic, racheté en 1997 par Monoprix, Ndlr], je me suis demandé ce que j’avais trouvé de beau dernièrement, que j’aurais envie de partager. Tout de suite, les paysages norvégiens imprimés sur mes rétines à l’issu d’un voyage en 2022, ces étendues verdoyantes et rocheuses, me sont apparues. J’ai donc extrait une forme de ces roches qui se décline sur les 4 objets – tabouret, tapis, luminaire et caddie – dont les couleurs se fondent dans ce paysage… »

 

Blanche Mijonnet, son côté, s’est plongée dans ses souvenirs d’enfant, où l’enseigne tient un rôle prépondérant. « J’ai grandi à Saint-Cloud et si la ville est très belle, il y a peu de choses à y faire. Le Monoprix du quartier était l’une des seules « attractions » et le week-end, nous avions notre rituel : le retour des courses était récompensé par un goûter en famille. Et évidemment, à l’entrée de ce Monoprix étaient exposées les collaborations et les collections créateurs, dont mon intérêt grandissant en même que ma passion pour le design et l’objet. » Résultat, elle imagine un tabouret Cannelé gourmand à souhait, une lampe de table Religieuse façon Barbapapa, un caddie guimauve, un vase bonbon et un luminaire nomade en forme de berlingot croquant – les équipes ont craqué et ont ajouté un cinquième objet.

L’univers pop et gourmand de Blanche Mijonnet
L’univers pop et gourmand de Blanche Mijonnet

Quant à Stanislas, il s’est tourné du côté de son Paris chéri, où il habite et a grandi, et de son amour pour les terrasses de café. « J’ai fait pas mal de recherches sur l’évolution des bistrots, des brasseries et surtout, de leur mobilier d’extérieur, les tables en fer forgé, les assises en rotin, la vaisselle… Et j’ai transposé cet imaginaire dans un univers plus domestique. » En découlent une table aux pieds en métal ondulé et au plateau en bois laqué et son tabouret assorti, une assiette à dessert accompagnée d’une tasse et de sa soucoupe délicieusement rétro et un caddie à l’allure vintage.

Design accessible : un terrain d’expérimentation grandeur nature

Pour la première fois, les 3 jeunes designers français se frottent à une nouvelle échelle : « Certes, il s’agit de petites séries et nous avons fait attention au matériaux et aux processus de fabrication, mais il s’agit tout de même de création industrielle. De l’industriel avec de l’attention », commente Blanche. Car comment laisser libre cours à sa créativité tout en réfléchissant à des contraintes de faisabilité, de coûts et d’écoresponsabilité ?

La lampe nomde de Léo Achard
La lampe nomde de Léo Achard

« Notre devise est de ne jamais dire non aux créateurs, mais de discuter et de trouver des solutions, des compromis, reprend Cécile Coquelet. Nous leur avons donné un catalogue répertoriant tous nos matériaux, comprenant l’impact écologique de chacun. Certes, les produits sont fabriqués loin de la France, mais non tenons à nous assurer de leur qualité et de leur durabilité. J’ai un énorme respect pour le travail réalisé en usine – j’en ai d’ailleurs visité beaucoup -, leur minutie. En revanche, il faut savoir les accompagner. »

Il ne s’agit plus seulement d’acheter un objet, mais de s’embarquer dans une histoire. Résultat, cette collaboration brouille les frontières entre grande distribution et mobilier contemporain, et confirme que l’école Camondo forme une génération prête à affronter le réel.

> Collection disponible dès le 3 septembre 2025 sur Monoprix.fr et dans une sélection de magasins.


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