À l’origine, il s’agit surtout d’une histoire de solidarité. Di Mano in Mano (« de la main à la main », en français) a vu le jour en 1999 à l’initiative d’un groupe de jeunes issus de la communauté familiale de Villapizzone (une structure expérimentale de vie collective développée à Milan dans les années 70 par une poignée de familles et quelques pères jésuites visionnaires, NDLR).
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Organisée en coopérative, la structure a eu d’emblée pour objectif d’appliquer les mêmes valeurs sociales fondées sur le respect de l’autre dans le monde du travail. Au départ, le cadre professionnel est simple et ne nécessite que peu de compétences : proposer une prestation de débarras à quiconque souhaite vider un appartement, une maison, un local professionnel…
Si le service est évidemment payant, à un coût toutefois très raisonnable, Di Mano in Mano se fait fort de compléter les gains obtenus par la revente des biens collectés. Chaque collaborateur est rémunéré, mais il n’y a pas d’écart de salaire tel qu’on peut l’observer dans une entreprise classique.
De même, chacun gère son emploi du temps selon ses contingences personnelles ou familiales – une souplesse qui a depuis fait son chemin dans le monde du travail –, et les bénéfices sont intégralement réinvestis dans le fonctionnement de la structure – soit l’acquisition d’équipements, l’accroissement du nombre d’employés, le financement des formations…
Di Mano in Mano va non seulement rencontrer un écho très positif chez les personnes et les sociétés à la recherche de ce type de service, mais aussi s’imposer comme une formidable plate-forme de retour à l’emploi pour des personnes en difficulté, souvent sans formation et en mal de repères.
« Initialement, nous étions une douzaine et disposions d’un local modeste pour stocker les biens. Mais les sollicitations de plus en plus nombreuses nous ont permis de nous agrandir et de créer d’autres emplois. Aujourd’hui, nous sommes une centaine, épaulés par une trentaine de jeunes en insertion », explique Enrico Sala, qui travaille depuis l’origine au sein de la coopérative et fait désormais valoir, outre ses talents de manager, une expertise de référence sur les antiquités.
Car, au fur et à mesure des missions, Di Mano in Mano va mettre la main sur des œuvres d’art, du mobilier ou bien des livres d’une valeur qui dépasse de loin celle croisée dans une simple brocante. « Chacun de nous a décidé de se spécialiser dans un domaine, pour délivrer une expertise de qualité », ajoute-t-il.
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Des experts en la matière
De même, certains collaborateurs vont chercher à acquérir de solides compétences en restauration de mobilier et d’œuvres d’art, qu’il s’agisse de pièces anciennes ou d’objets plus récents. « Ne l’oublions pas, Milan est la capitale du design, et nombre d’habitations ont été aménagées avec ce type de mobilier que nous cherchons à remettre en état », rappelle Enrico Sala.
Si, depuis 2016, l’intégralité des références est consultable et achetable en ligne, il ne faut pas hésiter à faire le déplacement à Cambiago (Via Castellazzo 8) pour prendre la mesure du dispositif de 4 000 m2 et plus encore de l’incroyable stock dont dispose aujourd’hui Di Mano in Mano.
En ayant de surcroît à l’esprit que les pièces sont souvent disponibles à des tarifs très compétitifs. « Nous sommes conscients de ce que nous avons en notre possession. Aussi, nous avons décidé en 2021 de créer une entité spécifique pour les objets de grande valeur baptisée Fine Art by Di Mano in Mano. Nous n’avons pas trop sectorisé les objets puisqu’à l’heure actuelle les architectes d’intérieur comme les amateurs aiment faire dialoguer les époques et les styles », ajoute l’expert en art ancien.
Pour mettre en avant ces trésors, la structure s’est dotée d’un espace d’exposition dans Milan (Viale Espinasse 99), où elle n’hésite pas à faire intervenir designers et décorateurs pour gérer des accrochages, à l’image de Daniele Daminelli, de Pietro Russo ou encore de Tommaso Spinzi, quant à lui chargé d’orchestrer une présentation dans le cadre du Lake Como Design Festival.
Si cette évolution atteste du très grand professionnalisme désormais déployé, elle n’entache en rien la mission première de la coopérative, très attachée aux valeurs de bienveillance.
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