A l’occasion de l’ouverture de leur showroom dans le 3e arrondissement de Paris, IDEAT dresse le portrait de la maison d’édition We Do Not Work Alone. Editeur d’un nouveau genre, il propose au grand public de faire entrer l’art à la maison grâce à des pièces usuelles pensées par des artistes contemporains.
La génèse de We Do Not Work Alone
Tout commence en 2009 lorsque Louise Grislain, Anna Klossowski et Charlotte Morel se rencontrent dans le cadre de leurs études en l’histoire de l’art. Passionnées par l’objet mais aussi par la démarche des artistes, les premières pistes de réflexions apparaissent… Très vite, l’idée de proposer à des talents de l’art de plancher sur un objet usuel, c’est à dire qui puisse vraiment servir au quotidien, émerge.
En six ans, une cinquantaine d’objets fonctionnels ont ainsi été pensés avec le concours de pas moins de 30 artistes différents. Que ce soit pour la salle de bain avec « Les demoiselles au bain » de Clément Rodzielski (2018), qui propose un rideau de douche avec comme inspiration les Demoiselles de Sévigné, ou dans la cuisine avec « One of those days » (2019) de Olaf Breuning, une nappe en toile cirée, tous ces objets sont autant d’histoires et de rencontres entre artistes et artisans. Le trio derrière We Do Not Work Alone, lui, joue les maîtres d’orchestre et cherche à fluidifier la relation créative au maximum.
Un aperçu des objets usuels de WDNWA
Comment ne pas citer l’adorable « Bouchonchat » d’Alain Séchas (2020) ? Ce bouchon en forme de tête de chat est une expression manifeste du projet de We Do Not Work Alone d’introduire la beauté dans les gestes quotidiens et de faire sienne la devise de Robert Filliou « L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art ».
WDNWA c’est aussi l’édition d’un parapluie, celui de Karina Bischv : « Karinascope » (2016). L’objet, pourtant réservé aux temps pluvieux, donc maussades, s’égaie grâce à un récit visuel et coloré qui convoque les grandes figures des Avant-Gardes du XXème siècle. L’artiste a réalisé les huit dessins au feutre, qui forment un tableau graphique percutant.
La maison d’édition exploite aussi les objets ludiques, à l’instar de la proposition de Emmanuel Van der Meulen « WE DO MI NO » (2019). Il s’agit d’un jeu de dominos composé de 28 pièces en bois fabriquées dans le Jura et sérigraphiées à Paris. Il reprend les formes universelles (cercle, triangle et carré…) empruntées aux enseignements du Bauhaus et joue de l’association entre formes et couleurs proposée par Vassily Kandinsky (rond bleu, triangle jaune et carré rouge) en y ajoutant des couleurs complémentaires.
Un showroom rue du Vertbois
C’est dans la dynamique rue du Vertbois que « WDNWA » a posé pour la première fois ses valises remplies de ses précieux objets. L’aménagement de cette boutique, qui fait aussi office de bureau, a été imaginé en collaboration avec les agences NEM/Niney et Marca architectes. Grâce à une scénographie théâtrale dont les volumes sont délimités en couleurs, l’objet est roi. Ceux-ci, issus des collections passées et présentes de la marque, s’exposeront en rotation et au fil des lancements, dans des décors voués à évoluer.
L’exposition « Inventaire », en cours au showroom de la rue du Vertbois, fait l’état des lieux des collections de We Do Not Work Alone à date et pose les bases d’une aventure nouvelle…
> Showroom We Do Not Work Alone. 58, rue du Vertbois, 75003 Paris. Site Internet