© The lsamu Noguchi Foundation and Garden MuseumNG Bild-Kunst

Isamu Noguchi au musée LaM de Lille : une incroyable rétrospective

Le sculpteur américano-japonais voit l'ensemble de son œuvre exposée à Lille, pour la première fois.

Trente-cinq ans après sa mort, le nom d’Isamu Noguchi continue d’être cité en référence dans le monde du design. Sculpteur, céramiste, architecte, designer et scénographe, il a passé sa carrière à expérimenter, s’engager et transgresser les règles. Jusqu’au 2 juillet prochain, le musée LaM de Lille lui consacre une exposition sans précédent en Europe.

Un talent universel

A gauche, Isamu Noguchi dans son studio de Long Island City, Queens, 1964. The Noguchi Museum Archives, 07281. A droite, lampe Akari 25N, 1968. The Noguchi Museum Archives, 03066
A gauche, Isamu Noguchi dans son studio de Long Island City, Queens, 1964. The Noguchi Museum Archives, 07281. A droite, lampe Akari 25N, 1968. The Noguchi Museum Archives, 03066 © The lsamu Noguchi Foundation and Garden MuseumNG Bild-Kunst

Né à Los Angeles en 1904, Isamu Noguchi grandit au Japon jusqu’à l’âge de 13 ans puis poursuit sa scolarité aux Etats-Unis. En parallèle d’un cursus de médecine à la Colombia University, il apprend la sculpture sur les conseils de sa mère, l’écrivaine Leonie Gilmour. Son maître, le sculpteur Onoriio Ruotolo, lui transmet sa passion tant et si bien que Noguchi décide de s’y consacrer pleinement.

Après avoir obtenu une bourse Guggenheim, il s’installe à Paris en 1927 où il fait la rencontre de Constantin Brâncuși dont il devient l’assistant. A ses côtés, Isamu Noguchi se familiarise avec différents matériaux et apprend la sculpture sur bois et sur pierre. Peu de temps après, il présente son travail lors d’une exposition personnelle à New York.

Baroudeur dans l’âme, Noguchi s’imprègne de nombreuses techniques, du Mexique à l’Inde, en passant par l’Asie. Il étudie le dessin au pinceau brosse en Chine et apprend la céramique et le paysagisme au Japon.

« Tout est sculpture»

Sculpture ludique au Moerenuma Koen, Sapporo, Japon de 1988 à 2004. Design d’Isamu Noguchi et architecture de Shoji Sadao.
Sculpture ludique au Moerenuma Koen, Sapporo, Japon de 1988 à 2004. Design d’Isamu Noguchi et architecture de Shoji Sadao. © The lsamu Noguchi Foundation and Garden Museum/VG Bild-Kunst

Son langage sculptural est organique et fait disparaître les frontières entre le deuxième art et la conception de mobilier. En 1944, il conçoit ainsi une table basse pour Herman Miller, composée d’un plateau en verre et d’un piètement en frêne noir. A la même période, il réalise une série d’objets surréalistes intitulés Interlocking Sculptures dont la forme évoque le corps humain.

Sa vision de la sculpture est loin d’être étriquée puisqu’elle inclut les célèbres luminaires Akari, produits à la main dès 1951. Défiant les lois de la pesanteur, les quelques cent modèles regroupent des lampes de tables, des lampadaires et autres plafonniers mesurant 24 à 290 centimètres de haut.

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Une rétrospective complète

A gauche, sculpture Trinity (Triple) par Isamu Noguchi, 1945 (fabriquée en 1988). The Noguchi Museum Archives, 9891. A droite, Isamu Noguchi en train d’assembler Figure dans son studio de MacDougal AIiey, 1944. The Noguchi Museum Archives, 03765
A gauche, sculpture Trinity (Triple) par Isamu Noguchi, 1945 (fabriquée en 1988). The Noguchi Museum Archives, 9891. A droite, Isamu Noguchi en train d’assembler Figure dans son studio de MacDougal AIiey, 1944. The Noguchi Museum Archives, 03765 © The lsamu Noguchi Foundation and Garden MuseumNG Bild-Kunst

Au Musée LaM de Lille, les 150 œuvres présentées jusqu’au 2 juillet témoignent de la richesse de son parcours mais aussi de son engagement. L’on découvre notamment des projets de monuments politiques commandés dans les années 1930, des réalisations pour les villes de Jérusalem, Munich et New Delhi ainsi que l’ébauche de la Sculpture to Be Seen From Mars (Memorial to Man).

Imaginée deux ans après les bombardements de Hiroshima et Nagasaki et jamais mise en œuvre, celle-ci esquisse un visage émergeant de la surface de la Terre, comme pour signifier que la planète a été détruite par l’humanité elle-même.

L’exposition revient également sur les décors d’Isamu Noguchi pour la compagnie de danse de Martha Graham et ses amitiés avec le peintre José Clemente Orozco, le musicien Kyoko Kawamura et l’actrice Yoshiko Yamaguchi.

> Exposition Isamu Noguchi, jusqu’au 2 juillet 2023, au musée LaM de Lille, plus d’infos ici.

lsamu Noguchi, Pavilion américain Expo ’70 (Garden of the Moon),1968. The Noguchi Museum Archives, 147232
lsamu Noguchi, Pavilion américain Expo ’70 (Garden of the Moon),1968. The Noguchi Museum Archives, 147232