Corbu, Starck, BIG, OMA… Du beau monde à la villa Noailles !

En attendant l’été et le lancement de son festival annuel, la villa Noailles présente deux expositions baptisées « villa Artaude, Le Pradet – Le Corbusier, 1930 » et «  Une chambre ailleurs. Hôtels d’architectes ». Un grand écart entre architecture moderne et contemporaine, où les pontes de la discipline expriment leur vision de la villégiature et de l’hôtellerie.

Aux côtés de sa traditionnelle exposition hivernale, consacrée cette année aux « Hôtels d’architectes » , la villa Noailles organise depuis quatre ans un second accrochage. Toujours dédié à une architecture remarquable située dans le Var, la région où est implanté le centre d’art, elle se concentre cette fois sur la villa Artaude de Le Corbusier. Une réalisation des années 1930 qui marque un virage important dans la carrière de l’architecte, à découvrir jusqu’au 17 mars prochain.

Villa Artaude, Le Corbusier (1930).
Villa Artaude, Le Corbusier (1930). DR
La villa réunit un bâtiment en L et un pavillon destiné à recevoir des invités.
La villa réunit un bâtiment en L et un pavillon destiné à recevoir des invités. © VÉRANIE JEUNE - MBL ARCHITECTES

« Construite au terme de nombreuses reformulations, la villa […] manifeste un tournant dans la production corbuséenne par la présence combinée de tradition locale, de citations classiques et de modernité, et une inscription paysagère notoire », explique Audrey Teichmann, commissaire de l’exposition. Avec cette villégiature édifiée au Pradet, à la demande de sa future propriétaire Hélène de Mandrot, Le Corbusier renouvelle ainsi son vocabulaire fonctionnel à grands coups de moellons, de briques ou de matériaux locaux, mais sans jamais trahir sa conception de la modernité.

Traditionnels, les procédés constructifs n’altèrent en rien la modernité des espaces.
Traditionnels, les procédés constructifs n’altèrent en rien la modernité des espaces. DR

Si la villa est arrimée au sol et se dispense de pilotis, elle n’en relève pas moins du plan moderne avec une trame de pleins et de vides mettant l’accent sur les surfaces vitrées et les vues sur le paysage environnant. Ce dialogue, entre des éléments vernaculaires et des espaces rationnels fait d’ailleurs directement écho à la Maison Heler, un projet de Philippe Starck pour la ville de Metz, présenté simultanément au sein de l’exposition «  Une chambre ailleurs. Hôtels d’architectes ».

A gauche : projet d’hôtel Maison Heler de Philippe Starck à Metz. A droite : Le Monaco Hotel signé OMA.
A gauche : projet d’hôtel Maison Heler de Philippe Starck à Metz. A droite : Le Monaco Hotel signé OMA. © STARCK / christian-de-portzamparc

Plus ou moins excentriques, achevés ou à l’état de concept, les 22 projets réunis « s’inscrivent à fois dans cette fantasmagorie de l’hôtel, comme lieu des possibles loin du foyer, et montrent aussi la volonté de trouver de nouveaux dispositifs d’hospitalité, loin des typologies connues. » racontent à leur tour les commissaires de cette seconde exposition, Sébastien Martinez-Barat et Benjamin Lafore.

Refuge de Monte Zora de Bearth & Deplazes.
Refuge de Monte Zora de Bearth & Deplazes. © TONATIUH AMBROSETTI
Arlanda Hotel de BIG (Bjarke Ingels Group).
Arlanda Hotel de BIG (Bjarke Ingels Group). © BJARKE INGELS GROUP

Entre un archipel flottant imaginé dans le port de Monaco par l’agence OMA, un refuge niché dans les montagnes suisses et une façade abstraite dessinée par le cabinet BIG, l’exposition fait la part belle aux figures de l’architecture internationale mais les jeunes talents ne sont pas en reste. Notamment les Parisiens d’UHO Architectes, dont l’avenir s’annonce aussi brillant que la chambre d’hôtel.

Room 1 signée UHO Architects.
Room 1 signée UHO Architects. © UHO

> Expositions « villa Artaude, Le Pradet – Le Corbusier, 1930 » et «  Une chambre ailleurs. Hôtels d’architectes ». Du 17 février au 17 mars.
> Villa Noailles. Montée Noailles 83400 Hyères.

Appel à candidatures

Les architectes d’intérieur et designers en herbe ont jusqu’au 1er mars pour envoyer leurs dossiers de candidatures à la villa Noailles. Comme chaque été, le centre d’art réunira leurs projets les plus aboutis au sein de Design Parade Toulon et Design Parade Hyères, les deux volets de son festival annuel. Un prestigieux jury, dévoilé le 21 mars prochain, décernera ensuite son Grand Prix dans chacune catégorie.

A la clé, des résidences artistiques d’un an, à la Cité de la Céramique de Sèvres ou au Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques de Marseille. Mais aussi des bourses qui peuvent atteindre 5 000 euros et des possibilités d’exposer son travail à la villa Noailles ou au Musée des Arts Décoratifs de Paris.