À l’occasion de la Biennale d’architecture de Venise, qui se tient jusqu’au 21 novembre, la Fondation Wilmotte expose le refuge Tonneau, conçu par Pierre Jeanneret et Charlotte Perriand, en 1938. Cette création influencera la conception d’une petite maison écologique appelée la tiny house.
En collaboration avec la famille de cette dernière, Cassina a fidèlement reconstitué ce refuge de montagne. Pensé dans les moindres détails pour accueillir huit personnes, il offre un espace limité mais avec tout le confort nécessaire. La pionnière de la modernité n’avait probablement pas imaginé que, huit décennies plus tard, son œuvre deviendrait le rêve de celles et ceux qui, malmenés par la pandémie, souhaitent renouer avec l’essentiel. Particulièrement en ville, la crise sanitaire nous a mis face à notre lieu de vie que nous avons inévitablement considéré sous un autre jour.
Beaucoup en ont alors éprouvé les limites quand, souvent, la question ne s’était jamais posée auparavant. Entre nos murs, point d’autre échappatoire que celle de s’interroger sur l’acte d’habiter. S’en sont suivis différents mouvements : la fuite des métropoles, la revanche des villes moyennes et l’envie de campagne. Il est encore trop tôt pour mesurer leur importance – effet de mode ou tendance de fond –, mais une nouvelle passion est née : la tiny house.
Écologique, libre de toute fondation contraignante, transposable n’importe où, cette mini-maison est devenue un objet de fantasme, pour l’heure non démenti. Il y a bien sûr la cabane en bois, dans son expression la plus simple, quatre murs coiffés d’un toit à deux pentes, et un habitat réduit à l’essentiel. Mais lorsque les architectes, inspirés par la pandémie, se penchent sur la question, cela donne lieu à de petits bijoux particulièrement ingénieux. Pour deux heures ou toute une vie, s’échapper de la ville et se reconnecter avec la nature est désormais un souhait largement partagé… et réalisable.