Mais avec Prospect, l’art prend volontiers l’air. Voire l’eau. En témoigne la Néo-Orléanaise Jennifer Odem et ses drôles de sculptures-totems qui trônent sur la berge nord du Mississippi au milieu des herbes folles, en regard du Business District et de sa skyline.
C’est que la nature, ici, sait jouer les exubérantes. Beaucoup trop parfois, comme lorsqu’en 2005 l’ouragan Katrina a tout anéanti. La ville, traumatisée, s’est toutefois relevée en beauté.
Dauphine, Chartres, Bourbon… Les rues du centre historique au parfum d’Hexagone ont retrouvé leurs balcons fleuris, leurs fanfares de cuivres et leurs effluves de cuisine cajun.
Sur Esplanade Avenue, dont les arbres évoquent autant Pondichéry qu’Aix-en-Provence, les demeures coloniales pavoisent, plus coquettes que jamais. Moins touristiques, Faubourg Marigny, tout en façades caribéennes chamarrées, ou Garden District, mêlant parterres luxuriants et boutiques indé, ravissent à nouveau.
Quant à St. Claude, multiculturel et ouvrier, sa mue post-Katrina enthousiasme : retapant les bicoques branlantes, de jeunes collectifs d’artistes inventent ici des espaces d’expo hybrides et rêveurs, à l’image de The Front, où les vernissages se terminent en musique dans les jardins attenants.
Nola, décidément, n’a pas fini de swinguer.