Tendance : les tissus Jacques, l’étoffe des modernes

La jeune maison d'éditions fondée par Christelle Bardet mise sur le lin, une fibre végétale durable et cultivée en France.

Née à Bordeaux en 2017, Jacques — la marque de décoration textile au nom volontairement anachronique — souffle un vent de gaieté dans nos intérieurs avec ses tableaux et ses coussins en lin, qui puisent leur inspiration dans le design et l’art du XXe siècle.

Une démarche durable

Christelle Bardet est la fondatrice de la marque Jacques, qui a fait du textile de maison inspiré par les mouvements modernes en architecture, en design et en art, sa spécialité.
Christelle Bardet est la fondatrice de la marque Jacques, qui a fait du textile de maison inspiré par les mouvements modernes en architecture, en design et en art, sa spécialité.  François Passerini

Élégant, un brin désuet, visuel et graphique. Pour Christelle Bardet, le prénom Jacques évoque aussi une histoire personnelle : un membre de sa famille travaillant dans le tissu.

En 2017, lorsqu’elle crée sa griffe vouée à la décoration textile, elle opte pour le lin. Un choix loin d’être anodin. « Il y avait une préoccupation croissante : l’écologie, rembobine cette ancienne styliste. Quand je me suis interrogée sur les matières que j’allais employer, le lin s’est rapidement imposé. » Et pour cause.

Peu gourmande en eau et en pesticides, cette fibre végétale et durable offre un autre avantage de taille : « L’Hexagone en est le premier producteur au monde », rappelle cette native de Talence en Gironde. Cultivée en France, la matière première, épaisse et souple, est tissée en Belgique au sein d’une entreprise familiale labellisée « Masters of Linen »* avant de rejoindre deux ateliers des Vosges – l’un pour l’impression, l’autre pour la confection.

Des lignes pures et graphiques

Les housses de coussin Structure, Éclipse et Paysage urbain. Si le noir et blanc est souvent convoqué, la couleur est loin d’être absente des collections.
Les housses de coussin Structure, Éclipse et Paysage urbain. Si le noir et blanc est souvent convoqué, la couleur est loin d’être absente des collections.  François Passerini

Côté motifs, Christelle Bardet habille ses coussins d’un graphisme sobre, mais audacieux, qui célèbre une ligne pure et raffinée et des aplats souvent colorés. Ses influences ? Les mouvements artistiques et l’architecture des années 50 à 80 – les Bordelais de l’agence Salier, Courtois, Lajus et Sadirac, ou encore Richard Neutra, Marcel Breuer, Mies van der Rohe, les modernistes japonais et belges, entre autres. Toutes ces références nourrissent un corpus iconographique où les teintes brutes rencontrent motifs élémentaires et volumes organiques.

Depuis peu, Christelle Bardet prolonge cet imaginaire dans des pièces uniques : des tableaux textiles qui s’arrachent comme des petits pains. Réalisées au sein de son atelier bordelais à partir de chutes de lin, ses compositions murales assemblent couleurs et formes géométriques et convoquent façades et bâtiments brutalistes ou modernistes.