Home : la demeure californienne de l’architecte Giampiero Tagliaferri

L'architecte d'intérieur lève le voile sur sa maison ponctuée de mobilier italien du XXe siècle.

Dans le quartier de Silver Lake, à Los Angeles, une maison construite en 1939 dans l’esprit du modernisme californien vient tout juste d’être rénovée par Giampiero Tagliaferri. Sous ses faux airs de ryokan, elle regorge de pièces contemporaines et de mobilier venu des quatre coins du monde.

Du marketing à la décoration

Le mélange de styles et d’époques prime dans cet maison conçue il y a des décennies par l’architecte Richard E. Lindt.
Le mélange de styles et d’époques prime dans cet maison conçue il y a des décennies par l’architecte Richard E. Lindt. DR

Originaire d’Italie, Giampiero Tagliaferri se dirige d’abord vers des études de commerce : «J’ai toujours été passionné par le design et l’architecture mais j’ai d’abord cherché un diplôme qui me donnerait la liberté de construire une carrière au long cours.» En parallèle de son cursus, il suit des cours de gestion de la mode et design industriel à l’Ecole Polytechnique de Milan.

Après avoir travaillé en marketing stratégique pour des marques comme Adidas ou Champion, il devient directeur artistique chez Oliver Peoples, spécialisé en lunetterie de luxe : « J’ai conçu leurs boutiques à travers le monde et j’ai réalisé que c’était ma véritable passion.» Il y a un an, Giampiero a donc lancé son studio de design d’intérieur et travaille, désormais, pour divers projets à travers le monde. La rénovation de sa maison de Los Angeles en fait partie.

Mis à part le plafonnier d’origine qu’il a conservé, l’architecte d’intérieur a ici opté pour un esprit vacances.
Mis à part le plafonnier d’origine qu’il a conservé, l’architecte d’intérieur a ici opté pour un esprit vacances. DR

Un savant mélange de styles et d’époques

La terrasse donne sur les hauteurs du quartier de Silver Lake, à Los Angeles.
La terrasse donne sur les hauteurs du quartier de Silver Lake, à Los Angeles. DR

Construite en 1939 par l’architecte Richard E. Lindt, cette demeure moderniste dégage un certain magnétisme : « Elle a de fortes influences japonaises que l’on peut retrouver dans le travail des architectes Rudolph Schindler, ou encore Frank LLoyd Wright qui ont façonné le paysage de la Californie du Sud.» En architecture, les maisons japonisantes sont reconnaissables à leurs structures aériennes et leurs pièces ouvertes sur l’extérieur.

Si Giampero Tagliaferri a tenu à conserver la structure du bâtiment ainsi que son agencement, il a transformé le décor. «Je voulais que l’espace reflète une certaine douceur de vivre à la californienne tout en m’éloignant du style sud-californien du milieu du 20e siècle.» On devine aussi la mélancolie de Giampero Tagliaferri et l’influence de ses souvenirs d’enfance en Italie.

Une vue du bureau (à gauche) et l’entrée de la maison (à droite).
Une vue du bureau (à gauche) et l’entrée de la maison (à droite). DR

Une passion pour le design vintage

La passion de Tagliaferri pour le vintage se reflète dans son intérieur.
La passion de Tagliaferri pour le vintage se reflète dans son intérieur. DR

Les matériaux choisis par le designer comme le marbre, le cuir, la fibre de verre ou encore le métal se mêlent harmonieusement au caractère chaleureux du bois. «La maison reflète vraiment mon goût et ma tendance à mélanger différents styles et époques, avec un fort attrait pour le mobilier moderniste des années 1950 à 1970 provenant principalement d’Italie, du Brésil et d’Amérique du Nord.» L’architecte Richard E. Lindt avait conçu du mobilier en bois, de style rustique pour la maison : désormais, des pièces plus contemporaines ponctuent l’espace. Chineur invétéré, le créateur a notamment disposé une table basse Gae Aulenti, des canapé Luigi Colani, des chaises Vico Magistretti ou encore un fauteuil Joe Colombo Elda, dénichées au fil des années. «Elles vont de la peinture matérielle à la photographie en noir et blanc et l’art africain. Et en ce qui concerne les peintures, j’ai une prédilection pour l’art minimaliste et abstrait, de préférence monochrome.» Pas étonnant que les sculptures écrues de la céramiste Olivia Cognet lui aient tapé dans l’œil.

> Pour découvrir le studio de Giampiero Tagliaferri, c’est par ici.