Pour son projet de fin d’études à l’ENSCI-Les Ateliers, Violette Vigneron est partie à la rencontre d’horticulteurs, de grossistes et de détaillants. En 2018, avec l’aide des fleuristes Catalina Lainé et Sandra Péchenard ainsi que du biologiste Charles Rosenberg, elle met au point un substrat baptisé Milieux, fait d’eau et d’agar agar, un gélifiant alimentaire fabriqué à partir d’une algue.
Non seulement ce nouveau matériau n’est pas nocif pour l’humain, mais il est recyclable quasiment à l’infini car il est thermoplastique (il suffit de le chauffer pour le mouler dans une autre forme). Au départ, cette texture étonne par son toucher froid et humide et sa capacité à garder les empreintes. Associé à sa translucidité, elle offre néanmoins un grand nombre de nuances et et se prête à de multiples compositions avec des végétaux.
Ce matériau destiné aux fleuristes, elle le partage le 27 juin au Centre Pompidou de Paris à travers un atelier ouvert à tous. En cherchant des outils de mise en forme, elle a trouvé un moyen de standardiser sa production en s’appuyant sur des techniques simples de moulage. « J’ai exploré la dimension sculpturale de cette matière dans l’idée que d’autres puissent la sculpter », affirme Violette.
Persuadée que ce projet peut sans difficulté offrir des solutions esthétiques, elle ouvre les portes de cet atelier à tous ceux qui veulent s’initier à un art floral différent. En adaptant son projet de diplôme au format de séances de 2h30, la designer propose aux participants de découvrir les bases du moulage. Elle invite ainsi les participants à s’approprier une matière singulière.
« Je trouve assez intéressante l’idée de prendre soin d’un objet, et de prendre le temps d’apprécier son temps de réalisation », estime Violette Vigneron après trois mois d’ateliers. « Du point de vu formel, j’ai vu beaucoup de participants chercher les limites de cette matière. Puisqu’ils ne connaissent pas ses points de rupture, c’était intéressant de voir la liberté formelle qu’ils s’octroyaient. Des formes intéressantes et fragiles – que je ne m’étais pas permise – sont apparues et ont bousculé le vocabulaire de formes que j’avais mis en place. »
Les apprentis designers touchent à la matière, mais aussi à la colorimétrie et aux végétaux pour créer leur propre « milieu floral » qu’ils emporteront avec eux. « Cet atelier invite à utiliser moins de végétaux, car on peut y piquer quelques fleurs cueillies en bas de chez soi », souligne la designer. Sensible aux questions écologiques, elle voit plus grand et compte développer ce projet au-delà du stade expérimental afin de toucher une plus large palette d’usages.
> Pour s’inscrire à la dernière séance qui aura lieu le 27 juin 2019 à 19 h, rendez-vous sur le site internet du Centre Pompidou. Places à partir de 45 €. Cliquez-ici pour accédez directement à la billetterie.