L’hôtel W Union Square, plus que jamais roi de New York

David Rockwell signe, à vingt ans d’intervalle, le nouveau design du W Union Square, second hôtel W à avoir vu le jour à New York. En choisissant de l’ancrer plus encore dans la dynamique artistique de la Big Apple, mais aussi dans ce quartier central fréquenté surtout par des New-Yorkais, l’architecte amorce le lifting bienvenu de la marque, aujourd’hui propriété du groupe Marriott.

L’hôtel W Union Square du groupe Marriott révèle sa transformation, plus de 20 ans après sa construction au coeur de ce quartier du sud de Manhattan. Un lifting que l’on doit à l’architecte d’intérieur David Rockwell


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Un quartier emblématique

Le loby du W Union Square.
Le loby du W Union Square. Courtesy of W Hotels

Difficile de trouver plus familier du quartier d’Union Square que David Rockwell. L’architecte à la tête du Rockwell Group (330 collaborateurs, plus de 125 hôtels et 500 restaurants à son actif, dont une proportion très importante à New York) y a en effet installé son agence en 1984.  Croulant sous les livres, les maquettes de décors de spectacles de Broadway et les échantillons de matériaux, les bureaux, occupant trois étages des anciens locaux du magazine Spy, ressemblent presque à la bibliothèque d’une université de l’Ivy League (établissements d’excellences aux États-Unis) – un environnement plus qu’inspirant pour élaborer les scénarios qui sous-tendent chacun des projets. Union Square affiche un melting-pot très américain, qui en fait son intérêt. Pas vraiment mode – quoique la réouverture du W pourrait bien donner un coup d’accélérateur en ce sens –, mais urbain et vibrant.

Dans l’un des couloirs du W Union Square.
Dans l’un des couloirs du W Union Square. Courtesy of W Hotels

Comment aussi ne pas se souvenir qu’entre 1967 et 1973, la Factory d’Andy Warhol bouillonnait au n° 33 Union Square West, avant de se déplacer de quelques mètres, au 860 Broadway ? De quoi être traversé de frissons (velvet) underground – comme un petit rappel du groupe de rock formé au milieu des années 60 à la mythique pochette d’album dessinée par l’artiste –, lorsqu’on vient y prendre le métro. Union Square Station est en effet une connexion obligée pour quiconque veut rallier Downtown ou Midtown Manhattan à la High Line du Meatpacking District ou à Brooklyn.

« Située au sud de Broadway – la seule artère en diagonale dans le plan rigoureusement quadrillé de New York –, Union Square est aussi une place en perpétuelle transition : marché de producteurs un jour (une institution depuis 1976, NDLR), manifestation et concert le lendemain. Les gens viennent y dessiner, jouer aux échecs, faire du skate…, explique David Rockwell. La façon dont nous avons abordé le nouveau design du W consiste à faire entrer à l’intérieur de l’hôtel ce que j’appelle la “tapisserie” de la ville, cette énergie et ce chaos organisé, si new-yorkais. Et nous avons bien sûr choisi de privilégier des œuvres d’artistes locaux, comme Shantell Martin. »

W Union Square, hôtel immersif

L’une des chambres du W Union Square.
L’une des chambres du W Union Square. Courtesy of W Hotels

Et de poursuivre : « Dans les chambres [l’établissement en compte 230, dont quelques Extreme Wow Suites sous le haut toit mansardé à la française, NDLR], le mur incurvé qui va du vert à l’orange reflète les changements de saison que l’on peut observer par les fenêtres donnant sur le parc. Au deuxième étage du bâtiment historique [datant de 1911], la grande salle de bal – classée – est dorénavant rendue au public puisqu’elle a été transformée en vaste salon. »

L’hôtel ouvre ainsi davantage sur le parc, la ville, la vie et remet au goût du jour son « glam » fondateur. Dans le voisinage immédiat du W se concentrent les adresses où David Rockwell a ses habitudes, devenues même pour certaines des projets. Ainsi l’Union Square Cafe, à l’angle de la 19e Rue et de Park Avenue, et le café Daily Provisions, qui le jouxte. Tous deux se fournissant auprès des producteurs du marché.

Vue du bar du W Union Square.
Vue du bar du W Union Square. Courtesy of W Hotels

« Je fréquentais l’ancien Union Square Cafe, ouvert au coin de la rue il y a trente ans par mon ami Danny Meyer. Ma plus grande préoccupation lorsque ce dernier a voulu l’agrandir en le déplaçant de quelques blocks a été non pas de le reproduire à l’identique, mais d’en créer une version sans altérer les souvenirs de l’adresse originale, car c’est un restaurant où la clientèle est très locale. Or, attirer et fidéliser les habitants ne peut réussir que si le design n’est pas synonyme de “bruit” visuel, analyse avec finesse l’architecte. De même, les gens qui voyagent aujourd’hui ne veulent pas seulement se sentir accueillis dans une ville, mais par une ville, et c’est ce que nous avons voulu rendre au travers de notre réhabilitation du W. »

Une réouverture annoncée pour ce début d’année, qui a de fortes chances d’offrir une raison supplémentaire de taper « Union Square » dans la barre d’un moteur de recherche. 


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