Changer de vie, beaucoup en rêvent, mais sont-ils si nombreux à faire le grand saut ? Sandrine et Jean-Philippe Burgeat, eux, ont un beau jour plaqué leur train-train francilien pour tenter l’aventure hôtelière à Bordeaux, leur ville de cœur, au plus près de leurs racines et de leurs envies d’oxygène. À l’orée du Triangle d’Or, l’immeuble du XVIIIe siècle tout de guingois n’attendait qu’eux pour se découvrir lui aussi une nouvelle vocation. Après de longs mois de gros œuvre, Sandrine, passionnée de déco, s’est attaquée à l’agencement des quatre niveaux. « Nous aimions l’idée que dans seulement douze chambres puissent se concentrer toutes les typologies d’un grand hôtel, de la single à l’executive, en passant par des chambres twins, des communicantes (la 20 et la 22) et même une PMR (pour personnes à mobilité réduite, NDLR) », souligne l’ancien cadre dans l’informatique de gestion au sens pratique affûté. Pour autant, sa longue expérience des voyages d’affaires l’a tout naturellement orientée vers des choix décoratifs sachant conjuguer style et efficacité. Espaces optimisés, literie top niveau, nuances feutrées, sa sélection design a fait le reste. Les consoles en acier sur mesure de La Maison poétique, boutique bien connue des Bordelais, et les lampes Tom Dixon ou Gras dialoguent avec de bonnes pioches de chez Bloomingville, Nordal, Made.com et House Doctor. Sur un mur entier du lobby, le revêtement naturel en bananier Green Blade – réalisé par la start-up martiniquaise FibAndCo – fut autant un challenge technique qu’un clin d’œil au recyclage intelligent de ressources inexploitées. Le charme opère si bien qu’un an à peine après son ouverture, l’hôtel est sur le point d’offrir trois suites spacieuses supplémentaires, de 40 m2 chacune, dans un immeuble voisin situé au n° 26 de la rue. De nouveau, les Burgeat laissent libre cours à leur envie d’entreprendre… et à leurs rêves.
Hôtel de Tourny 16, rue Huguerie, Bordeaux (33). Chambre double à partir de 165 €.
