Fondée en 2016 par Laurence Bonnel, la galerie Scène Ouverte se lance dans une nouvelle aventure, Young Scène Ouverte, qui aide les jeunes créateurs prometteurs à mettre le pied à l’étrier. Pour fêter dignement ce lancement, YSO réunit 6 designers pour sa première exposition, visible jusqu’au 22 mars, toujours rue Bonaparte, à Paris.
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Bousculer son monde
Difficile, quand le marché est dominé par des signatures confirmées, aux côtes déjà bien installées, pour une nouvelle génération de se faire un nom. Désireuse de soutenir la jeune création, la galerie Scène Ouverte lance une nouvelle structure, Young Scène Ouverte (ou YSO pour les intimes), dont l’ambition est de créer un espace de visibilité et d’accompagnement dédié aux designers inconnus mais prometteurs, leur offrant les moyens de donner vie à leurs ambitions.







« Nous avons toujours eu cette volonté d’aider les jeunes talents à émerger, explique la fondatrice, Laurence Bonnel. Mais les artistes que nous accompagnons depuis nos débuts il a y dix ont grandi, comme nous. Il nous semblait incohérent d’exposer des créateurs en début de carrière aux côtés d’artistes dont la cote a explosé. D’où l’idée de structurer un véritable espace consacré à cette nouvelle garde du design. »
YSO ne fait pas que donner à voir : elle accompagne, soutient et pousse chaque créateur à aller plus loin. « On ne se contente pas d’exposer, on met en relation, on finance parfois une partie de la production, on aide à trouver les bons artisans, confie la fondatrice. Il s’agit vraiment d’un tremplin. »
Young Scène Ouverte : un pari sur l’avenir
YSO a l’ambition de poursuivre dans l’exception. La fondatrice convainc Clémence Mars de se détourner de la résine au profit du verre, un matériau plus noble et plus durable, lui permettant d’apprendre à en maîtriser les subtilités en lui mettant à disposition un réseau d’artisans.






De son côté, le duo belge Studio Biskt joue les alchimistes en créant ses propres outils pour façonner la céramique, tandis que Julia Chehikian, ferronnière autodidacte, perpétue l’héritage de son grand-père dans un atelier de Marseille. Chaque projet présenté est une démonstration de savoir-faire, entre respect des matières et liberté d’expérimentation.
Quant à Faustine Delongueuil, elle s’est lancée – comme beaucoup ! – dans l’art du tufting pendant le confinement et a, depuis, transformé un passe-temps en une pratique pointue. Anna Zimmermann, elle, magnifie l’imparfait en travaillant l’aluminium brut tout juste sorti du moule, refusant le polissage traditionnel. Quant à Rink Joosten, elle joue avec l’aléatoire en utilisant de la terre crue comme moule à verre, offrant des créations uniques, jamais parfaitement reproductibles.
YSO mise ainsi sur la spontanéité et à l’inattendu, parie en l’avenir et promet, en plus d’une exposition annuelle, une présence régulière sur les foires de design les plus en vue. Une stratégie assumée pour imposer ces talents encore confidentiels au premier plan. Et si le véritable luxe, aujourd’hui, était l’audace d’innover ?
> Exposition YSO à la galerie Scène Ouverte, jusqu’au 22 mars au 13 rue Bonaparte. Plus d’informations ici.
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